4.Initiation, jour 2

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—Bien. Tu es prête ?

—Je crois oui.

—Tu crois ?

—Non je suis sûre, c'est bon.

—Je te laisse alors, bonne chance Mia.

C'était le second jour des épreuves. Je ne savais pas en quoi consistait celle de ce matin, j'allais être livrée à moi-même d'après Marc et ses explications des plus vagues.

Cette fois-ci, je ne me trouvais pas dans une clairière avec des arbres et de l'herbe partout, mais dans une salle d'entraînement sportif. Il y avait un ring de boxe, des punching-ball, des tapis de courses et bien d'autres objets utiles pour le sport. Il y avait même un mur d'escalade ! Mais ce qui m'attira le plus c'était la glace qui était accrochée tout du long du mur principal. Si bien que dedans, on voyait la salle dans son ensemble. Je m'en approchais doucement et touchait le verre du bout des doigts. Le reflet de la lumière du jour, passant par les volets de la baie-vitrée se reflétait sur cette glace.

C'est en regardant plus en détail le fond de la pièce que je vis une silhouette féminine sortir de la pénombre. Étrangement, cette tête me semblait familière. Quand je pus voir son visage, je compris d'où me venait cette idée. Cette personne n'était que moi-même. Je me retournai vers mon double quand un bip retentit, suivit de cette annonce :

—Mia, te voilà devant ton devant ton double, à toi de trouver comment t'en débarrasser.

Et bien merci Marc de ne m'en informer que maintenant !

La lutte fut dure, surtout quand mon double se jeta sur moi, avec la ferme intention de... je ne sais pas quelle était son intention, mais vu le regard qu'elle me jetait, ça ne valait rien de bon. Les coups fusèrent. Elle me mit au sol à plusieurs reprises, mais à chaque fois je reprenais le dessus, si bien qu'aucune de nous deux ne gagnait. Je lui assénai un coup dans les côtes quand elle m'en mit un dans la lèvre. Je sentais le goût amer du sang s'infiltrer dans ma gorge. Je crachais ce liquide visqueux et repris ma lutte. Mais je compris enfin que ça n'était pas ainsi que j'allais me débarrasser d'elle, ou de moi, tout dépendait de la vision que l'on avait. Comment battre quelqu'un qui n'existait pas réellement ? Mais là voilà la réponse à la question ! Cette personne, mon double, il n'était pas réel. Alors je fermai les yeux et pensai de toutes mes forces à ce qu'il disparaisse. Si je faisais croire à mon esprit que ce n'était qu'une illusion, j'arrêterai le combat -si on pouvait appeler ça ainsi- et pourrai enfin finir cette stupide épreuve qui commençait à bien me fatiguer.

Après quelques minutes de concentration, en calmant mon souffle jusqu'à ce qu'il retrouve une pulsation normale, j'ouvris les yeux. Et comme je me l'imaginais, il n'y avait plus personne hormis moi. Je m'allongeai sur le sol en béton d'un froideur abominable avant d'entendre des pas. Je me redressai, à l'affut et au cas-où ce n'était pas terminé. Mais ce n'était que Marc.

—Bravo Mia, tu as réussi cette épreuve de pensée. On avait injecté à ton cerveau un produit hallucinogène, qui nous permettait de te faire croire ce que tu voulais, même si tu restais maître de tes actes et pensées.

—Un quoi ? m'écriai-je.

—Oh rien de grave ne t'inquiète pas. Je n'aurais pas osé te mettre en danger, pas toi.

—Donc j'ai réussi ?

—Et comment ! Tu t'es débrouillée comme un chef. Je suis fier de toi Mia, tu apprends vite.

—Merci, vraiment.

—En attendant, tu dois être fatiguée, ton frère t'attend pour aller manger. Ça te fera du bien je pense. Va avec lui et repose-toi un peu avant l'épreuve de cet après-midi, malgré qu'elle soit plutôt calme.

Mia   [En pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant