Partie 4

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Après cette péripétie, je m'habille en vitesse tout comme les autres gardes. Les vêtements me sont un peu large mais me tiennent assez chaud.
Les deux soldats m'emmènent en bordure de camp dans les bureaux du centre.

- Bonjour mademoiselle Nina. Stanislas Porietoff est à la fenêtre de son bureau en train d'admirer la vue sur la mer. Avez-vous passé un bon voyage ?

- Le voyage, je ne sais pas mais l'accueil était assez chaleureux merci. Ironisais-je.

- Vous m'en voyez ravi. Savez-vous où nous sommes ? Me demande t'il.

- À vrai dire, je ne suis pas certaine mais je pense que nous sommes au centre Atlantide dont vous m'avez parlé l'autre soir.

- En effet ! Et savez vous ce qu'on y fait?... Je suppose que non. Nous gardons les jeunes les plus anti-régime comme vous. On les utilise comme main d'oeuvre: ils cultivent, exploitent le bois et parfois suivant la demande, ils construisent pour l'armée...

- Pour l'armée ? Ils fabriquent de l'artillerie ? Coupais-je.

- Non, plutôt des véhicules ou encore des sous-marins par exemple. Ils ne les construisent pas en intégralité mais bien à 70%. Enfin bref le sujet n'est pas là. Tu as sûrement du remarquer que tu es la seule femme sur l'île. En tant normal, elles sont incarcéré à la prison de Prarid. Tu as de la chance d'être parmis nous. Explique t'il.

- Pourquoi ai-je cette fameuse "chance" ?

- Staler a pensé que t'incarcerer ici serait parfait pour démanteler les Polyphages. La rumeur se serait vite répandu si tu avais été enfermé à la prison de Prarid.

- Vous n'avez pas envisagé mon exécution ?

- À vrai dire, on préfère t'avoir ici plutôt que morte, afin d'élaborer quelques expériences.

- Des expériences ? Interrogeais-je

- Oui, tu verras ça plus tard. Je t'ai fait venir dans mon bureau pour t'expliquer comment se passe le fonctionnement du centre.
Chaque matin vous êtes levé à 5 h, toute la journée vous travaillerais sur l'île pour des tâches divers et variés. Vous avez le droit à 2 repas par jour à la cantine. Le soir, le couché se fait à 22h sauf exception. Parfois, un appel sera fait pour sélectionner des prisonniers. Ils devront être à 21h devant le bâtiment 10. Des questions ?

Je fait non de la tête.

- Parfait ! Emmenez là sans plus tarder faire la connaissance de ses codétenus.

On m'empoigne le bras et m'extirpe de la pièce. Toujours accompagnée de gardes, je traverse le camp pour rejoindre le dortoir. Je jette de rapide coup d'œil pour trouver un moyen de s'échapper d'ici. Cependant, un obstacle de taille m'empêche d'imaginer quelconque sortie: la mer. De plus, je ne sais pas à quelle distance est la terre ferme. 1000km/100km, Nord/Sud, Est/Ouest ? Les bureaux du camp doivent sûrement avoir des plans répondant à mes questions. Je devrais y faire un tour, un de ces jours.

Arrivée devant le dortoir, les gardes m'ouvre la porte de la cellule 7. Ils me poussent à l'intérieur et la referme directement derrière moi. Il y a trois garçons, l'un est debout entrain de plier des affaires, les deux autres sont allongés, sur le ventre, pour lire. Ils lèvent la tête et s'arrêtent à leur occupation. Le calme paisible qui régnait devient un silence lourd et gênant.

- Heu... Bonsoir. Dis-je pour briser ce silence.

Le garçon debout se rapproche de moi et me tend la main.

- Enchanté ! Moi c'est Anthony. Et je te présente Axel et Lucas. Me dit-il gaiement.

Ceux sont de beaux garçons. Anthony a les cheveux châtains, une peau légèrement bronzé et les yeux marrons noisette. Ses belles dents blanches lui donne un sourire remarquable. Il a des petites fossettes sur ses joues ce qui, je dois l'avouer, le rend vraiment craquant.
Axel a l'air plus réservé, il m'adresse un salut de la main. Il a une chevelure bouclé noir foncé et ses yeux sont dans les marrons foncés.
Enfin Lucas me regarde de haut en bas avec un sourire en coin. Il a les yeux verts et possède des cheveux blonds. Il me donne l'impression d'être un garçon assez moqueur.

-Enchantée, je m'appelle Nina. Répondis-je​.

- Nous sommes surpris de voir une si jolie femme dans ce centre. Tu as du faire de belles bêtises pour qu'ils t'enferment ici. Me fait remarquer Axel.

- On va dire que j'ai eu quelques différents avec le régime et vous ? Interrogeais-je.

- Nous avons commis des délits mineurs mais qui ne sont pas bien passé au près de Staler.

- Ça fait depuis combien de temps que vous êtes incarcéré ?

- On a été amené ici à l'ouverture du centre quand nous avions 18 ans... C'est à dire il y a 4 ans. On ne sait pas quand on sortira. Anthony semble dépité.

Ils n'ont pas été jugé... Ils ne connaissent donc pas la durée de leur peine. La direction a prévu de nous laisser nous amuser ici combien de temps ? 5 ans, 10 ans, 30 ans, toute notre vie ?

Anthony m'aide à m'installer sur mon lit qui se trouve en dessous du sien. Je leur donne des nouvelles du pays et de Prarid, je leur raconte à quelle point la vie est devenue difficile. Et je leur confie la vie que je menais à la capitale, les Polyphages, notre vie de hors la loi et comment j'ai été arrêtée.

- Je comprends mieux pourquoi ils t'ont enfermé là. Dit Anthony en ricanant.

À leur tour, ils me parlent de leur vie avant le centre et sa nouvelle vie ici. À côté de ça, la vie à Prarid est paisible. Le peu d'heures de sommeil, le froid, la mal bouffe, les expériences que réalisent Stanislas Porietoff sont difficiles à supporter. Anthony m'explique qu'ils sont vraiment pris pour des objets. J'aimerai en savoir plus sur ces expériences mais je vois qu'il est mal à l'aise rien qu'en y pensant et décide donc de changer de sujet.

- Certains ont déjà essayé de s'enfuir de l'île ?

- Oui, mais aucun n'a réussi et beaucoup sont morts. Plusieurs sont partis à la nage, quelque uns ont tenté de monter à bord de bateaux... Tous sont morts noyé ou exécuté. Me réponds Anthony

Ça c'est pas une bonne nouvelle. Même si je me doutais que partir d'ici ne serait pas une partie de plaisir, je ne pensais pas qu'aucune personne n'avait réussir à s'échapper vivant auparavant.

Anthony me passe le peu de fourniture qui m'ai donné : une vielle brosse à dents et chiffon pour la toilette.
Un bruit strident se fait entendre comme une Alarme. Tous sortent en rang, les garçons m'invitent à les suivre et nous nous rangeons en ligne, en dehors du bâtiment.

- C'est l'heure de l'appel pour savoir qui vas subir les expériences. Me chuchote Anthony.

La pression est palpable : tous ont peur d'entendre leur nom. Cinq noms sont appelés. Parmis eux, Anthony. À l'écoute de son prénom, il a expiré afin de montrer son mécontentement. Une autre sonnerie assourdissante, elle aussi, donne l'ordre de retourner à nos cellules sauf pour les appelés. Anthony me fait un sourire timide, auquel je réponds, avant qu'il ne se retourne pour aller au bâtiment 10, le bâtiment des expériences.

En revenant à la cellule, je trouve Lucas et Axel assis sur mon lit.

- Ne nous en veux pas Nina mais ce que nous allons te faire est juste... Nécessaire au maintien de notre forme. Ricannent-ils

Le Centre AtlantideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant