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Chapitre 8

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PDV Flora

    Quelque chose me chatouillait le visage. C'était agréable, mais cela venait tout de même rompre mon sommeil. Avec difficulté, j'ouvris les yeux.

    Mais je me levais immédiatement, en me rendant compte que je ne connaissais pas cet endroit. Cette pièce. Cette chambre. Je n'étais même plus vêtue de ma robe. Je portais désormais un short et une longue chemise, dont l'odeur me rappelait vaguement quelqu'un.

    Je commençais à détailler la pièce, avant que mon regard ne se pose sur un tableau. Et grâce à cette peinture qui se trouvait en face du lit, je me rappelais de tout ce qu'il s'était passé hier.

Non, non, non...

     Je jetais la couverture à terre, m'empressais de chercher mes chaussures, mais dans la précipitation mes pieds s'emmêlaient dans le drap de soie. En moins de deux, je tombais à terre, dans un bruit tout à fait charmant. J'étais encore en train de lâcher des jurons, quand la porte s'ouvrit elle aussi dans un vacarme pas possible.

— Mais que s'est-il passé ! s'exclama une voix grave, que je reconnus aussitôt.

Tout ça n'était pas qu'un rêve, alors. Je me suis bien faite enlever par le souverain d'Italie...

Pourquoi...

J'essayais de me relever, mais j'ai vite compris que quelque chose n'allait pas avec ma cheville. Je laissais échapper un couinement digne d'un chiot, avant que deux grands bras ne m'attrapent par la taille. Je lâchais un nouveau cri, mais cette fois-ci de surprise. Le roi venait de me soulever, ses bras m'encadrant dans un élan de protection. Je ne pus réfréner cet élan de rougeur, qui venait bien-sûr, taper mes joues.

    Le souverain me déposa délicatement sur le lit et je pouvais lire dans son regard de glace une lueur d'inquiétude.

— Elle doit être foulée. Je vais appeler le médecin ; ne bougez pas Flora, dit-il d'une voix autoritaire.

J'hochais de la tête et n'osais plus bouger, de peur d'accentuer la douleur et également, de recevoir les foudres d'un certain souverain. Celui-ci, d'ailleurs, caressa lentement ma cheville, avant de me lancer un bref regard et de partir de la chambre.

    Après mûre réflexion, je venais de comprendre deux choses. D'une, je me trouvais dans le Palais Royal. Plus précisément dans la chambre du roi, grâce à l'observation des quelques portraits qui le représentaient lui et sa famille. Et de deux, il venait de m'appeler Flora.

    Il a donc, trouvé mon prénom. Il a donc, trouvé des informations sur moi. Il faut donc, que je parte d'ici immédiatement. Je ne veux pas rester dans cet endroit, alors qu'il y a quelques heures à peine, il venait de m'enlever. Ça ne sonne pas net, cette histoire là...

    Je me levais donc une nouvelle fois, mais désormais, en sautillant à cloche-pied. Je trouverais bien une paire de chaussure, quelque part. Je décidais cependant de me munir d'un flacon de parfum qui se trouvait sur la commande en bois massif. J'ouvris ensuite la porte, mais malheureusement, je me retrouvais nez à nez avec un garde.

Bon sang...

    Celui-ci s'empressa de s'avancer vers moi, en me demandant poliment de rester dans la chambre.

— Je dois aller voir le roi. Excusez-moi, annonçai-je, en lui offrant mon plus beau sourire.

    Le garde se plaça aussitôt devant moi, me montrant bien qu'il ne comptait pas me laisser partir. Allons y, employons les grands moyens. Je m'approchais subtilement de lui, avant d'attraper le petit flacon qui se trouvait dans la poche et de lui lancer dessus. Il l'attrapa sans se blesser, mais ses yeux furent piquer par l'arôme. Il poussa un léger cri, tout en reculant, le visage recouvert par ses mains.

    Je repris ma course, toujours en sautant à cloche-pied, avant de constater que ce palais était un vrai labyrinthe. Je suis maudite. Il m'a fallu dix bonne minutes avant de croiser une femme qui était en train de nettoyer les carreaux ; elle me parut d'ailleurs, la meilleure cible à interroger.

— Excusez-moi, pour sortir du palais, c'est quel sortie ? demandai-je, en la faisant sursauter.

    La femme se retourna brusquement vers moi, une main posée sur son cœur. Elle me dévisagea de haut en bas, trouvant sûrement anormal de voir une femme se balader à cloche-pied, encore en chemise de nuit.

— Hum. Deuxième couloir à gauche et continuer tout droit, me répondit-elle finalement, les sourcils froncés.

    Je la remerciais poliment, en continuant donc ma quête qui plus est : sortir du palais. La vieille dame avait raison puisque quelque minutes plus tard, j'arrivais vers la fameuse sortie. Il ne me restait qu'une chose à faire : descendre la cinquantaine de marches d'escalier. Dieu, merci.

    J'avais opté pour les descendre en sautillant, comme je l'avais fait tantôt, mais je m'étais rendu compte du grand risque que je prenais. Je m'asseyais donc sur la première marche et me laissais glisser de marche en marche, sur mes fesses. Mes fesses s'en souviendront, c'est sûr. Mais au moins, je serais sortie d'ici...

    J'étais environ à la quinzième marches quand soudain, une voix gronda dans l'immense pièce, me faisant ressentir une multitude de frissons.

Flora !

    Il venait de crier tellement fort, que j'avais sursauté, apeurée. Vu la tonalité de sa voix, j'allais passer un mauvais moment. Il fallait donc que j'accélère la cadence quitte à me casser quelque chose. Mes fesses glissaient donc de plus en vite et déjà, j'entendis ses chaussures claquaient contre le marbre des marches. Il se rapprocha et vu sa démarche déterminée, il devait être en colère. Et effectivement, même si j'avais accéléré le rythme, je fus de nouveau soulevé en moins de deux. Ma course se termina sur son épaule et je m'agrippais à sa chemise, encore la peur de tomber.

— Je vous avais dit de ne pas bouger, siffla-t-il, très énervé.

— Laissez moi partir ! m'exclamai-je, tandis qu'il remonta avec une incroyable aisance l'escalier.

— Ça suffit maintenant ! Je vous conseille vivement de vous taire Flora ! cria-t-il, faisant presque trembler les murs du palais.

    Sa voix m'avait tellement surprise que je n'osais plus sortir aucun mot. Je me laissais totalement faire, les larmes menaçant de couler. Je hais que l'on me crie dessus, ça me rappelle tellement mon oncle.

    Le roi avait encore accéléré le pas et quelques minutes plus tard, nous rentrions de nouveau dans la chambre royale. Il me déposa avec moins de délicatesse que les fois précédentes, sur le lit. J'aperçus aussitôt un vieil homme qui se trouvait debout contre la porte, un mince sourire aux lèvres.

— Je vous conseille de ne pas aggraver votre cas. Je vais rester là, avec le docteur. Ne bougez surtout pas, Flora, reprit-t-il, en me fixant.

    Je le fixais moi aussi, une colère venant sûrement danser dans mes iris. Ses yeux à lui s'étaient assombris, visiblement la même colère l'habitant.

King AngeloOù les histoires vivent. Découvrez maintenant