Respiré, inspiré. Il fallait que je reste calme, que j'assimile l'info dans mon crâne. Donc, la merde dans l'histoire, c'est cette nouvelle came, Sky. C'était sous forme de poudre, bleue. Il y avait quatre sachets dans la mallette, soigneusement rangé. C'était pas avec quatre pauvres sachets à deux balles qu'ils allaient révolutionner le marché, mais bon je ne dirais rien sur ce sujet. C'était sûrement mieux d'ailleurs, s'il y en avait peu. Si j'avais bien capté, ce que m'a dit V, cette merde avait vraiment des effets dangereux, mais il y avait un truc que j'avais pas vraiment compris. Je fronçais mes sourcils, faisant chauffer les deux neurones qui se couraient après dans ma tête. Je voudrais rappeler qu'on était samedi matin. J'suis pas d'humeur a réellement réfléchir. Je soupirais.
« Quand tu dis que la drogue montre son vrai soi, qu'elle te fait devenir ce que tu as toujours souhaité, ça veut dire quoi ?, demandais-je finalement.
_ J'vais te donner un exemple, commença V, un artiste était dans sa période noire, il n'arrivait à rien. Aucune de ses œuvres ne le convenait, il était fauché, personne ne voulait de ses tableaux. Il a commencé à boire comme un trou, se défoncer, pour se sentir détaché de tout, oublier tous ses problèmes. Il était devenu en l'espace d'une semaine le camé parfait. Quelqu'un lui a vendu de la poudre Sky. Le mec était aux anges, il pensait sérieusement qu'avec ça, sa défonce serait encore meilleure. C'était l'cas. En deux secondes, il était déjà parti planer. D'un seul coup, il s'est mis à peindre, il avait enfin de l'inspiration. Celui qu'il voulait être ? Van Gogh. Il voulait être aussi connu, aussi talentueux que lui. Mais les gens n'achetaient toujours pas ses tableaux, alors un soir, une fois qu'il avait repeint tout son salon miteux du sol au plafond, il s'est tranché l'oreille gauche avec une lame de rasoir, comme l'artiste. »
Je déglutis légèrement, un frisson parcourant tout mon dos. Cette drogue était vraiment une véritable merde. Il reprit alors.
« Des flics ont débarqué chez lui, le lendemain matin. Les voisins se plaignaient d'un bruit incessant. Quand ils ont enfoncé la porte, ils ont retrouvé le type devant une nouvelle toile, les yeux exorbités et injectés de sang. Les doigts tremblant tenant fébrilement un pinceau teinté de rouge. C'était son sang, il peignait son autoportrait avec son propre sang. Il avait saccagé tout son appartement, tout repeint de dessins morbides, il était devenu complètement barge. Quand ils l'ont amené à l'hosto, il avait déjà claqué. Les médecins ont découvert que tout son organisme était complètement mort, noirci, pourri. »
Je ne dis rien pendant un certain temps, trop perturbé. J'étais tombé dans une histoire bien plus sérieuse que ce à quoi je m'attendais. C'était pas une drogue ce truc, mais un véritable poison. Je regardais du coin de l'œil les quatre sachets. Je flippais déjà à la base, mais là c'était bien pire. Impossible de rester calme, serein. Je n'avais rien à foutre là. J'commençais sérieusement à paniquer, mes mains, mes jambes, j'avais l'impression que tout mon corps s'était mis à trembloter. Je passais mes doigts à travers mes cheveux et tirais dessus, essayant de calmer les battements rapides de mon cœur.
« Jungkook ?, m'appela Rapmonster. Je relevais rapidement la tête, puis baissais mes mains tout aussi vite vers la chaîne qui emprisonnait mon pied.
_ Okay, c'est bon, enlevez-moi ça tout de suite. J'veux partir, maintenant ! J'essayais désespérément de tirer sur la chaîne, me blessant par moi-même ma cheville. Bordel, enlevez-moi cette merde ! Je veux rentrer chez moi, rester éloigné de vous, de vos emmerdes et surtout de ça !, criais-je de pleins poumons en pointant la mallette.
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HANEUL [tome1]
General Fiction•terminée• "T'as pas l'choix, en fait." Jungkook n'a jamais eu vraiment l'choix dans sa vie. Si ça avait été le cas, il n'aurait pas choisi d'avoir ce don, ni celui de les rencontrer, et sûrement pas de s'embarquer dans cette histoire de drogue et d...