Lisi vu par son petit ami

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Un jeune homme se plaça juste face à tout le monde et commença son discours : "Lisi était belle à sa manière, elle était légèrement en surpoids, ce qui ne l'empêchait pas de faire du sport, avoir des amis et sortir. Quand elle souriait ses joues rebondies se creusaient, ses petits yeux verts se plissaient et ses dents apparaissaient. Ses cheveux châtains frisés étaient souvent attachés en chignon, ce qui exaspérait sa mère qui aurait aimé les voir plus souvent détachés.
Elle était âgée de 20 ans et elle avait la vie devant elle.
Elle aimait lire, danser et écrire. Elle étudiait car elle voulait réussir sa vie. Elle n'était pas timide ma Lisi. Elle riait tout le temps. Quand son rire emplissait la pièce, ça me mettait du baume au cœur. Des fois, elle tournait sur elle-même en riant. Qu'est-ce qu'elle était belle.
Elle n'a pas eu une belle vie mais elle se battait et c'est pour ça que je l'admirait.
Elle ressemblait beaucoup à sa mère. Je ne sais pas si c'est pour cela que je l'aimais autant.
Quand elle me voyait et qu'elle courait dans mes bras, je la faisais voler et sa robe tournoyait dans les airs. Tout le monde disait que nous, c'était écrit, qu'on aurait des enfants magnifiques. Ils auraient sûrement eu ses yeux, ses yeux que j'aime tant et que je ne verrai plus jamais.
Je me souviens du jour où on s'est vu pour la première fois. Elle m'a giflé puis remercié d'avoir été son punching-ball. La curiosité m'a pris au dépourvu et j'ai discuté avec elle. Suite à cette discussion, j'ai été renvoyé pour la première fois car j'ai cassé la gueule au petit con qui l'avait insultée pour la énième fois. Elle a longuement ri de moi car j'avais plus de blessures que lui. Depuis ce jour, on ne s'est plus jamais quitté. Notre amour n'était pas cliché,non, il était original, singulier. Elle était bien plus virile que moi. Par contre, je faisais le ménage mieux qu'elle. Quand elle prenait l'aspirateur, elle arrivait toujours à le boucher. Croyez-moi, avec elle, il ne fallait jamais lui mettre un objet servant à nettoyer entre les mains, même avec une éponge à vaisselle, elle aurait pu se blesser." Un rapide sourire passa sur le visage du jeune homme, mais il fut suivi de près par plusieurs larmes. Il voulait se montrer fort, comme sa Lisi. La voix chevrotante, il reprit son discours : "Je m'efforce de ne pas pleurer depuis le début de mon discours qui me paraît bien long. Si je le fais, c'est pour elle car elle me disait toujours : "À mon enterrement, je ne veux que personne ne pleure, la vie est si belle. La mort est le début d'un nouveau commencement, une renaissance. On fête les naissances joyeusement, non? Alors fêtez ma renaissance tout aussi joyeusement." En ce moment, je remarque à quel point elle était forte ma Lisi. En disant cela, elle ne se protégeait pas, non, elle nous protégeait. Elle a fait passer notre joie avant la sienne. Je sais qu'elle voulait qu'on remarque qu'elle tremblait avant de pleurer, qu'elle mordait ses doigts quand elle était en colère et toutes ces petites choses que personne n'avait remarqué. Je... Je suis désolé, Lisi. Je suis désolé car j'aurai dû te montrer que j'étais présent pour t'épauler... Ma Lisi, ma petite Lisi, tu as fait de moi l'homme le plus heureux de la terre en acceptant de me laisser entrer dans ta vie. On se connaît depuis 5 ans et depuis 5 ans, je ne perdais jamais le sourire car tu étais là. Un souvenir de nous me revient. C'était il y a 4 ans environ, on parlait d'un sujet très sérieux : l'élection du meilleur goût de glace. Il y avait deux glaces à la première place : vanille et chocolat. Alors, avec tout le naturel du monde, tu as commencé à m'appeler mon cornet au chocolat, depuis tu étais ma glace vanille." Un fou rire nerveux pris l'amoureux de la défunte. Il riait tellement fort et naturellement que ce rire transperça toute l'assemblé, puis il se calma.
"- Le couple vani-choco... Ma Lisi, mon rayon de soleil, mon amour, ma glace vanille, je t'aimais, je t'aime et je t'aimerai toujours..."
Il s'accroupit et pleura comme un enfant de 5 ans. Il voulait hurler qu'il détestait tous les personnes ici présentes car elles ne l'ont pas aidée. Avec l'aide de deux femmes, Il retourna à sa place. Il tremblait. Il n'en pouvait plus... Si cela ne tenait qu'à lui, il aurait fait comme son beau-père et ne serait pas venu à l'enterrement, mais il ne pouvait pas. Simplement parce que il n'y avait que deux hommes dans la vie de sa Lisi et si il n'y avait personne pour soutenir sa belle-mère, cette dernière n'aurait su faire face à tout cela.

LisiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant