Give me love

Le brun s'avança vers le dreadeux qui était dans le couloir de l'entrée, tout en affichant un grand sourire hypocrite.

- Dis moi bébé..

Lâcha-t-il en brandissant le téléphone face à Tom, se faisant violence pour empêcher les larmes de couler.

- Tu comptais me le dire quand que tu m'utilisais espèce de connard ?

Ce fut le mot de trop, et un déluge de souffrance s'abattit sur le brun. Il ne devait pas flancher, pas devant cet enfoiré. Et pourtant il pleuvait dans son cœur, et les papillons se noyaient. Tom resta choqué, tentant d'inventer un mensonge avant de réaliser qu'il était trop tard. Il avait été pire que con. Il tenta de dire quelque chose lorsqu'une gifle monumentale vint s'écraser sur sa joue. Le blond baissa la tête, écorché de tout son être. Il lança un regard au visage hystériquement en colère de Bill. Il tentait de se persuader qu'une bombe ne venait pas d'être lâchée dans son couple. Comme un enfant désemparé il tenta de le prendre dans ses bras, lui plaidant de le pardonner en tremblant, mais l'androgyne ne réagissait pas. Il était là, debout face à ce mec si populaire et si acerbe, la tête haute, le visage dur. Si dur que Tom n'arrivait plus à reconnaître le rêveur qui lui parlait d'habiter à Amsterdam de rencontrer son auteur préféré d'aller à Coachella et se marier un mois de septembre. Le blond tenta si fort de se souvenir du visage d'extase remplit de larme et du sourire qui illuminait son cœur de l'androgyne. Il n'arrivait plus à restituer l'émotion de leur nuit d'amour. Tout n'était plus que haine.

- Sors de chez moi. Vas-t'en, va baiser ailleurs.. Je sais pas, juste, casse toi connard. Tu m'as bien baisé hein ? T'es content ? Tu veux une médaille ?! TU VOULAIS TE PROUVER QUOI HEIN ? QUE TU POUVAIS MÊME BAISER LE CUL DU PETIT COINCÉ DU LYCÉE ? BAH T'AS RÉUSSI, FÉLICITATION AU GRAND TOM KAULITZ !

Le brun ne se contrôlait plus, fou de rage. Il se sentait trahit. Sa gorge le piquait, et son corps prenait feux. Il le haïssait. Tom s'était servit de lui depuis le début. Il se sentait con comment avait-il pu simplement croire qu'un mec comme Tom s'intéresse à lui et surtout veuille une relation durable ? Bill se sentait ridicule. Ridicule de toute l'énergie qu'il avait pu donner pour lui. Il baissa la tête, la prenant entre ses mains, comme si elle était d'un seul coup trop pleine, trop lourde. Fatigué. Fatigué de vivre, fatigué de se battre, fatigué.

- Bill écoute moi..

- Non.. Non casse toi.

L'androgyne resta catégorique, tout en enfouissant toute ses émotions en lui. Le blond lui ne bronchait plus. C'était terminé. Plus jamais il ne le verrais plus jamais il ne l'embrasserait plus jamais il ne lui parlerait et plus jamais ils ne feraient l'amour. Les plus jamais faisait la ronde dans sa tête, incessamment. Car oui, pour le dreadeux ces derniers temps ils faisaient l'amour. Tom retint une parole, voulant lui dire tout ce qu'il ressentait, tout ce qu'il avait pour lui, tout ce bordel qui se passait dans sa poitrine quand il le voyait. Mais le blond resta muet, a contempler une dernière fois son androgyne. Il retraça les traits de son visage, regarda ses jolis yeux en amande, l'arrête si droite de son nez, son jean qui moulait tellement bien ses fines jambes, le sweat qu'il lui avait laissé, ses lunettes qui tenaient en équilibre sur son visage, son maquillage si bien exécuté, et ses lèvres qu'il avait désiré aimées et embrassées des dizaines et des dizaines de fois. Il hocha la tête en tremblant et sortit de l'appartement, laissant le brun dévasté. Ce dernier retomba lourdement sur le sol, s'étouffant dans ses sanglots. Il tapa le sol de ses poings, pris sa tête dans ses mains et manqua de s'arracher les cheveux. Un cris déchirant retentit dans tout le pavillon et Naïla accourue, affolée, alors que Simone se tenait au bout du couloir, ayant observé toute la scène.

Le brun suffoquait, son dos se soulevant au rythme de ses respirations effrénées. Sa mère osa finalement s'approcher une fois sa colère un peu dissipée et le pris doucement dans ses bras, décollant ses cheveux de son front et y déposant un baiser.