Les Gardiens Et Les Loups Tome 2 : L'Appel Du Sang

Chapitre 2

La nuit avait été longue et quelque peu agitée par les derniers événements. La venue de ce bouquet à la maison avait rendu l'atmosphère lourde et plutôt dangereuse. Cameron avait tenu une réunion avec certains de ses loups, et j'avais dû rester avec Rowena jusqu'à ce que la fatigue m'emporte. Certaines louves étaient venues m'apporter leur soutien, avec leurs enfants. J'avais dû entendre le mot "bébé" assez de fois pour comprendre qu'elles voulaient toutes me voir enceintes. Elles n'étaient pas très subtiles, quand j'en avais fait part à Rowena, elle avait éclaté de rire. Il était vrai que je voulais des enfants, avec Cameron, mais je trouvais que ce n'était pas le moment le plus approprié. Je n'avais aucune envie d'avoir une autre source de stress supplémentaire. Si je venais à tomber enceinte, et que Cameron le savait, je risquais de rester cloîtrée dans cette maison. Et ça, c'était juste hors de question. Je risquais de moisir et mon bébé ressemblerait à un vieux raisin. Cette simple idée me donnait un frisson de terreur.

Je lâchai un soupir, alors que je me blottissais un peu plus dans le canapé enveloppé d'un plaid gris souris. La télé était allumée, et je passais les chaînes distraitement. Depuis que j'avais reçu le bouquet de Senior, autrement dit hier, on m'avait forcé à rester à la maison. Cailean, étant mon patron, m'avait annoncé qu'il me ramènerait mes dossiers à la maison et me prêterait un ordinateur. C'était un état de confinement provisoire d'après mon Alpha, même si j'avais perçu l'éclatante lueur dans ses yeux, quand j'avais bien voulu rester sagement à la maison. Peter continuait à aller à l'école, il était entouré de d'autres loups, et contrairement à moi, si il avait un problème, il pouvait le signaler par le lien de la meute. Il en avait de la chance lui, moi je me retrouvais coincée ici, alors que lui, jouissait de la liberté.

Je lâchai un grommellement, en maudissant Cameron. Cet idiot n'était même pas là pour me tenir compagnie. Il avait repris le travail, alors que j'étais sous la surveillance de ses parents. Il avait été envoyé à Londres pour une affaire, et je me retrouvais seule face à ce stupide téléviseur. Je n'avais pas vu Rowena ou Audrick de la journée, et Cailean ne m'apporterait mes dossiers qu'en rentrant du travail. Il n'y avait même pas une âme compatissante pour venir bavarder avec moi. Les louves qui venaient habituellement, semblaient avoir déserté la maison aujourd'hui. Je savais qu'il y avait des loups dans la forêt mais chacun semblait occupé à ses propres projets de la journée. Il n'y avait que moi, qui n'avais rien à faire. Je n'aurais jamais dû accepter si facilement le confinement que Cameron m'imposait.

« J'aurais mieux fait d'aller travailler au lieu de rester ici. Soupirai-je, en me levant et éteignant mon compagnon de la matinée. »

Je me retirais du canapé ainsi que du plaid, pour monter dans la chambre de Cameron et me changer. J'étais restée en pyjama, mais j'avais bien envie de sortir. Cameron m'avait confiné dans le territoire et non dans la maison, je pouvais bien faire une petite sortie de la forêt. Tant que ma destination n'était pas l'Antre des Solitaires, il n'aurait rien à me reprocher. De plus que pouvait-il m'arriver sur le territoire de la meute de Perseigne ? Ils savaient tous que j'étais devenue la femelle Alpha de Cameron, il y avait eu une cérémonie et tout le tralala, aucun n'était assez fou pour mettre Cameron en colère. De plus, il semblait bien s'entendre avec les Solitaires qui vivaient sur son territoire, certains étaient venus à la cérémonie d'intronisation.

Avec l'idée en tête de me balader dans la forêt, et peut-être le miracle de rencontrer un loup qui voudrait bien bavarder avec moi, je me changeais rapidement pour dévaler les escaliers et sortir de cette prison. L'air printanier me ravit les sens. Être enfermée dans une maison, très peu pour moi. J'avais déjà subi plusieurs enfermement et cela ne m'avait pas plus plu que d'habitude. Heureusement que Cameron me laissait sortir de cet endroit, aussi non, je lui aurais fait une sacrée crise à son retour. Ou bien par téléphone, si je n'en pouvais vraiment plus.