Chapitre 36

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De toute la matinée Julia ne m'avait pas adressé un seul mot, elle était restée dans la chambre à bouquiner alors que je m'ennuyais à mourir en la regardant, attendant qu'elle me jette un regard. Mais non, rien. J'avais l'impression d'avoir passé des heures à la fixer mais ça ne semblait pas la déranger plus que ça car elle ne m'accordait pas la moindre importance. J'avais envie de m'énerver et de lui dire que j'étais là, qu'elle avait le droit de me parler et de me regarder mais me retins, c'est moi qui était en faute dans l'histoire, c'est moi qui avait foiré, une énième fois, et c'était elle qui restait, qui s'accrochait encore. Je lui avais dis des choses horribles, elle était passée au dessus, j'étais stupide.

Je ne savais même pas pourquoi j'avais osé lui manquer de respect de la sorte, d'accord j'étais blessé, d'accord j'étais énervé, triste, mais elle était apeurée et c'était compréhensible. Quel idiot ! Putain ! Moi et mes crises que je n'arrivais pas à gérer !

En ayant marre de cette distance entre nous je quittais le lit pour me diriger vers le canapé où je finis par m'assoir. À nouveau elle resta concentrée sur son lit et décida de m'ignorer. Seulement, je n'étais pas prêt à la laisser faire alors j'attrapais l'une de ses mains, ce qui lui fit perdre sa page et la fit surtout râler. Elle me lança un regard noir qui finit par s'adoucir lorsqu'elle regarda nos mains enlacées.

-Tu vas m'ignorer longtemps ?
-Aussi longtemps que tu m'as ignoré hier.
-Je sais que tu es encore énervée pour ce que je t'ai dit... Mais c'était pas vrai. Tout ce que je t'ai dit c'était pas vrai. Je te veux que toi, même si il n'y a pas de famille au bout. Je serais prêt à faire ce sacrifice pour vivre avec toi. Je suis tellement désolé de t'avoir balancé ses conneries, c'est plus fort que moi. Je veux que tu saches que c'est faux. Jamais j'irais voir ailleurs, jamais je toucherais une autre femme que toi.
-Je sais, t'as pas besoin de t'expliquer. Ne t'en fais pas.
-Alors pourquoi tu m'ignores ?
-Parce que j'ai été vexée, mais je t'en veux pas.
-Je suis tellement désolé.
-C'est déjà oublié.
-Je veux que toi.
-Moi aussi Kevin.

Elle me lança un sourire rayonnant et laissa glisser son livre par terre avant de se mettre face à moi et d'attraper mes mains.

-J'ai appelé Rob et Layvin ce matin, me dit elle heureuse.
-Ils vont bien ?
-Très bien. Rob me dit qu'il a hâte de te rencontrer, enfin officiellement si tu vois ce que je veux dire et Layvin nous souhaite de passer un excellent séjour à Rio. Il espère que tout se passe bien et que ça dure si c'est le cas.
-C'est le cas ?
-Bien sûr.

Je soupirais doucement et me frottais la nuque un peu embarrassé avant d'avouer quelque chose à ma petite-amie.

-Je sais que l'étape des parents c'est quelque chose d'important et je serais ravi de rencontrer les tiens, ainsi que ton frère, ou du moins le revoir. Mais je ne suis plus en relation avec mes parents depuis une bonne année maintenant, après notre rupture je suis allé chez eux et ça s'est mal terminé. Du coup, je peux pas te promettre que tu les verras rapidement.
-Oh ! Je suis vraiment désolée pour toi. Ça ne presse pas, règle t'es problèmes avant de t'occuper de moi d'accord ?
-Ouais... Mais je doute que ça se règle rapidement.
-Ah mince.

Elle pinça sa lèvre inférieure et ressera ma main pour me réconforter. Puis, elle se redressa brusquement, me surprenant.

-On sort ?
-Bien sûr.

