Chapitre 54

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En me réveillant je n'avais senti aucune présence à mes côtés. Comme d'habitude. Je m'étais redressée difficilement, avait vacillé sur mes pieds gonflés, j'avais bâillé en m'étirant et étais allée ouvrir la fenêtre pour aérer la pièce. Un sourire s'était glissé sur mon visage en voyant le soleil qui régnait sur la ville paisible, toute heureuse j'avais sautillé jusqu'au lit pour le refaire afin de faire plus rangé. J'avais tapoté les oreillers en chantonnant, remis correctement la couette tout cela avec une bonne humeur qui m'étonnait puis en me dirigeant vers la porte j'avais remarqué les vêtements de Kevin qui, encore une fois, trainaient par terre. Seulement j'avais eu une flemme royale et n'avais pas pris la peine de les ramasser en me disant que je le ferait plus tard ou bien qu'il s'en occupera lui même. J'avais donc quitté la chambre, encore vêtue du haut de mon copain, sans aucune gêne étant donné que j'étais seule. Mon premier réflexe fut d'aller au toilette, puis de prendre ma douche juste après comme j'avais transpiré une bonne partie de la nuit. J'avais pris mon temps pour me faire un brushing et j'avais enfilé un long pull ainsi qu'une paire de chaussette que j'avais laissé trainer dans l'armoire avant de quitter la salle de bain.

Je m'étais ensuite dirigée vers le cuisine, impatiente de me mettre devant la télévision avec un bon thé en main. J'avais longé le couloir d'un pas incroyablement lent et étais arrivée dans le salon détendue jusqu'à ce que je sursaute brusquement en voyant une touffe de cheveux blond sur le canapé. Je posais ma main sur mon coeur qui avait raté plus d'un battement en tentant de me remettre de la terreur qui m'acait emparé et qui n'avait pas semblé déranger Kevin qui ne m'avait même pas remarqué. Après quelques secondes de remise en état j'avais fini par reprendre ma marche en toussotant légèrement pour faire comprendre à l'allemand que j'étais là puis j'avais tranquillement fait mon thé dans la cuisine sans être interrompue. Seulement mes plans de la journée avaient été chamboulés, j'étais censée être seule normalement, donc l'ignorer une journée entière serait bien plus compliqué qu'une simple soirée. En me demandant comment j'allais faire j'étais retournée dans ma chambre avec ma tasse que j'avais posé sur ma table de chevet.

Pour faire mine d'être occupée j'avais fini par ramasser ses affaires de la veille pour les entasser dans un coin de la chambre où ils n'étaient pas visibles, et lorsque la porte s'était ouverte sur le bel allemand j'avais fait semblant de ranger mon armoire où les vêtements dépassaient de part et d'autre. Pour ne pas avoir l'air trop froide je lui avais lancé un rapide sourire par dessus mon épaule tout en pliant un pull  ainsi qu'un jean. J'avais ensuite mordu ma lèvre en attendant impatiemment de savoir ce qu'il allait faire : partir ou rester. C'était tellement froid dans la pièce, pas un mot échangé, pas un seul contact que ce soit physique ou visuel. Toujours la même ignorance. Et même si j'avais envie d'améliorer les choses car je commençais à me lasser de ce jeu débile qui durait bien trop longtemps je n'arrivais pas à mettre ma fierté de côté pour faire le premier pas. Et apparemment Kevin non plus. En effet, très vite le blond avait quitté la pièce me laissant seule et pleine de regret. Peut être que c'était à moi d'aller le voir enfait. Ça me faisait peur car je ne savais pas quoi lui dire mais ça ne pouvait pas durer il fallait que je me rende à l'évidence. Cette situation était risible.

En profitant d'un léger élan de courage j'avais soupiré et étais allée jusqu'au salon. Kevin n'y était pas mais je compris rapidement qu'il était sur la terrasse lorsque j'aperçu la porte vitrée ouverte. En tirant un peu sur les manches de mon pull je l'avais suivi dehors, le soleil me réchauffait, ça faisait du bien. Je du plisser mes yeux pour arriver à discerner le blond qui était à quelques mètres de moi, de l'autre côté de la terrasse. Je du contourner la table en évitant les chaises et fis quelques pas très discrets afin d'arriver derrière l'allemand. Je fis face à son dos de longues secondes avant d'avoir le courage de me mettre sur la pointe des pieds et de déposer un baiser sur son épaule. À ce contact il retira sa cigarette de sa bouche et fit demi tour pour me regarder. Un peu hésitante j'avais laisser mes doigts glisser sur son torse jusqu'à remonter dans sa nuque et dans ses cheveux qui avaient encore poussé. Puis j'avais arrêté d'hésiter et je l'avais serré contre moi. Sa main droite s'était posée dans le creux de ma hanche alors que sa main gauche tenait encore fermement sa clope. Ses lèvres glissèrent dans mon cou jusqu'à remonter sur ma joue où il laissa une légère trace humide. Je fermais mes yeux en profitant de la chaleur de son coeur mélangée à celle du soleil ainsi que de son odeur dont je m'imprégnais. La sensation de sa peut contre la mienne était exquise et je tentais de ne pas le lâcher pour le sentir contre moi le plus longtemps possible.

PSG // Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant