Prologue/Septembre 2017

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Le nouveau s'était assit à l'avant de la salle, là où il restait de la place, à côté de la fenêtre.
Ses cheveux châtains, qu'il avait attaché en une queue de cheval basse, flottaient grâce aux bourrasques et Seungcheol ne pouvait détacher son regard de ceux-ci.

Midi sonna et tous les élèves quittèrent la classe pour aller manger. Hansol Vernon-Chwe rejoint Seungcheol à sa table et s'installa à côté de lui en posant son déjeuner. Bien vite l'américano-coréen se rendit compte que le brun n'avait pas remarqué sa présence, il était trop obnubilé par le nouveau.

«Hé, Cheol. Tu n'es pas allé voir le nouveau depuis ce matin ?
-Hein, non.
-Tu devrais : en tant que délégué c'est ton devoir d'accueillir un nouvel élève.
-Tu as raison. J'irai plus tard.»

Mais il n'y était jamais allé. Cependant ses observations n'avaient pas cessé. Jeonghan restait seul toute la journée, il ne parlait à personne et personne ne lui parlait. Certains avaient essayé mais ne recevant que des réponses courtes à leurs questions, avaient vite laissé tomber.
À midi, le nouveau se contentait de manger sans quitter sa place. À la pause de l'après-midi, il descendait s'assoir sur le banc en face de leur bâtiment pour dessiner. Seungcheol était passé une fois derrière lui pour voir ce qu'il faisait et un sentiment de honte le prenait dès qu'il se rappelait avoir espionné son camarade de classe. Enfin, le soir, Jeonghan ne prenait pas le bus et marchait jusqu'à chez lui.

«C'est effrayant que tu sache autant de choses sur lui sans pour autant lui avoir adressé la parole.» lui avait déclaré Hansol à la sortie des cours.
«C'est que... Je ne sais pas comment l'aborder. Je ne sais plus comment on fait, ça fait trop longtemps qu'on se connait tous.»

En effet, habitant dans une petite ville, tous les enfants allaient dans les mêmes établissements scolaires. Cela faisait des années qu'il n'y avait plus de présentation à faire, tout le monde connaissait tout le monde.

«Vous habitez pas loin l'un de chez l'autre n'est-ce pas ?
-C'est vrai.
-Alors rentre à pied et propose lui de l'abriter.
-De l'abriter de quoi ?»

L'américano-coréen pointa l'extérieur du bâtiment principal et le brun put constater qu'il pleuvait des cordes. Quelques mètres devant eux se tenait Jeonghan qui fixait dehors avec dépit, il n'avait pas de parapluie.
«Aller, va te faire une nouvel ami. Au fait, si ça marche entre vous propose lui de venir jouer au basket demain après-midi. Les gars et moi, on sera sur le terrain. Bye !»

Il se mit à courir sous la pluie avec juste sa veste pour le protéger des gouttes puis disparu dans l'un des bus.

Seungcheol posa son regard sur le garçon aux cheveux longs, celui-ci hésitait à sortir, se balançant d'avant en arrière en se mordant les lèvres. Le brun prit son parapluie de ses deux mains fermement afin de se donner du courage et marchait vers l'autre garçon.
«Excuse-moi.» Jeonghan leva son regard vers lui, intrigué, il déglutit «Tu veux partager mon parapluie ?
-Oh, non merci. Je ne veux pas gêner.»

Jeonghan s'engouffra sous la pluie, rouge de gêne. Seungcheol paniquait de le voir se faire tremper et le rejoint pour l'abriter.

«Tu... Tu ne me dérange pas, j'habite pas loin de chez toi. C'est sûr mon trajet. Alors, s'il-te-plait, laisse-moi au moins te ramener chez toi.»

Jeonghan devint encore plus rouge et bafouillant des remerciements, saisit le bras de Seungcheol pour le faire avancer à ses côtés.

Cela faisait dix bonnes minutes qu'ils marchaient et le brun ne savait pas quoi dire au châtain. «Tu... Te plaît, ici ?
-Oui.» Oh non, il se remettait à faire des phrases courtes.
«Enfin... Il y a quelque chose que tu aimes bien ici ?
-La mer.
-Ah ! Tu y es allé depuis ton arrivée.
-Pas vraiment mais je la vois de ma chambre.» Ah, une amélioration.
«L'eau est agréable pendant les grandes vacances et le soleil tape fort. Dès Avril, on organise quelques sorties plage avec les autres. Tu voudrais venir ?
-Je ne sais pas trop. Je ne veux pas...
-Tu ne dérangera pas...» Seungcheol s'interrompit quand son téléphone se mit à sonner. Sa mère l'avait appelé, inquiète de ne pas le voir rentrer en bus. Il lui avait expliqué qu'il rentrerait à pied exceptionnellement.

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