Elle hocha la tête et se redressa puis partit dans la salle de bain, vêtements en main pour se changer alors que j'étais déjà prêt. Elle ne prit pas plus de dix minutes pour se changer, se coiffer et se maquilla ce qui m'arrangea car je n'avais pas la patience d'attendre longtemps. Elle se dirigea donc vers moi, plus éblouissante que jamais, une robe fleurie faisait ressortir son joli bronzage et ses cheveux étaient  légèrement ondulés. D'un signe de tête elle m'invita à me lever, ce que je fis dans hésitation et je glissais mes doigts dans les siens, les enlaçant tendrement en ouvrant la porte.

Nous avions longé les rues bréiliennes sans vraiment savoir où nous étions, à un moment nous nous étions arrêtés pour déguster des glaces puis avions repris notre marche. Les paysages étaient  époustouflants, la chaleur nous convenait parfaitement, nous vivions un moment incroyable après les tensions de ses derniers jours et ça faisait du bien. Mon sourire niais n'avait pas quitté mon visage une seule seconde, les yeux émerveillés de ma petite-amie y étaient pour quelque chose.

-Je veux rester ici toute ma vie, m'avait-elle déclarée rêveuse.
-Si ça peut te faire plaisir il n'y  a aucun problème.

Elle avait sourit, puis avit secoué sa tête négativement.

-Je serais pas assez courageuse pour être loin de chez moi.
-Ça te manque vraiment Paris ?
-Des fois j'y pense, me dit elle doucement.
-Tu aimerais y retourner ?
-Pas maintenant, je veux profiter de toi.

J'avais alors posé mes mains sur ses hanches et l'avais embrassé face à la plage de copacabana, remplie par la foule, touristes et locaux. Nous nous étions ensuite assis sur l'un des nombreux bancs qui longeait la plage et avions regardé cette animation qui nous était inconnue, c'était bien loin de ce qu' l'on voyait tous les jours à Paris et ce changement était plaisant.

-J'ai beaucoup réfléchi à propos du bébé cette nuit.
-On laisse tomber cette histoire Ju.
-Je me disais... Peut être que je devrais faire un effort, pour toi...
-Hors de question ! Je sais que tu es apeurée, je le comprend. Je sais que tu ne veux pas revivre ce cauchemar qu'on a vécu et même si tout se passe bien, tu passeras neuf mois horribles, neuf mois à douter, à t'inquiéter. Et c'est long neuf mois. Je veux pas que tu vives ça.
-C'est vrai mais je veux t'offrir ce dont tu as toujours rêvé.
-Et moi je ne veux plus que tu ais mal.
-Kevin...
-On arrête d'en parler.

Elle hocha la tête amèrement, les rôles s'étaient inversés. Je voulais son boheur, elle voulait le mien, mais nos envies n'étaient pas compatible alors il fallait que l'un d'entre nous n'ai pas ce qu'il veut. Je voulais que ça soit moi, tant pis pour mes rêves. J'étais amoureux de Julia et étais prêt à tout pour elle, même de passer à côté d'une famille.

-Je me sens atrocement coupable.
-Bébé !

Elle me lança et regard triste et se glissa dans mes bras en caressant mon dos.

-Est ce que tu as parlé à Thiagp ?

Je ne savais pas pourquoi je lui avais demandé ceci, je détestais ce mec et plus il était loin de Julia mieux je me portais. Seulement, malheureusement, la rousse l'adorait et je sentais bien que lorsqu'elle n'avait pas de nouvelle de l'espagnol elle n'était pas hyper bien au fond.

-Nan, j'ai pas osé.
-Tu devrais.
-On est plus en très bon terme.
-Il a fait le déplacement jusqu'à Paris pour toi.
-Parce que tu lui avais demandé.
-Oui, je lui ai demandé et c'est lui qui a accepté.
-Oui mais...
-Pas d'excuse. Tu devrais l'appeler moi lui donner de tes nouvelles.
-T'es un ange.

Je lui avais souris et avais attrapé sa main pour que nous continuons notre promenade.

De retour à l'hôtel ma petite amie s'était précipitée sous la douche alors que j'avais foncé sur le lit. Puis elle m'avait rejoint, et nous avions passé l'après midi bras dans les bras, nous étions tellement cliché. Un peu plus tard, elle était allée téléphoner à Thiago et alors que je m'attendais patiemment j'avais fini par m'endormir.

PSG // Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant