Etherkind

♦Karma♦

~~Jude~~

Passer mon dimanche dans l'école de mon frère avait été bien plus qu'amusant. D'abord, j'avais discuté avec Castri — Le jouet humain de mon frère — en le draguant légèrement, puis j'avais voulu qu'il m'accompagne dans le gymnase comme mon frère me l'avait demandé, mais ça loupa car à un moment ou un autre, il fit le lien entre Blake et moi (d'un autre côté, il avait mis presque une demi-heure à faire le lien, ce qui était plutôt un record).

Puis, on est passés aux choses sérieuses. S'inspirant de la célébration de Holi en Inde, nous avions fourni à tout le monde des petites bombes de couleur.

C'était juste génial.
Tout les internes pensaient tous que c'était prévu car tout le monde avait reçu cette petite boîte juste devant la porte de leurs chambres et personne n'aurait pu fournir autant de choses sans que quelqu'un le remarque.

Personne, sauf bien sûr, un sorcier et une sorcière nés avec un lien de sang aussi proche que celui de jumeaux. Dans ce cas-là, c'était possible de le faire en moins d'une heure pour des centaines d'étudiants, fournissant des couleurs au hasard pour chacune des chambres.

C'était putain de génial. On a profité du moment où les parents étaient dans l'auditorium, écoutant le discours du proviseur. On n'a même pas eu besoin de lancer les hostilités, au contraire, les plus jeunes s'en chargèrent pour nous. J'avais des bombes rouges et des jaunes, mon frère avait été ma première victime, lorsqu'il me montrait son dos (pas de repos pour les traîtres au sang).

 Quand les parents sont sortis, nous étions tous des arcs-en-ciel ambulant, sentant les épices (oui, certaines des poudres étaient des épices, juste parce qu'on peut, et qu'on voulait lancer du paprika, de la cannelle et une épice verte qui sentait horriblement mauvais).

Notre mère compris en moins de cinq secondes que c'était nous. Même si le proviseur du dire que c'était prévu, car comment il aurait pu expliquer une conduite comme celle-ci dans une école dont il venait de vanter les mérites ?
Mais notre mère savait, oui, elle le savait car elle pouvait sentir notre énergie de partout. Elle ne pouvait pas punir Blake car ça aurait prouver à tout le monde que c'était lui et il aurait été viré et aurait dû rentrer à la maison (c'est à dire, là où j'étais). A la place, elle m'a punie moi. Pour les dix prochaines années. Je devais rester à la cuisine alors qu'elle cuisinait, pour faire mes devoirs, et croyez-moi, le temps qu'elle mettait pour faire à manger pour le zoo complet était vraiment vraiment long.

Je devais aussi aller au supermarché avec elle faire les courses, et ça aussi, ça prend vraiment beaucoup de temps. Beaucoup de temps et deux chariots. « Tu peux prendre du riz ? » ce n'était pas réellement une question, donc je délaissai le chariot pour aller chercher le riz en question, cinq kilos de riz et un de riz complet pour le premier voyage.
« Tu veux que je t'aide ? » Je n'avais pas besoin d'aide jusqu'à ce que le sixième kilo décide de glisser sur le cinquième et tomber, jusqu'à ce qu'il l'attrape dans sa chute.
Je marmonna un merci avant d'observer le garçon devant moi. « T'es au courant que l'uniforme c'est pour les jours de cours ? »
« Ce n'est pas l'uniforme, juste une chemise » et pas de jean, mais un pantalon de costume. ça avait tout l'air d'être un uniforme, ou la tenue d'un gosse de riche.
« Si tu le dis Cresus » il haussa les épaules et pris la moitié de ce que je portais « je peux gérer, je ne suis pas une demoiselle en détresse »
« Je voulais simplement prendre la moitié Jude, je n'ai pas dit que tu avais besoin d'aide, seulement que, si tu le voulais, je pouvais t'aider. » ses manières étaient fatigantes, j'avais l'impression d'être la méchante sorcière (ce que je suis, mais quand je le veux).
« Il m'en faut plus. » dis-je pour m'éviter l'aller-retour, et, le faire trébucher à cause du riz. Il me laissa remplir ses bras sans rien dire, juste avec son sourire poli et, pour mon plus grand déplaisir, je devais m'arrêter car ma mère n'avait pas besoin de quinze kilos de riz. « C'est bon ? » il hocha la tête, ça ne le gênait pas, ou tout du moins, il ne le montrait pas. Putain ! C'était moi que ça faisait chier. Même en marchant, il ne dit rien à propos de la pile de riz « là » je mis tout dans le second chariot.
« Je ne savais pas qu'on était venu à trois » plaisanta ma mère avec le concentré de ridicule qui me faisait avoir honte de ma mère parfois. Et ça le fit sourire.
« Je ne voulais pas vous gêner madame, je suis dans la classe de Jude »
— Vraiment ? » elle le dit comme si elle disait pourquoi ma fille traîne avec ce raté quand il y a de bon garçon dans sa classe ?
« Vraiment » répondis-je, disant plutôt parce que je ne veux pas mourir d'ennui. Puis, me rappelant d'un semblant de bonne manière, je marmonnai « M'an, c'est Kagellan, et ma mère Victoria
—Enchantée » dit-il avec sa voix de gosse de riche, mais la voix de ma mère fut encore plus étrange
« Kagellan hein ? » je penchai ma tête ... Geez ! J'ai utilisé son nom pour le truc de rendez-vous « ravie de te connaître. » je raclai ma gorge.
« Merci Kagellan » maintenant, disparaît !
« Ne soit pas si rude chérie » non. Ne fais pas ça.
« M'an » dis-je en la regardant exaspérer puis dévia mon regard une demie seconde vers la liste « Je vais chercher les tamp– beurre. On » et j'attrapa fermement le poignet de Kagellan avant de le tirer à l'autre bout du supermarché. Geez ! C'était moins une !
« Es-ce que j'ai fait quelque chose de mal ? » je relâcha son poignet en observant son visage 'peiné'. 
« Ne t'approche pas de ma mère » il pencha sa tête.
« Je ne voulais pas être rustre ou malpoli, je te prie de m'excuser 
— Arrête tes conneries » il ne sembla pas comprendre ce que je voulais dire « j'ai menti à ma mère pour quelque chose et j'ai utilisé ton nom
—Oh, pourquoi ? » je secoua ma tête
« Pour un rende– oh Geez, écoute, t'as rien à faire, juste fous pas la merde, elle est déjà super énerver. » même si elle ne l'était pas publiquement.
« Ok, je » il observa le pot de moutarde dans sa main, puis moi « ne me fais juste pas mentir
— T'as rien à faire, juste ne plus jamais lui parler, vraiment jamais » il hocha la tête « salut » et j'allais enfin chercher le beurre alors qu'il disparaissait dans un autre couloir. J'ai réussi, j'ai maîtrisé l'explosion nucléaire. Ma mère était le genre de personne qui ne lâchait rien, mais au moins, cette fois-ci, elle ne pouvait rien faire.

Oh ... Karma est une putain et une salope.

Aux caisses, j'étais en train de déverser tout sur le tapis roulant sans avoir remarquée que ma mère nous avait placée juste à côté de là où il était. Je le maudis des yeux en écoutant d'une oreille celui-ci parler à la caissière de son fils en fac de droit. Gosse de riche. D'ailleurs, depuis quand les caissiers peuvent envoyer leurs enfants en faculté de droit ? Je laissa tomber en me laissant tirer par le chariot jusqu'au parking en pente. « Kagellan » non. Fais semblant de ne pas l'avoir entendu.
Je crois qu'il aime me noyer dans mon bordel (et d'ailleurs, je devrais penser à tuer Trevor aussi). « Madame ?
— Tu voudrais manger à la maison demain midi ? » C'est une blague ? est-ce que ma mère vient juste de l'inviter lui ? Je lui fis mon regard de tueur car j'allais vraiment tuer quelqu'un.
« Je suis désolé madame, je serais probablement toujours à l'église à midi » bien sûr qu'il va à l'église, c'est un putain de cliché.
« Ce n'est pas grave » répondit ma mère sur un ton tout de même joyeux, probablement parce qu'il était toujours poli. « Tu peux te joindre à nous pour un repas quand tu veux
— M'an » putain, c'était encore plus gênant que si je sortais vraiment avec lui.
« Oh, chérie » j'ai déjà précisée que je détestais ce surnom ? Autant que quand Trevor l'utilise. « C'est juste un repas » avec un putain d'inconnu ! Je veux dire, je connais surement mieux le vagabond sous le pont en bois.
« Je » Kagellan aussi était piégé dans se bordel « Nous en parlerons avec votre fille lundi si cela vous convient 
—Evidemment » ugh la voix de ma mère balançait des gerbes de miel à chaque mot « Bonne journée 
— A vous aussi madame, Jude » après, enfin, il partit.
« Maman ! » elle était aussi heureuse qu'un enfant le jour de Noël. « C'était ultra gênant ! 
— Allons chérie, il a l'air d'être un bon garçon » ouais, exactement, ennuyeux !
« Je ne suis pas punie ? » demandais-je en dernier recours. Quand tu commences à rappeler ce genre de choses à ta mère, sa craint vraiment.
« Cela s'applique à ce dépravé que tu appelles ami » ce qui me fit juste encore plus adorer Trevor « Quand est ce rendez-vous déjà ?
— Jamais, je suis punie » ouais, ça craint vraiment.

~~Kagellan~~  

Arrivé à la maison, le prêtre en devenir m'informa que je devais rappeler frère Lasut. C'était le frère qui était en charge de ma formation. L'appel fut bref, c'était simplement pour m'informer que le prochain séminaire avait été avancé d'une semaine et avait changé de lieu.

« Pourquoi est-ce qu'on ment ? » demandais-je au prêtre en lui donnant une tasse de thé, m'installant à côté de lui pour observer les passages qu'il étudiait.
« Car on croit la vérité plus difficile à supporter qu'un mensonge » je laissai mes doigts se faire réchauffer par la tasse, peut-être que l'on devrait mettre le chauffage, un peu. « C'est la première solution qui vient à l'homme, cela l'éloigne du chemin de la droiture » écouter parler Père Callum était vraiment différent, ils n'avaient pas la même profondeur de discours. Lorsque Père Callum parlait, on savait qu'il donnait une réponse de cœur et d'esprit.
« Beaucoup mentent » il hocha la tête « C'est quelque chose que l'on doit accepter sans pour autant encourager »
« Et si l'on sait que quelqu'un ment ? » J'avais déjà posé cette question au père plus jeune. Après mes premiers jours d'école, car j'avais vu tous les enfants mentir les uns après les autres. Cela avait été assez déroutant.
« Ce n'est pas à toi de rétablir la vérité pour les autres, cependant, rien ne t'empêches de faire comprendre que le mensonge n'est jamais la bonne solution. »
« Merci. »

--~~-- Message auteure --~~--

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