The Backstages [CAMREN]

Chapitre 30.

Ce soir-là, Camila avait passé une bonne partie de la nuit à rouler sur l'autoroute, en direction du centre ville de Los Angeles. La nuit était à son apogée lorsque l'actrice se garait sur la place libre restante, sur le trottoir dominé par son lieu de destination. C'était dans ses circonstances que la cubaine était sortie de son véhicule et avait pénétrée dans un petit bar qu'elle connaissait bien. Prenant place sur l'un des tabourets du bar, elle fût chaleureusement accueillie et saluée par la barmaid. Celle-ci avait pris l'habitude de voir Camila assise en face d'elle, lors des moments de déboires de la jeune femme. L'actrice se souvenait de leur rencontre comme ci elle s'était produite la veille. C'était un soir d'été, peu après le début des vacances scolaires. Camila était âgée de 17 ans à l'époque et, complètement perdue, que ce soit dans la ville comme dans sa vie, elle était rentrée dans le bâtiment et s'était assise au même endroit que maintenant. Elle s'était retrouvée là, seule, après s'être disputée avec Austin, son meilleur ami incroyablement jaloux chez qui elle devait passer le week end. La jeune femme lâchait un soupir en se remémorant ses événements passés et commandait rapidement un verre d'alcool au hasard, bien décidée à se changer les idées plutôt qu'à s'abattre sur l'ironie totale planant sur sa vie. Tout s'enchaîna très vite ensuite. Camila ne savait plus vraiment combien de verres elle avait bien pu ingurgité avant qu'une voix féminine ne s'adresse à elle mais, une chose était sûre, c'était que la quantité de boisson était anormalement suffisante pour que le liquide, normalement amère, devienne libérateur dans son esprit, et savoureux sur son palais.

" Camila ? " demandait la voix, qui lui paraissait étrangement familière, sans pour autant qu'elle soit capable de mettre un nom sur celle-ci, son cerveau étant bien trop altéré par l'alcool. " Mais qu'est-ce que tu fais ici, dans cet état ? " s'étonnait ensuite la dite voix.

La concernée mit un temps à saisir, non seulement que l'on s'adressait à elle, mais aussi les différentes questions qui lui étaient posées. Se retournant alors délicatement pour découvrir le visage de son interlocutrice, elle eût la surprise de reconnaître les traits doux et bienveillants d'une personne qu'elle ne connaissait que trop bien. Néanmoins, sa tête lui tournait affreusement et, peu à peu, sa vision se troublait. Elle ouvrait la bouche pour s'adresser à la jeune femme lui faisant face mais, cette tentative fût bien vaine puisque le seul son qui franchissait ses lèvres rougies fût un long gémissement. Camila n'était absolument plus maître de son corps et, elle sentait ses membres lui faire faux bon un à un, laissant place à un effroi palpable qui prenait possession de son esprit. Elle était prisonnière de sa propre enveloppe charnelle désormais dysfonctionnelle. Avant qu'elle ne puisse tenter de réagir, bien que cela se serait soldé par un échec conséquent, le néant l'avait envahie, la plongeant ainsi dans le noir mais aussi, dans une totale surdité. Son appareil auditif ne fonctionnait plus, tout comme son acuité visuelle venait de la laisser tombée lâchement, tout deux altérés par les effets de l'alcool sur son organisme. Ses paupières refusaient de lui obéir et de s'ouvrir à nouveau. Seul son touché était encore présent et étonnement précis. Elle comprenait maintenant ce que l'on voulait dire lorsque les gens émettaient l'hypothèse que les sens se développaient lorsque l'un d'entre eux disparaissait. Elle le vivait en cet instant. Une désagréable sensation de tomber l'envahissait soudainement et, deux bras entourant son corps inerte, qui avaient probablement évité le dur choc qu'elle aurait ressenti si son enveloppe charnelle avait rencontré le texture froide et dure du sol s'étant dérobé sous ses pieds, étaient les seuls derniers événements dont elle se souvenait à propos de cette nuit-là.

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Camila s'était réveillée le lendemain dans une pièce qui lui était totalement inconnue. Elle avait mit un temps plus ou moins long avant de réussir à accoutumer ses yeux à la lumière, à distinguer les formes qui l'entourait et, surtout, à garder les yeux ouverts alors qu'ils étaient agressés et aveuglés par une lumière vive émanant de l'ampoule allumée du salon où elle se trouvait. Sa tête la faisait affreusement souffrir. A tel point, qu'elle eût un instant songé qu'une fanfare eût élue domicile dans celle-ci et s'amusait délibérément à la torturée de l'intérieur. Seulement, elle était pleinement consciente que la vérité n'était autre que le fait qu'elle soit en proie à une gueule-de-bois, témoignant de son attitude purement idiote de la veille. Un simple essai pour se redresser la dissuadait d'entreprendre une action autre que celle de rester gentiment allongée sur le canapé qui lui servait de couchette. Alors, légèrement désorientée et intriguée de ne pas savoir où elle se trouvait en cet instant même, elle se rassurait comme elle le pouvait. Elle était encore habillée de ses vêtements de la veille et, seuls son manteau et ses chaussures l'avaient quittée. Elle n'avait donc pas offert sa virginité à un inconnu et ça, ça la rassurait vraiment. Ce n'était pas tant l'idée d'avoir fais l'amour pour la première fois qui la terrorisait et la révulsait, mais bien que le fait que, par ce geste, elle aurait évidemment trompé la productrice avec laquelle elle sortait et, plus important, qu'elle aimait du fond de son être. Cette idée lui était juste inconcevable autant qu'elle était improbable. Camila était pleinement consciente qu'elle serait incapable de la cacher à Lauren et, encore moins de vivre avec cette infidélité indéniable, qu'elle aurait, dans ce cas, commise. Son moment de réflexion fût écourté par le claquement d'une porte derrière elle. Porte qu'elle pensait être la porte d'entrée. Prisonnière de sa migraine et de son incapacité à se retourner pour découvrir qui était son hôte, elle se mît à remuer, avec précaution, afin de montrer son état d'éveil à celui qui venait de pénétrer dans la pièce.