Chapitre 7 : La balade

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24 décembre 1914


5 mois. Cela fessait 5 mois. Laure n'avait reçu aucune lettre. Aucune nouvelle de son père et de son grand frère. Durant tous le mois d'août, elle n'avait pas quitté sa chambre, seulement pour manger. Sa mère était désespéré, elle essayait de la faire sortir elle avait même demandé à la jeune Claire Tonne de venir la voir. En vain.

Lorsque la rentrée arriva. Laure accepta de sortir. Elle s'excusa auprès de sa mère et de son amie. Au bout de quelques semaines elle était redevenu la petite fille d'avant la guerre. Par conséquent Alexander et sa mère avaient décidé de passer plus de temps avec leurs voisines.

Durant ces 5 mois, Laure attendait impatiemment Noël, car son frère lui avait promis de rentrer pour ce jour. Or ce jour arriva rapidement et toujours pas de nouvelles.

En ce 24 décembre, Madame Dupont et Madame Müllers préparaient le repas du réveillon avec l'aide de Madame Tonne. Elle qui se retrouvait seule elle aussi avec sa fille unique. Elles avaient conseillé à Alexander d'amener les deux filles avec lui. Ils étaient donc partis juste âpres le dîner.


Strasbourg


Alexander s'arrêta devant la cathédrale, il se retourna et regarda les deux fillettes. En un rien de temps, il était devenu leur confident, un grand frère. Claire et Laure adoraient passé du moment avec lui.


Alors les filles, que voulez vous faire ? Les deux fillettes se regardèrent avant de lui sourire. Il haussa les sourcils.

Le marché de Noël ! S'écrièrent t-elle en cœur.

Je m'en serrais douté. Avoua t-il en souriant. Les jeunes filles crièrent de joie avant de prendre chacune une main d'Alexander et de le tirer vers le cœur de la ville. Il ne savait pas vraiment comment s'y prendre avec les filles, car elles ne s'intéressaient pas trop à lui, mais plutôt à son grand frère. Il n'y avait que Laure qui se préoccuper de lui, et cela l'incitait d'autant plus à profiter du temps qu'il passait avec elle, avant de devoir partir à la guerre. Même s'il n'avait que 16 ans, il savait que le temps passerait trop vite.

- Aller Alexander, viens. S'écria Laure. Je veux un bretzel.

- Moi aussi, j'en veux un ! Lança Claire à son tour. Alexander souri avant d'hocher la tête.


En arrivant, devant le marché les fillettes s'arrêtèrent de courir. Pendant presqu'une heure, les trois enfants se promenèrent dans ce marché. Alexander acheta ce que les deux filles lui demandèrent. Ils fanfaronnèrent entre les différents étalages, rirent avec les marchands. Ils semblaient heureux malgré les conflits.


Le froid arriva rapidement, alors Laure demanda de s'asseoir un instant. Elle montra le banc en face de la grande place. Une vieille dame passa prés d'eux. Âpres une courte discussion elle leur offrit un peu de vin chaud et du pain d'épice, qui venait à peine de sortir du four.

Claire très fatigue, s'endormi rapidement sur l'épaule d'Alexander, tant dis que Laure avait posé sa tête sur l'autre épaule et regardait la ville vivre à son rythme. Quand elle était avec lui, elle réussissait à oublier les horreurs de la grande guerre. Elle oubliait presque que son frère était loin d'elle. Avec lui le temps passait plus rapidement. Elle se sentait tellement bien.

Ils semblaient si heureux ensemble, malgré leurs différences d'âge. Quand les villageois passaient ils ne pouvaient s'empêcher de les admirer en souriant, ils étaient si touchants et adorables. Qu'ils étaient le parfait exemple de d'une jeunesse innocente et de la perfection pure.

Ils parlaient de tous et de n'importe quoi. Laure toujours réveillé lui parlait du temps, des oiseaux et de l'avenir. Durant tous l'après midi, ils avaient oublié que leurs nations étaient en guerre, quand malheureusement une troupe de soldats allemand passèrent devant eux. Les hommes étaient très jeunes, du même âge de que leur frère. Ils les saluèrent d'un regard, où on pouvait y lire la peur. La peur de la mort. Alexander les regarda avec compassion. Dans moins de deux ans, il sera à leur place.

Laure se tut, et baissa la tête. Elle tenait énormément à Alexander. Malgré son jeune âge, elle avait de légers sentiments à son égard, il grandissait au fur et à mesure des jours. Attriste à la vue des soldats, elle ferma les yeux, pour retenir ses larmes.


- Alexander je peux te poser une question ? Le jeune homme acquiesça de la tête. Tu vas bientôt avoir 18 ans, tu finiras par partir toi aussi ? Demanda-t-elle tristement. Déjà que papa et Thibault ne sont toujours pas rentrés, comme ils me l'avaient promis... Alexander la regarda, avala sa salive avant de lui serrer la main et de la poser contre lui.

- Ne t'inquiète pas pour ça. Comme ton père l'a dit, tous hommes doit partir un jour c'est notre devoir. La rassura-t-il. Donc ne t'inquiète pas pour moi, et puis je ne partirai pas demain

- Je n'accepterai pas de te perdre toi aussi. Lui avoua-t-elle en séchant ses larmes. Il prit une mèche qui était tombé de son chignon et la replaça derrière son oreille. Il plaça sa main sur sa joue. Elle était chaude et si douce. Alexander lui sourit et la serra doucement contre son buste, elle pouvait y entendre son cœur battre. Il lui caressa les cheveux et y déposa un baiser, comme son père fessait et comme son grand frère lui aussi.


Comme Claire, Laure s'endormit sur l'épaule d'Alexander. Ils restèrent comme cela sur le banc pendant plusieurs heures, jusqu'à que la neige se mit à tomber. Un flocon de neige toucha la joue chaude de Laure, ce qui l'a réveilla. Elle s'étira et en secoua gentiment ses amis. Se fut Alexander qui coupa le long silence.


On devrait rentrer à la maison, sinon vous risquez d'attraper un gros rhume et âpres je m'en voudrais que vous soyez malade. Déclara-t-il. Il prit la main des deux jeunes filles et ils se mirent en route pour la maison.

La Strasbourgeoise (FR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant