Chapitre 8

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La clairière était là, et je me retrouvais seule. Pas même la louve ou même Cameron en loup, n'était là pour me tenir compagnie. J'étais seule avec la lune, qui était bien grosse et ronde dans le ciel. Les rayons argentés, éclairant la clairière, semblait fluctué. Tantôt intense, tantôt faible. Comme si la lune essayait de me faire passer un message. Ce que je n'arrivais pas comprendre. Habituellement, il y avait quelqu'un pour me montrer quelque chose, interagir avec moi. Même si ce n'était pas des mots, je pouvais comprendre, mais là... c'était limite si la lune faisait du morse et m'envoyait un message de SOS. Alors que je regardais l'astre, perplexe, j'entendis le bruissement des feuilles. Mon attention fut tournée vers les arbres, qui devenaient menaçant. Plus que d'habitude, comme si ils refermaient un danger imminent. Je m'approchais de la barrière végétale, et à peine avais-je eu le temps de voir une ombre, que j'entendis qu'on m'appelait. Je tournais la tête vers la personne qui criait mon nom. Le temps d'un battement cil, tout s'arrêta. Je pouvais dévisager Peter qui hurlait vers moi, et la louve qui essayait de faire de moi son déjeuner. Le temps d'un nouveau battement de cil, le temps reprit son cour et des crocs me déchirèrent.


Je me réveillais en sursaut, repoussant avec frénésie la couverture qui me collait à la peau, tout comme le t-shirt. J'avais transpiré comme une folle, et mes yeux affolés chercher quelque chose dans la pièce, pouvant me permettre de me stabiliser. Mes mains allèrent droit vers mon cou, afin que mes doigts palpent la morsure de Cameron. Elle était toujours là, rassurante. Je pris une inspiration, puis deux, et enfin, je me calmais. Mon cœur battait encore la chamade, mais tout allait bien. J'étais censée être avec Harold. Je me levais du lit, cherchant à rejoindre les autres dans le salon ou la cuisine. J'ouvris la porte, mais au moment de l'ouvrir, mes jambes me lâchèrent et je partis en arrière. La porte s'était ouverte, et mes fesses étaient douloureuses.


« Saloperie. Grommelai-je, dans ma barbe.

- Tu veux de l'aide ? Me proposa Benjamin, hésitant.

- Non, ça ira. Tu sais où est Peter ? Demandai-je, en me relevant sur mes jambes et testant mon équilibre cette fois-ci.

- Il est toujours avec Amélie. Répondit-il, en souriant fébrilement.

- Ça ne va pas, Ben ? M'enquis-je, en fronçant des sourcils.

- Ça va... enfin je crois... »


Je regardais Benjamin, le pauvre était bouleversé. Je finis par le prendre dans mes bras et ce dernier se blottit contre moi, naturellement, comme il l'avait toujours fait quand il était plus jeune. Il enfouit son nez dans le creux de mon épaule, humant mon odeur, comme si celle-ci l'apaisait. Je lui caressais les cheveux, alors qu'il posa sa joue sur mon épaule.


« J'ai peur, Lylie. Ces types... ils sont... terrifiants. Raconta-t-il, en me serrant un peu plus fort contre lui.

- Je sais..., soufflai-je en comprenant sa peur.

- C'était horrible..., chuchota-t-il. »


Je pinçais mes lèvres, et me mordais l'intérieur des joues pour ne pas crier et aller arracher les yeux de chacun de ses loups russes. Benjamin avait beau être un loup-garou, il n'en restait pas moins un enfant. Et un adorable enfant, avec le cœur sur la main, comme mon petit Ben n'aurait jamais dû voir quelque chose d'aussi affreux. J'étais sûre qu'Harold ne m'avait pas tout dit à propos de tout ça. Ils avaient dû avoir des pertes plus lourdes que ça, aussi non, ils ne se seraient pas réfugiés ici. Je lâchai un soupir, alors que Benjamin s'éloignait de moi. Il m'offrit un petit sourire, pas très convaincant, avant de retourner en bas. Je le regardais descendre, la peine dans l'âme. Avoir tout ces problèmes qui me tombaient dessus, en voyant à quel point ça détruisait les miens, ceux que j'aimais, je n'avais qu'une envie c'était de hurler au ciel, à qui pouvait l'entendre, mon chagrin et ma haine. Les larmes de rages pointaient le bout de leur nez, et je les essuyais avec vigueur pour les faire disparaître. Pas encore, je ne pouvais pas encore pleurer. De plus, je n'avais pas mon mouchoir favori sous la main. D'ailleurs, ce dernier n'était pas censé être arrivé ce matin ?

Les Gardiens Et Les Loups Tome 2 : L'Appel Du SangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant