3. (fin)

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Deux ans plus tard.

Mes mains étaient moites, on tentait de me coiffer, je replaçais mon nœud papillon contre mon cou. C'était le jour de mon mariage et bordel, je n'étais pas prêt. La cérémonie allait commencer et je n'étais même pas encore en route. J'enroulai mon corps dans un long manteau blanc et enfilai mes chaussures vernies aux semelles rouges. Je courais presque dans la maison avant de m'arrêter net devant le miroir de l'entrée.

Je souri bêtement.

J'allais me marier.

Je frappai mes joues : j'étais suffisamment en retard pour pouvoir me contempler dans le miroir. En bas, ma mère m'attendait. Elle secoua la tête en soupirant quand elle me vit enfin descendre des escaliers. Cependant, elle marcha vers moi et me serra fort dans ses bras, un peu trop fort même. Merde, je ne voulais pas mourir étouffer le jour de mon mariage à cause d'une maman trop émotive.

« -Tu as tellement grandi mon lapin. Je suis fière de toi. Regarde comme tu es beau. Maintenant, grouille-toi, ou la seule personne à qui tu diras oui c'est au maire quand il te donnera une date pour reporter le mariage, comme tu seras arrivé beaucoup trop en retard ! Allez ! »

Je ne pus m'empêcher de rire. Ma maman restait fidèle à elle-même. J'embrassai sa joue et nous montâmes tous deux dans la grande voiture.

Je crois que s'il pouvait le faire, Taehyung me tuerait sur place. Ils m'attendaient tous depuis trente quatre minutes et je ne sais par quel miracle mon homme a réussi à garder le maire avec nous. J'étais au bras de ma mère et j'offris un sourire timide au châtain, qui lui me foudroyait du regard. Bon, on pouvait mieux faire comme attention un jour de mariage, mais je l'avais bien cherché aussi.

Tous les regards étaient sur moi et Dieu, j'adorais cela. Je passais une main dans mes cheveux quand ma mère me la frappa.

« -Laisse tes cheveux tranquille et marche. »

Je pouffai silencieusement avant de remonter l'allée. C'était une vieille mairie, en pierre et en bois. La décoration traditionnelle pouvait nous faire penser à ce que nous étions dans un château fraichement rénové. Mon cœur battait trop rapidement et j'avais peur de faire un seul faux pas.

Et pas manqué, je l'ai fait ce foutu faux pas. La pointe de mon pied s'accrocha au tapis et je tombais en avant. Fort heureusement, j'avais lâché ma mère juste avant. Le premier rire a été celui de Taehyung. Je relevai mes yeux noisette vers lui en plissant le nez. J'allais le tuer. Après m'être relevé, j'ai marché rapidement vers le bureau où se tenait le maire et je me suis placé à côté de mon futur mari.

Enfin là, je n'en étais plus aussi certain.

D'ailleurs, je frappai l'arrière de sa tête pour le punir et il me rendit mon geste.

« -T'es sérieux Kim ?

-Un problème Jeon ?

-C'est toi, mon problème.

-T'as pas plus cliché comme phrase ? »

Je restais bouche-bée alors que le maire toussa pour nous prévenir qu'il allait commencer. Nous nous asseyions alors avec Taehyung. Et nous nous foutions du discours du maire, faisant une bataille de qui écraserait le pied de l'autre le plus fort, sous la table. Et l'échange des vœux arriva.

« - Jungkookie, lapinou, délinquant juvénile, dessinateur de folie, dominant et dominé, mon ange. Pendant deux ans, j'ai attendu une demande un peu plus romantique que celle que tu m'avais faite. Ou plutôt que tu ne m'avais jamais faite. Une bague sous des dossiers financiers. C'était original, mais nul. Heureusement qu'on n'accepte pas en fonction de la demande, parce que j'aurai refusé. On accepte en fonction de la personne qu'on aime. Et comme je t'aimais et que je t'aime toujours, alors. Oui. Être ton époux serait l'acte le plus merveilleux de ma vie.

-On ne peut tout connaître de l'amour. Mais j'en sais suffisamment pour te dire que tu es mon Roméo. Je sais, c'est niais, mais s'il fallait un jour que notre amour se transforme en passion destructrice et qu'il fallait que l'on rende notre dernier souffle, nous le rendrions ensemble. Comme l'œuvre de Shakespeare, comme dans Pyrame et Tisbé ou autre couple maintenant dans les cieux à cause de l'amour. C'est moi qui devrais te remercier, parce que tu m'as permis de connaître l'amour, le vrai. Pas celui qui ne dure que quelques jours. Celui qui te déchire les entrailles au plus profond de toi et qui te fait sentir si bien. Cet amour-là.

-T'es bien cliché aujourd'hui.

-Je sais, c'était un pari avec Jimin. »

Je me retournai vers ce dit invité et je lui fis un clin d'œil. Je me fis réprimander par Taehyung qui me claqua le front avec sa paume de main. Connard.

« -Je refuse de t'épouser tout compte fait. En deux ans j'ai bien réfléchi et... »

Ses lèvres me coupèrent la parole. Je fermai instinctivement les yeux en passant ma main dans sa chevelure douce. Notre baiser était délicat et rempli d'amour. Quand il se détacha, je souriais comme une pucelle. J'avais les joues rouges aussi.

« -Oui, bon, ok. Oui, je te veux comme mari. »

Je me mordillai la lèvre inférieure alors qu'il prit la bague qui m'était destiné. Il la glissa le long de mon annulaire gauche et il embrassa mes lèvres tendrement.

Il souriait magnifiquement alors que je pris la bague qui lui était destiné. Je la glissai le long de son annulaire gauche et j'embrassai ses lèvres amoureusement.

La salle de la mairie se vida peu à peu après la cérémonie alors que nous ouvrâmes la porte de cette même pièce qui permettait d'accéder au balcon. Main dans la main, nous avançâmes et firent signe aux invités en bas. Les photographes immortalisaient ce moment. Face à face, je l'embrassai alors que quelque chose chatouillait mon nez.

« -Maintenant, monsieur Jeon, tu es mien.

-Et tu es mien aussi, monsieur Jeon. »

Il m'avait fait aimer mon nom de famille.

Nous levâmes nos yeux au ciel. La première neige d'hiver pointait le bout de son nez.

Il m'avait dit oui le premier jour de décembre.


Il m'avait dit oui le premier jour de décembre

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(3) Le mois d'avril.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant