Après le décès de mon père, ce fut un moment de grande tristesse, de désolation, de solitude, et de colère. Maman était complètement abattue. Il lui fallut sept mois pour retrouver un semblant d'équilibre. La mort de l'homme qu'elle aimait le plus au monde, pour qui elle s'était battue à tout prix, lui avait laissé des épines venimeuses dans le cœur.
Quelques mois plus tard, elle décida de partir à Abidjan pour trouver du travail. Elle me laissa alors aux soins de mes grands-parents à Agboville. Ce fut un moment difficile pour moi. Moi qui avais toujours vécu avec mes parents, je me retrouvais soudain seule avec mes grands-parents. J'étais une enfant pleine de vie, un peu espiègle, qui ne restait jamais en place et n'avait peur que d'une seule personne : ma mère. Et là, elle me laissait avec des personnes que je ne voyais qu'à l'occasion des grands événements familiaux.
Pour maman, le travail qu'elle allait chercher était essentiel pour notre bien-être à toutes les deux. À son arrivée à Abidjan, les choses ne furent pas faciles. Elle déposa ses dossiers un peu partout, mais après un mois, elle n'avait reçu aucune réponse. Découragée, elle commençait à perdre espoir. Ce n'est qu'au bout du deuxième mois qu'elle reçut un appel pour un entretien d'embauche dans une grande entreprise. Elle s'y rendit et réussit brillamment. À partir de ce moment, nos vies commencèrent à prendre une nouvelle tournure. L'argent commençait à rentrer, et bien que maman fût à Abidjan, elle s'occupait de moi comme une mère attentionnée. Elle m'envoyait régulièrement des colis, et je me sentais aimée par tout le monde.
Pendant ce temps, je grandissais sous le regard bienveillant de mes grands-parents, qui prenaient soin de moi comme si j'étais leur propre enfant. Ils m'envoyaient à Korhogo pour les vacances. Une fois les vacances terminées, je revenais vivre avec eux. Cinq ans plus tard, mes grands-parents décidèrent de venir s'installer à Bouaké. Là encore, un événement malheureux se produisit. Un jour, alors que je jouais à la balançoire avec l'une de mes cousines, je tombai d'un arbre et me déboîtai le bras droit. Maman, qui était à des milliers de kilomètres à Abidjan, fut prise d'une grande inquiétude et décida que je devais la rejoindre pour que nous soyons enfin proches l'une de l'autre.
J'éprouvai une immense joie en apprenant cette nouvelle. Après plus de cinq années d'éloignement, j'allais enfin retrouver ma mère. J'avais environ dix ans et c'était ma première fois à Abidjan. J'étais éblouie par tout ce que je voyais, mais ce qui me rendait le plus heureuse, c'était de pouvoir enfin vivre avec maman.
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L'histoire triste d'une jeune fille
No FicciónUne histoire vrai qui parle de la vie, des douleurs et des pleures d'une jeune fille .