III

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( non corrigé

Le réveil aujourd'hui est pour moi une atrocité, premièrement car j'ai l'impression que ma tête va se détacher de mon corps et, surtout secondement, je suis toujours en vie. Cela avait été une décision difficile à prendre et j'avais mis plusieurs mois avant de me décider. Je voulais mourir le soir de mon dix-huitième anniversaire, je ne sais pas pourquoi, peut-être parce que je trouvais que tous les Hommes devaient vivre au moins ses dix-huit ans. Mais je me trouve là, affalé dans mon lit, les yeux peinant à s'ouvrir. Mes paupières sont lourdes et c'est un supplice de les tenir ouvertes. Je ne préfère pas essayer de me lever par peur de vomir, mon estomac est aussi en vrac, tout comme ma tête qui ne va pas tarder à exploser. Vu la lumière présente dans ma chambre, je présume qu'il est plus de midi, tant mieux, mes parents sont à leurs travailles et je suis donc seul. Chacun de mes mouvements est une torture, j'ai trop fumé et bu hier soir, je suis vraiment pathétique.

Après une bonne et longue heure, j'arrive enfin à me lever. Mais le plus difficile est de marcher, j'ai la vue trouble et l'effet de la drogue et de l'alcool est toujours présent dans mon corps. Je vois les murs de la pièces gesticuler et le sol se dédoubler sous mes pieds. Je vomis presque mais me rassois sur le bord de mon lit. J'ai envie de crier, que toutes les sensations désagréables que je ressent au fond de moi disparaissent. Mais je n'arrive à émettre aucun sons, seul des larmes viennent mouiller mon visage. Je tremble, j'ai l'impression que je vais mourir, mais c'est une bonne chose en soit. Sauf que je veux mourir en me donnant la mort, non pas que des produits illicites le fassent à ma place. J'ai le souffle rapide donc j'essaie de me calmer en aspirant le plus d'air possible et gonflant mon ventre, pour ensuite expirer et souffler tout en dégonflant mon estomac. Je me sent ridicule, j'ai l'impression d'être une femme enceinte sur le point d'accoucher, mais au bout de quelques minutes, je vais mieux. Mon corps arrête de trembler et la pièce autour de moi redevient normal. Je tente une nouvelle fois de me lever et de marcher jusqu'à ma porte, j'y arrive, mais lentement, très lentement. J'ai la nausée, alors je me dépêche de rejoindre la salle de bain pour que mon estomac se vide dans les toilettes. Je déglutis et ma gorge me brûle, mais la douleur dans mon estomac s'estompe peu à peu. Des bouffés de chaleurs viennent s'ajouter au spectacle, je n'en peux plus, je transpire et mes cheveux sont collés à ma nuque. Ma peau moite se colle à ma chemise de la veille et je la déchire rapidement. J'étouffe, je suis enfin torse nu, j'aimais bien cette chemise... Mais maintenant elle est déchiré et imbibée de sueur. Et puis, plus rien ne m'importe, je vais mourir. Je bois un peu d'eau au robinet avec un cachet pour la tête et vais prendre une douche froide. Celle-ci me fait du bien et j'arrive peu à peu à me calmer. Je sors de la douche et enfile des vêtements propres, je regagne ma chambre et sort le couteau que j'ai caché dessous mon matelas depuis des années. Je me couche dans mon lit et regarde mes bras nus. J'admire pour la dernière fois toute la souffrance que je me suis fais en me coupant pendant des années et des années. Je repense à tout ce qui m'est arrivé, l'harcèlement scolaire, la solitude, les regards pesants sur moi, les insultes, les moqueries. J'ai toujours du affronter ces problèmes seuls, enfin je les aient subis. Je n'en ai jamais parlé à personne et mes parents ne s'en sont même pas rendus compte. Je pleure, mes yeux me brûlent et le contact du métal de la lame du couteau sur ma peau me fais du bien. Je caresse une dernière fois cette peau avec l'objet tranchant et je vais pour couper quand mes parents entrent dans ma chambre. Des cris, des pleurs, voilà ce qu'il se passe, je n'ai le temps seulement de me couper légèrement le poignet mais rien de mortel. Mon père m'a déjà enlevé le couteau de la main. Je cris à mon tour, de toute mes forces, je ne savais même pas que je pouvais crier aussi fort. Ma mère est en pleure tandis que mon père reste là, immobile à me regarder, sans aucune expression, comme toujours.

J'invente un mensonge, je raconte à mes parents que mon seul ami est mort et que sous l'effet de la drogue, mes émotions sont chamboulées et que j'allais faire une connerie. Et, curieusement, mes parents me font la morale deux minutes et me croient. Jusqu'au bout, ils ne verront rien, c'est hallucinant. J'ai soudain envie de tout leur raconter, tout ce que j'ai endurer depuis mon enfance, mais ils ne m'aideront pas, il ne l'ont jamais fait et ce n'est pas aujourd'hui que cela va changer.

– Nous avons bien fait de venir prendre de tes nouvelles, sinon à l'heure qu'il est, tu serais mort. Commente ma mère, me regardant avec de grands yeux.

Je ne réponds rien, je n'en est pas envie, je veux juste qu'ils s'en aillent, je ne supporte plus leur présence, je les déteste. Heureusement, ils repartent une heure après à leurs travailles et je me retrouve seul avec moi-même et mes idées noires. Mais ma tête qui me fait souffrir m'empêche de réfléchir et je me retrouve dans mon lit, plongé dans le noir à 14 heures de l'après-midi. Mes yeux me piquent et je n'arrive plus à pleurer, je sens mon corps faiblir mais ma tête me fait tellement mal que je ne pense plus à rien. Mon téléphone vibre et je regarde furtivement la notification, c'est Alex qui vient de m'envoyer un message. Je ne réponds pas, je n'ai pas la force de bouger. Je me retourne, ferme les yeux, et encore une fois, je m'endors sans m'en rendre compte.

Him.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant