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"Je veux mourir".

C'est ce que je me répète constamment. Que je sois assis en train de faire semblant d'écouter le professeur. Que je sois en train de marcher pour rentrer chez moi. Mais surtout quand je suis dans mon lit, avec ce bout de métal entre les doigts. J'aime son contact froid sur ma peau et je me répète ces mots " Je veux mourir " en faisant ce geste tous les soirs.
Le sang coule le long de mes bras, et encore une fois je n'ai pas eu le courage nécessaire pour enfoncer la lame assez profondément pour que ma mort soit certaine. Pourquoi?

La vue trouble, je regarde le liquide rouge dégouliner et venant se déposer sur les draps de mon lit. Puis, je repense à la journée que je viens de passer: horrible. Je me rappelle de tout, que ça soit les regards pesants sur moi dans le bus, les rires à mon égard en rentrant dans le lycée ou encore les insultes et les coups reçus dans les vestiaires. Ma routine est devenue insupportable et je ne sais pas comment je fais pour être encore là ; à vivre cette vie trop compliquée et douloureuse. Je ne suis rattaché à rien ni personne, je n'ai plus la force de survivre. Car je ne vis pas, je survis à toute cette merde. J'essaie de me rappeler comment cela a commencé, et comme toujours, Je me souviens de tout.

J'ai toujours été seul, sans amis, ne pouvant compter sur personne. J'ai toujours vécu cet enfer dans ma solitude la plus profonde. Mes parents sont trop absorbés par leur travail pour s'intéresser à moi. Mais tout ça est aussi de ma faute, je suis renfermé sur moi-même, n'osant jamais parler à personne, je suis devenue anti-social . Je ne suis pas du tout proche de mes parents, je m'éloigne d'eux depuis mon entrée au collège. 

C'était là que tout a commencé, je n'avais pas réussi à m'intégrer dans le grand établissement qu'était mon collège. Alors quand nous sommes seuls, c'est plus simple de s'en prendre à nous. C'est ce que j'ai vécu, je recevais des moqueries en pleine face tous les matins, alors personne ne voulait s'intéresser à moi, la personne qui était bizarre car elle était seule et qu'on se moquait d'elle. J'aurai voulu que quelqu'un m'aide mais personne n'a été là, pour me sortir de ce cercle vicieux. 

Je sais que je dois en parler, mais je n'ai jamais eu le courage de le faire et voilà où j'en suis maintenant, les bras ensanglantés. Je me lève enfin pour aller dans la salle de bain, à cette heure-ci, mes parents sont couchés. Je passe un coup d'eau rapidement sur mes bras, ils me piquent et brûlent à la fois, mais la douleur arrive à me faire oublier quelques instants toute la souffrance que je possède au fond de moi et qui est en train de me détruire. J'observe mes deux membres couverts de cicatrices. Je fixe ce qui reste encore de moi sur le miroir d'en face, je suis pathétique... 

J'aime me coucher tard, mon téléphone indique quatre heures trente du matin. Je prends une cigarette et un briquet pour finalement venir m'installer sur le petit balcon de notre appartement. Je me sens libre quand le vent frais de Londres vient faire valser mes cheveux. Je commence à fumer ma cigarette tout en écoutant le bruit causé par les véhicules passant en-bas de l'immeuble. Aujourd'hui est le jour de mon dix-huitième anniversaires et cela sûrement le dernier. Je n'en peux tellement plus que j'ai décidé que dans quelques heures, avant l'aube, je mettrai fin à mes jours. 

/!\ C'est une nouvelle donc il est normal que les parties soient courtes /!\ 


( Partie non corrigée )

Him.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant