Chapitre 5.

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Une vive douleur me prend à la tête, au bras. Je grogne et me redresse doucement. La circulation ne passe plus dans mon membre, qui sûrement était mal placé entre deux sièges. Mon coup ne se remet pas de la position désastreuse dans laquelle il était. Pour couronner le tout, ma tête me fait mal et mon ventre se tord de faim.

J'analyse mon environnement mécanique et sers les dents. Le con, il a osé. J'ouvre la portière et étends mes jambes dehors. Je m'étire pour refaire fonctionner mes muscles mais, ne tente pas de me lever.

Je sers les poings, je vais le tuer. Je vais le tuer. Je vais le tuer.

- Bien dormi ?

Je me retourne pour tomber sur un Hugo tout bien âpreté. Il me fait un large sourire.

- Si je n'avais pas ce mal de crâne je t'aurais tué, la, maintenant.

Il semble amusé, la mort ne fait pas peur à tout le monde apparemment.

- Allez je te ramène chez toi.

- Non ! Tu es fou, je ne vais pas rencontrer ma colocataire dans cet état la !

- Tu veux faire quoi alors ?

- Prendre une douche.

- Ecoute, il est onze heures à mon avis ta colocataire est en cours.

Ho non, les cours. J'ai raté tous mes cours de la matinée. Je soupire et lui lance un regard noir. Je me rattache et il démarre la voiture. Je rumine sur place de ne pas m'être réveillée plus tôt, ou de m'être endormi dans cette foutue voiture, ou tout simplement d'être allée à cette putain de fête.

- Je te ramènerais tes cours à midi. Et je t'expliquerais si tu as besoin d'aide.

Je grogne et ne lui répond rien. C'est de sa faute tout cela et de la mienne aussi un peu. C'est de sa faute à 90 %.

Il me ramène chez moi et le trajet se fait sans un mot. Je vérifie si j'ai mes clefs, il ne manquerait plus que ça.

Quand la voiture s'arrête devant mon bâtiment je descends en claquant la porte. Je m'empresse de rejoindre mon petit studio. J'entre en vitesse et ferme la porte derrière moi. Je file dans la salle de bain et me déshabille en me faisais couler un foutu bain.

Je me stoppe devant mon miroir. Mes joues sont toujours rosées à cause de l'alcool, je mords mes lèvres. Comme ai-je pu me laisser couler dans une telle folie ? Un gout de ferraille s'incruste dans ma bouche, j'essuie d'un coup de langue ma lèvre saignante.

J'entre dans mon bain brûlant, mon corps frissonne. J'ai peu-être trop abusé sur la température, il n'avait qu'à résister à la sensation d'aller s'amuser. Chaque parcelle de ma peau me crie à l'aide pour sortir de cette marmite en ébullition. Ma tête s'immerge d'eau, mes joues me brûlent. Elles vont être rosé de brûlure. Je ne sais pas pourquoi je rejette toute mes fautes sur mon corps, j'ai toujours fonctionné comme cela.

Mes poumons commencent à me piquer, me brûler, ils veulent s'arracher de ma poitrine, respirer à l'air libre. Mon corps envoie un signal de détresse à mon cerveau qui me force à m'extraire de l'eau. Une vive douleur me prend, un couinement de douleur s'échappe de lèvres et l'eau se colore de ruby.

Mes yeux me piquent et des larmes coulent. Je les ramasse de mes doigts qui se teintent de rouge eux aussi.

Ma respiration se saccade, l'oxygène tente par petits assauts de rejoindre mes poumons en vain, mes yeux se tournent vers le miroir, ma vision me choque et dans un dernier couinement le noir complet.

Mon corps n'avait pas le droit de succomber. Il n'avait pas le droit de s'amuser, de fumer et de danser. Mon corps est minable, il ne comprend pas. Il ne comprend rien.

.

Je tousse gravement lorsque de l'eau entre dans ma bouche. Je me redresse en me penchant en avant, je me suis endormie dans mon bain.

Je sors une jambe, puis l'autre de celui ci et m'enroule dans une serviette. Je regarde l'eau translucide et dans un soupire la fait partir.

J'ouvre doucement ma serviette pour inspecter mon corps, une griffure est maintenant posé sur sa poitrine. J'en remarque d'autre au même endroit. Je soupire et referme la serviette.

Dans ma chambre je prends toujours la même combinaison de tenue. Je sors mon sèche cheveux pour mettre ma chevelure en forme.

J'entends deux coups sur la porte. Je me lève pour aller ouvrir. Hugo se tient là, une chemise dans la main.

- Tiens, ce sont tes cours.

- Merci.

- Tu m'en veux encore ?

- Non.

- Tu acceptes de ressortir ce soir alors ?

Je reste muette devant sa proposition. Demain nous serons samedi, donc pas de cours.

- Oui ça marche.

Il met ses main dans ses poche en me regardant de haut en bas. Il n'a pas son éternel sourire en coin.

- Je viendrais te chercher ici à dix - neuf heures. C'est plutôt loin, on dormira sur place. Je te ramène samedi. Tu as quelques chose à faire le samedi ?

Je secoue la tête.

- Absolument rien.

- Très bien alors prépare toi un tout petit sac. Et surtout mange, tu vas avoir besoin de force.

J'hoche la tête et referme la porte une fois qu'il est loin.

Je soupire. Pourquoi ai-je encore accepté ? Car c'est le seul endroit où tu te sens bien.

Je pose la chemise sur le comptoir et prends mon sac de cours. Je sors de mon bâtiment et me rends vers mon seul cours de l'après midi.

Une fois devant l'amphithéâtre je rejoins Abby qui me pose une multitude de questions sur mon absence et m'annonce sont premier "date" avec Adrien.

- Ce soir il y a une fête dans une des fraternités tu viens hein ?

Je secoues la tête en marchant. Ces fêtes ou la moitié des hommes dorment dans leur vomis et où la moitié des femmes se font baiser dans les toilettes apparemment.

- Non je resors, avec Hugo.

- Ouloulou.

Elle rigole et passe son bras sous le miens.

- Vous allez nous former un nouveau couple je le sens bien.

Je grince des dents à l'entente du mot couple. Cette chose dont je n'ai pas goûté depuis presque trois ans maintenant.

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 19, 2017 ⏰

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Sombres désirs.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant