2.Une descendance bien particulière

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—Alors Mia, tu dois sûrement te demander pourquoi je t'ai choisie, commença Marc Zenfield.

—Oui monsieur.

—Appelle moi Marc tu veux bien ?

—Oui mons... euh Marc.

—Très bien. Alors je vais tout d'abord t'expliquer ce que tu dois savoir et répondre aux questions que tu te poses.

Il me regarda et m'encouragea d'un mouvement de la tête à me lancer :

—Je... pourquoi moi ? Pourquoi moi et pas une autre ?

—Parce que tu es spéciale Mia. Tu ne le sais pas encore mais tu vas faire de grandes choses plus tard.

—Mais comment vous pouvez le savoir ?

—Tu ne connais donc pas la prophétie ?

—Quelle prophétie ? fis-je, incrédule.

—Tu ne la connais donc pas. Viens t'asseoir, m'incita-t-il d'un rapide geste de la main, je vais te raconter.

Je m'installai confortablement, prête à écouter son récit :

—Tout à commencé il y a plusieurs générations de cela quand les premiers hommes de notre très chère planète sont nés. Une femme et un homme, qui sortaient légèrement du commun, eurent un enfant ou plutôt "une enfant" devrais-je dire. Cette dernière dès sa naissance, développait des pouvoirs qui n'avaient jamais été vu auparavant.

—Quel genre de pouvoirs ? le questionnai-je.

—J'y viens. Cette petite avait le pouvoir de lire dans les pensées, exaucer les vœux de quiconque, maîtriser le feu et les eaux ainsi que de faire tomber les gens amoureux.

—C'était une cupidon ?

—Exactement, c'était la toute première. Pour faire court, elle rendait deux personnes qu'elle avait choisi fous amoureux l'une de l'autre en tirant seulement une flèche invisible dans le cœur des deux prétendants. Elle eut plusieurs enfants mais seulement des garçons qui avaient un pouvoir beaucoup moins puissant que le sien, ce qui fit que cette puissance qu'elle avait reçu à la naissance s'était éteinte le jour où elle était morte. Seul un de ses douze fils reçu le don du cupidon. Et depuis tout ce temps, ce ne fut que des cupidons homme, plus jamais des femmes.

—Mais alors pourquoi pensez-vous tous que je suis la prochaine cupidon ?

—Ma chère Mia, tu ne le sais pas encore, car on t'a cachée beaucoup de choses à ta naissance, mais tu as bien plus de pouvoir que tu ne peux le croire. En réalité, tu as exactement les mêmes pouvoirs que cette première enfant cupidon. Exactement les mêmes si nos calculs sont justes.

Je ne savais quoi dire ... Cela signifierai que je suis une cupidon ?

—Aussi, je tenais à te préciser qu'il y a deux sortes de cupidon, les cupidons de naissance qui reçoivent leur don quand ils naissent comme toi et moi, et les cupidons "choisis" qui ont été -comme leur nom l'indique- choisis par la Grande Dame.

—Ça veut dire que je suis née avec ces pouvoirs ?

—Oui. Et ça veut aussi dire que tu es la descendante légitime de cette première cupidon.

—Mais comment tu en es sûr ? Comment Dame Fleur en est-elle sûre ?

—Tout ce que tu as accompli depuis ta naissance nous le prouve, je t'expliquerais mieux plus tard. En attendant, je dois te montrer quelque chose, suis-moi.

Je le suivis dans un dédale de couloirs pendant quelques petites minutes durant lesquelles nous marchions en silence.

Il s'arrêta ensuite devant une porte en bois, avec des inscriptions écrites dessus : "Only cupidons".

—Pourquoi cette inscription sur la porte ? demandai-je.

—Seuls les cupidons on le droit d'y entrer, et Dame Fleur en cas de nécessité.

Je ne dis rien de plus et le regardai ouvrir la porte avec une clef de la taille de ma main, si ce n'est plus.

À l'instant où il ouvrit la porte en grand et que je découvris ce qu'il s'y cachait derrière, je compris mieux pourquoi c'était un endroit réservé.

Une grande fontaine se tenait devant moi, l'eau était claire et semblait si... pure. Autour se dressait une sorte de jardin intérieur avec des fleurs et des papillons qui volaient dans l'entièreté de la pièce. Enfin... si on pouvait appeler ça une pièce. C'était juste énorme, comme la taille d'un immense jardin.

Je m'avançai un peu plus sous le regard bienveillant de Marc et... wow c'était encore plus beau que ce que j'aurai pu imaginer. Un grand arbre avec un tronc d'environ cinq mètres de large se dressait dans toute sa hauteur. Des gravures étaient visibles sur le tronc.

—Cet arbre a plus de mille ans et les gravures sont les noms des Cupidons d'avant, ceux qui t'ont précédés.

—C'est juste incroyable cet endroit ! m'exclamai-je. Mais pourquoi m'avoir amenée ici ?

—Pour que tu graves ton nom et que tu boives l'eau de la fontaine.

—À quoi cela va-t-il me servir ?

—C'est un rite. Chaque initié doit inscrire son nom sur le tronc et boire l'eau pure. C'est le premier passage de ton initiation. La suite t'attendra demain et se finira dans trois jours.

—Je dois donc inscrire mon nom ?

—C'est cela.

—Mais comment ? Avec quoi je veux dire ?

—Approche-toi et laisse-toi guider par ton coeur, écoute ce qu'il te dicte.

Je fis ce qu'il me conseillait et me plantai face à l'arbre gigantesque. Je fermai les yeux et un sentiment étrange m'envahit. Comme si une force était entrée en moi. Mes mains se firent guider pour tracer mon nom.

MIA.

Trois lettres, un seul mot.

Mes mains les tracèrent du bout des doigts et de je-ne-sais-quelle-façon, mon prénom apparu sur le tronc. Gravé exactement de la même manière que je l'avais tracé quelques secondes auparavant, mais sans stylo ni couteau.

—Magique n'est-ce pas ? me dit fièrement Marc.

—Plus que cela !

Il rit de bon coeur avant de m'annoncer :

—Tu auras deux épreuves par jours à partir de demain matin. Prépare-toi bien, je te retrouve demain. Bonne nuit Mia.

Sur ce, il s'en alla, me laissant devant la porte qui venait de se refermer dans mon dos.

Le chemin vers la ville se dressait face à moi.
Je l'empreintai pour rentrer à la maison, espérant me coucher assez tôt, étant fatiguée et déboussolée par toutes ces nouvelles...

Mia   [En pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant