Solitude

Chapitre 23- FIN

Ch. 23

POV Tom.

Cela fait maintenant 5 mois que j'habite chez Bill. Ses parents mon gentiment ouvert leur porte et leurs bras. Cette maison et cette famille respire le bonheur et la joie de vivre. Les rires qui emplissent continuellement mes oreilles me réchauffent le coeur. Je me souviens encore de ce jour, quand tout c'est terminé avec ma mère, ou quand tout à commencé peut-être... La première réaction de Bill quand il avait ouvert la porte fut un très élégant « je vais me la faire ». J'en souris maintenant, mais il est vrai que je faisais peur à voir.

Je ne me souviens pas de grand chose à vrai dire. Les images sont floues dans ma tête et je ne veux plus me souvenir des paroles et des cris. Je sais que Bill m'a prit dans ses bras, ou je m'y suis peut-être effondré. Je suis resté pendant trois semaines au lit pendant que mon petit ami s'occupait merveilleusement bien de moi et pansait mes blessures. Peut-être en ai-je un peu profité. Aux urgences, Simone à dit aux médecins que je m'étais fais agresser dans la rue et je ne l'en remercierai jamais assez d'avoir ainsi protégée ma seule famille.

Ces gens sont formidables et je me sens mal à l'aise d'abuser ainsi de leur générosité. Tous les jours ils sont là pour moi et m'aident à avancer. Je pense de plus en plus retourner chez ma mère, dans ma maison, mais Bill ne veut pas. Il a peur pour moi. Je sais que je risque peut-être quelque chose en y retournant, mais une voix dans ma tête me susurre que tout se passera bien... Et j'ai envie de la croire.

Je dors dans le lit de Bill, avec Bill, mais nos gestes sont moins proches qu'avant. Pourquoi ? Je ne peux pas. Je ne peux pas faire ça sachant qu'il y a du monde à côté, que ses parents pourraient nous entendre. Sûrement une peur résiduelle de ce qu'il c'est passé il y a 5 mois. Notre relation est bonne, très bonne même et on s'entant très bien, mais je sens qu'il lui manque quelque chose et à moi aussi pour être honnête. Cependant dès que ses caresses deviennent plus sérieuses je me crispe et il s'arrête automatiquement. Ce gars est une vrai perle, un amour, mon amour, mon ange. C'est lui qui m'a sauvé. Sans lui, j'aurais sûrement laissé tombé. Non, sans lui, rien n'aurait changé. Je ne me serais sûrement pas aperçu de tout ça... Que j'avais le droit d'être heureux.

Mais je m'en veux.

Ma mère est seule et je n'ai pas encore trouvé le courage de retourner la voir. J'ai peur de faiblir et que tout recommence. J'ai plus peur encore qu'elle me rejette qu'elle ne me frappe. Je crois que j'ai peur de l'affronter et de revoir mon passer, pourtant je sais qu'un jour je devrais. Je ne lui en veux pas pour tout ce qui c'est passé. Nous étions tous les deux responsables je pense. J'ai peur que de me revoir ne la fasse souffrir davantage.

Gordon m'a dit qu'elle lui avait demandé dans la rue comment je me portais. Elle s'inquiète pour moi. Elle l'a toujours fait. Cela vous semble bizarre ? Moi pas. Je sais qu'elle m'aime, mais la souffrance est quelque chose d'horrible. Ne l'avez-vous jamais connue ? Une telle souffrance qu'on préférerait mourir. Une souffrance qui vous dévore. Une souffrance qui vous déchire. Une souffrance qui vous tue. Mourir ? Oui, cela est facile, mais parfois impossible. Pas assez de courage ? Non, justement trop de courage. Ce foutu courage qui vous oblige à rester, qui vous dicte votre vie et vous interdit de partir. Ce courage et cette colère mélangée, cette peine et cet amour qui l'ont poussé à rester pour moi, avec moi. Vous ne comprenez toujours pas ? Elle est restée pour mon père... Car mon père l'aimait, car il m'aimait. Elle ne pouvait pas m'abandonner... Pour lui.

Je sais qu'au fond d'elle elle m'aime, je suis tout ce que mon père a laissé, tout ce que mon père lui a donné... Et moi je lui ai enlevé tout le reste. Elle m'aime, mais me déteste.

Je ne lui en veux pas, sauf pour une chose... Ma main. Je lui en veux car depuis 5 mois la guitare de mon père n'a plus chanté et elle ne chantera plus sous mes doigts. Je ne pourrais plus jamais jouer. C'était peut-être ça finalement le prix que je devais payer.