Chapitre 18

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Ch. 18

Bill commença lentement à se déshabiller, repoussant au maximum l'instant de se coucher, espérant ainsi gagner quelques précieuses secondes qui lui permettraient peut-être d'apercevoir son petit ami au travers de cette fenêtre.

Presque trois heures du matin. Il avait attendu tout ce temps en vain.

Il alla dans la cuisine se servir dans les placards et grignota quelques gâteaux. Pour la deuxième fois de la soirée il se lava les dents, puis fit un petit détour par les toilettes avant de revenir enfin dans sa chambre, déçu et angoissé.

Il s'apprêtait à éteindre sa lampe pour aller dans son lit lorsqu'il sursauta en remarquant la lumière dans la pièce en face de la sienne. Il se précipita vers le balcon, manquant de justesse de trébucher sur un objet qui traînait sur le sol. En pestant, il se jura à lui-même de ranger sa chambre dès qu'il en aurait le temps. Il ouvrit sa fenêtre avec force et sortit en boxer dans la nuit noire et froide.

Il regarda avec insistance les mouvements d'une personne en train de bouger dans la chambre, éclairés par la faible lumière de la lampe de chevet de Tom... C'était bien lui... Son petit ami se déshabillait lentement, vraisemblablement pour aller se coucher. Il s'approcha à son tour de sa fenêtre et en agrippa le rideau.

C'est là qu'il aperçu, sa main toujours crispée sur le bout de tissu, le brun et son regard voilé de tristesse... Oui, il ne lui en avait pas fallut davantage pour être sûr de ce qu'avait été la soirée du dreadé.

Les yeux de Bill se remplirent de larmes. Tom fit un mouvement de tête de droite à gauche, de gauche à droite... En somme, il lui demandait de ne pas pleurer, de ne pas craquer, de tenir sa promesse. En demandait-il trop ?

Sa main glissa doucement du rideau, le relâchant enfin. Il décida que ce soir, il ne le fermerait pas, que malgré tout, il le laisserait ouvert.

Bill lisait trop facilement en lui, cela lui faisait peur, mais il aimait cette sensation d'être enfin comprit et aimé, aimé pour ce qu'il est vraiment, sans faux-semblants, sans masques, sans mensonges.

Tom adressa un léger sourire à son amant avant de s'écarter pour rejoindre son lit. Bill resta quelques minutes sur son balcon avant qu'un violent frisson ne lui rappelle que septembre n'est pas forcément chaud. Il fit demi-tour et se cacha sous ses couvertures pour retrouver un peu de chaleur et là, sans attendre, les larmes brisèrent leurs entraves et dévalèrent ses joues.

Demain... Demain il serait fort pour Tom, mais ce soir, il avait besoin de se laisser aller. Il aurait voulu débarquer chez lui et l'arracher à cette horrible vie, l'arracher à cette horrible femme, l'arracher à tous ses malheurs et toute cette tristesse qui l'enveloppaient... Mais il ne bougea pas... Il ne devait pas.

Tom s'était endormit comme une masse contrairement au brun et le réveil de ce dernier fut donc assez tardif. Il n'avait pas prévu de faire la grasse matinée et aurait préférait passer tout son temps avec le blond, mais la fatigue était plus forte.

Bill dormait profondément, faisant un rêve sûrement magnifique où Tom y était heureux avec lui, où ils s'embrassaient passionnément et se souriaient sans réserve.

Il sortait lentement de sa nuit, s'entendait même pousser un gémissement, mais toutes les sensations de son rêve étaient encore trop présentes. Il était dans un monde acidulé, aux couleurs gaies du bonheur et embaumait l'odeur douce et si excitante de son petit ami.

Il souhaitait ne pas se réveiller, ce baiser était si tendre, si réel, si parfait. La langue de Tom frôlait et caressait sa bouche, son cou et son oreille. Sa voix lui susurrait des mots qu'il n'arrivait pas à comprendre, mais qu'il savait tendres. Ses mains retraçaient le contour de son visage, son torse, son sexe.

SolitudeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant