HANEUL [tome1]

HANEUL (SKY) PART 8 jj.kt

     « Quelqu'un peut m'expliquer c'est quoi ce bordel ?! », s'écria soudainement la voix de Jae dans mon oreillette.

      J'avouerais, que moi aussi je voulais avoir des explications. J'étais complètement sur le cul. J'aurais aimé mal comprendre, avoir un souci d'audition ou les oreilles bouchées, mais j'avais parfaitement bien entendu. Tout le monde avait parfaitement bien entendu. Ça grouillait sévère dans mon oreillette, chacun poussait la gueulante, posait des questions sans réponses. Taehyung agissait comme s'il n'entendait rien. Il s'était avancé sans aucune hésitation pour s'asseoir sur un canapé en face de son... père. Il posa la mallette à ses côtés, non sans ce sourire d'idiot.

     J'avais l'impression de mettre fait enculer, et bien comme il faut.

     Je sentais ce goût amer de la déception, du dégoût, que j'avais envie de tout lui recracher en pleine gueule. Il s'était bien foutu de notre gueule, l'enfoiré. Mes doigts me démangeaient de lui dévisser la tête. Il m'avait entraîné dans une telle merde. En avait-il seulement conscience ? Putain, j'me sentais tellement trahi. Je n'ai même pas de mot pour qualifier mon ressenti, en fait. J'avais la rage. Je me retenais difficilement de lui faire ravaler le motif à chier du canapé où il avait posé son cul.

     Je lui ai sauvé la vie. Pas une seule fois, mais plusieurs. Et c'est comme ça qu'il me remerciait ? J'aurais dû le laisser crever la première fois que les Grinders voulaient le buter juste devant ce club.

    Non, attendez.

    Y avait un blême dans l'histoire. Si le boss des Grinders était en réalité le père de Taehyung, pourquoi aurait-il voulu le buter ? C'était pas logique, ça ne concordait pas. À moins que tout était calculé, mais dans c'est cas là, je n'aurais pas dû avoir des visions de Taehyung en train de mourir. Je ne comprenais plus rien. Les voix continuaient de s’élever dans mon oreille et ça ne faisait qu'augmenter mon stress et mon incompréhension.

    « Fermez-là, putain !, hurla soudainement la voix autoritaire de Namjun. Si vous continuez à tous parler, vous risquez de faire foirer la mission, alors mettez là en veilleuse avant que je ne vous imprime à chacun mon point dans la gueule ! Continuez d'avancer dans la maison et écoutez », trancha-t-il.

     Plus aucun bruit. J'pouvais enfin essayer de mieux réfléchir en paix. J'étais resté droit comme un piquet à l'entrée, fusillant du regard Taehyung, même s'il était de dos. Il aurait pu crever un nombre incalculable de fois, si mes yeux pouvaient tuer à cet instant. Fallait que je me calme. Je voulais pas faire foirer la mission, j'avais encore mes potes dans cette baraque, hors de question que je me barre sans eux sous l'bras. Il était temps que je me comporte comme un homme qui porte fièrement ses couilles -appelons un chat, un chat hein-. Je pris une grande inspiration et m'avançais à mon tour d'un pas décidé jusqu'au canapé où je m'avachis près de Taehyung.

    « Bah alors Taetae, tu me présentes même pas ? P'tit cachottier ! », m'exclamais-je en claquant ma main sur la cuisse du brun, un sourire aux lèvres.

    Le père et le fils me regardaient, complètement ahuris. Surtout Taehyung en fait. Je plantais mon regard le plus sombre dans ses yeux, tout en gardant mon sourire le plus hypocrite. J'avais enfoncé mes ongles dans son pantalon pour lui faire bien comprendre le fond de ma pensée, et je le sentis se raidir sous mon emprise. Il savait ce que voulait dire mon sourire. « Je vais t'éclater ta sale tronche sur le bitume, tu vas rien comprendre à ta vie. » Voilà ce qu'il signifiait. Il eut un rire embarrassé, et tourna une nouvelle fois sa tête vers son père, qui nous fixait depuis tout à l'heure.