Lisi

Lisi vu par sa mère

La musique "Impossible" de James Arthur démarrait. La femme qui avançait vers l'autel avait une multitude de tresses multicolores sur la tête. Elle portait une robe africaine. La musique se stoppa subitement en plein milieu d'un couplet.
" Lorsque j'étais enfant, ma mère me chantait une chanson congolaise qui demandait au Seigneur ce que ma mère devait lui donner. Je ne l'avais jamais comprise, jusqu'à aujourd'hui. Je serais prête à tout donner au Christ pour qu'il me rende ma fille. Lisi, ma Lisi que j'ai portée 9 mois dans mon ventre, pour laquelle j'ai souffert. Seigneur rends-la-moi, je t'en supplie. Je suis prête à déplacer des montagnes, à marcher des heures sur du verre brisé, rester des jours entiers à jeûn, à mourir pour que tu me rendes mon bébé." La mère de Lisi serrait fort la nappe qui recouvrait l'autel. Elle chantonnait la fameuse berceuse. Des larmes coulaient sur ses joues. Elle chantait encore et encore cette berceuse. Ben, le petit-ami, s'avança pour la prendre dans ses bras et l'emmener jusqu'à sa place, d'où elle attendit la fin de la cérémonie en pleurant sa fille. Personne n'osait plus regarder la femme. Elle désespérait. Son désespoir était si grand, qu'il donnait mal au ventre de celui qui la regardait.