Mia [En pause]

5. Initiation, jour 3

—Jadeuuuuuh !

J'étais totalement surexcitée ; Marc m'avait annoncée une grande nouvelle ! Pour la fêter, j'avais été chercher ma fabuleuse meilleure amie au même endroit qu'hier pour qu'on aille chez moi directement.

—Qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi toute cette agitation ? rit-elle.

—Viens je t'expliquerai à la maison, tout le monde nous attend !

Je la tirai par le bras gauche, attrapant sa main. Et glissant la mienne dans la sienne, je la traînais jusqu'à l'autre bout de la cité, en souriant, et sous ses plaintes bien évidemment.

Arrivées à la maison, j'entrai sans prendre la peine de sonner et vis toute ma famille et mes amis réunis. Face à ma mine étonnée, ma mère s'approcha de moi et me chuchota à l'oreille qu'elle était très fière de moi.

Ils étaient donc déjà au courant ? Moi qui voulait leur faire la surprise, c'était quelque peu raté... Mais aucune surprise du monde ne valait mes proches réunis tous ensembles.

Je m'avançai un peu plus dans la salle avec Jade à mes côtés quand je croisai le regard de mon frère. Je n'arrivais pas à savoir ce qu'il ressentait, s'il m'en voulait encore ou non.

—Va le voir, me chuchota-t-elle à l'oreille.

—Tu penses ?

—C'est le moment, je te l'assure. Je le connais quand même, c'est ton frère et qui plus est, ton jumeau. 

Sous son insistance, je m'approchai d'Hugo un sourire timide scotché au visage.

Avant même que je n'ai pu faire quoi que se soit, il marcha dans ma direction et me prit dans ses bras.

—Je suis désolée d'être partie sans rien dire, lui dis-je à l'oreille.

—Et moi de ne rien t'avoir dit puis d'avoir crié, je n'aurais pas du.

—Non c'est moi.

—Dis pas de bêtises Mia.

—Non écoute-moi. Je suis désolée de l'avoir si mal pris, seulement j'ai pas envi que tu partes, j'ai peur. Peur que t'en ailles et qu'on soit séparés. On ne l'a jamais été jusqu'à présent. Et comme tu dis on s'éloigne déjà assez en vivant sous le même toit sans que la distance n'entre en jeu.

Pour seule réponse, il me serra dans ses bras encore plus fort.

***

Une fois la plupart des amis partis, il ne restait plus que les parents de Jade, les miens, Hugo, Jade et puis moi. Nous étions tous avec une boisson chaude en main, assis sur le canapé sous les lampes chauffantes. L'hiver dernier, mes parents avaient craqué pour les lampes derniers cris : c'était des lampes normales, à pied ou accrochées au plafond, sauf que leur particularité était qu'elles chauffaient en hiver toute la pièce qui se trouvait équipée ainsi. Bref, nous étions confortablement installés et bien au chaud pour discuter. La conversation tournait autour de nos deux familles quand ma meilleure amie demanda subitement :

—Mia tu ne nous as pas dit comment s'étaient déroulées tes épreuves durant ces trois jours !

—Oh oui raconte-nous, demanda ma mère, accompagnée de notre voisine.

—Très bien, souris-je. Tout d'abord j'avais deux épreuves par jours. Le premier jour c'était   des épreuves de patience et de contact, le deuxième jour de pensées avec une sorte de mise à l'épreuve de mon cerveau et de contact mais avec la nature cette fois-ci.

—Et aujourd'hui ? fit Roger, le père de Jade.

—Tir à l'arc et quiz sur les « règles du parfait Cupidon ». Le tir à l'arc c'était tout simplement magique !

Flashback

C'était le moment. Marc m'avait montrée comment m'y prendre, du moins il m'avait montrée une vidéo qui l'expliquait. Pour bien dire, il avait voulu me la montrer, sauf que je lui avais dit que je m'en passerais. N'étant pas si bête que cela, j'avais rapidement compris comment il fallait s'y prendre. Tout d'abord j'avais pris l'arc et une flèche, puis j'avais tiré deux flèches sur des cibles d'entrainements pour me mettre dans le truc. Mon objectif était de tirer les quinze flèches données aussi précisément que possible. J'avais des cibles en face de moi, quinze exactement et je devais toutes les mettre dans le mille.

J'avais réussi haut la main, toutes les flèches étaient dans le centre de la cible. J'étais plutôt fière de moi ! Au début je n'étais pas très rassurée, pensant que j'allais tout faire foirer, mais les choses se sont bien finies !

Je me retournai vers mon mentor qui me souriait en levant les pouces en l'air. Je lui souris à mon tour et m'approchai de lui.

Fin du flashback

—Wow ça avait l'air génial ! me lança mon jumeau. Et les questions c'était simple ?

—Mhm... oui ça a été. C'était surtout de la logique en fait, et comme Marc n'avait pas arrêté de me raconter des histoires avant les épreuves, j'avais donc été préparé.

—Bon et bien, c'est génial tout ça ! fit Marie, la mère de Jade.

— Oui c'est vrai !

— Quand on y repense, dit mon père, tu es une fille chanceuse. Tu vas devenir importante bientôt, pour tout le monde. Car ça sera grâce à toi que notre planète Œuf pourra connaître l'amour.

Ah oui la planète œuf, j'avais oublié ! La Terre est comme ce qu'on pourrait qualifier d'un œuf. Une sorte de bébé géant que Focus et ses habitants sont en train de faire évoluer, en bien. Depuis le début des temps, de sa naissance à maintenant, la Terre a connu des périodes des plus difficiles. Par exemple, Il y a cents ans, alors mes grands-parents n'étaient même pas nés, une violente météorite s'écrasa sur cette belle planète bleue. Les focusiens ont du faire revivre les habitants, après cette tragédie. Et être cupidon est en quelques sortes un don magnifique car il avait permit, à cette période, de redonner espoir aux gens. Leur faire croire en une belle chose qu'est l'amour. Et je suis fière d'avoir été nommée à cette responsabilité.

— Bon ma chérie, dit ma mère en me sortant de mes pensées. L'autre soir avec Marc nous avons parlés de deux-trois choses à propos de l'avenir.

Je regardai mon frère. Lui comme moi savions déjà de quoi elle voulait me parler, mais je fis comme si de rien était et lui de même.

— Alors il nous a expliqué que tu partirais bientôt sous les ordres du conseil, sur la Terre.

— Vraiment ? feignai-je l'étonnée.

— Oui !

— Mais c'est génial ça ! dit mon jumeau en me faisant un clin d'œil.

Je laissai échapper un rire tout comme lui, ce qui nous valut des regards interrogateurs de la part des autres personnes présentes dans la pièce.

La fin de soirée se déroula dans une ambiance chaleureuse et conviviale ; nous étions tous assis sous des plaids bien chaud. Les parents de Jade la laissèrent dormir à la maison, comme au bon vieux temps. Avant d'aller se coucher, on parla un peu de tout et de rien et je lui souhaitai une bonne nuit, avant de m'envoler pour le pays des rêves.