Le Mal a un Nom

Autopsie

CHRIS rentre dans la pièce. Il ferme la porte derrière lui et avance tout en sifflotant sur le sol de carrelage blanc. Les néons de la salle d'autopsie provoquent une lumière aveuglante pour quiconque n'ayant pas l'habitude d'y travailler des heures durant. Chris arrive au centre de la pièce, où, sur une table en inox, repose une housse noire de la taille d'une personne.

C'est son métier, il passe sa vie à découper minutieusement des corps dans l'espoir de pouvoir déterminer par la suite de quelle façon ils sont morts. Il pratique des autopsies.
Dans ce métier, très peu de gens parviennent à exercer tout en restant complètement sain d'esprit. C'est le cas de Chris, les premières années furent éprouvantes, et, il finit par avoir un secret, un terrible secret... Le docteur, à côté, voir même pendant son travail, avait des tendances nécrophiles.

Le docteur Soyl ouvrit la housse macabre, contenant l'objet de son travail pour les quelques heures à venir. C'était une femme, son visage fermé ne semblait éprouver aucunes émotions, ce qui n'était pas très étonnant, pour une morte. Il défit le reste de la fermeture éclair pour pouvoir en extraire délicatement le corps. Elle était plutôt jolie, le légiste allait prendre du plaisir...

Il commença les observations préliminaires : s'assurant de la stabilité du corps sur la table, il la mesura à l'aide d'un mètre. Chris n'aimait pas s'enregistrer vocalement lors de ses autopsies... À vrai dire, il n'aimait pas parler du tout quand il exerçait son métier. Il nota donc la taille de la défunte. 1m78. Il découpa ensuite les vêtements qu'elle portait sur elle, pour que celle ci se retrouve finalement nue sur la table d'autopsie, à l'exception d'un soutien-gorge rose vif et d'une culotte rouge. Le corps de la victime était assez beau, avec une fine couche de peau cachant des abdominaux travaillés. Le médecin plaça sur une balance le corps de celle qui avait été il y a quelques heures encore, une femme parfaitement normale... 75kg. Il nota ce résultat sur son calepin, puis, il déshabilla entièrement la femme inconnue. Il faillit vomir.
C'était le corps le plus...détruit, détruit était le mot qui convenait, qu'il ait vu de ses douze années de pratique. La plupart de son corps avait l'air parfaitement normal, mais, les parties cachées par les sous vêtements relevaient d'un cauchemar...

Quand on descendait le regard de son visage angélique, on pouvait voir ses seins, ils étaient...massacrés, une aiguille de couture, tirant du fil, venait perforer le haut du sein gauche, pour ressortir en bas et partir dans le sein droit. Puis, l'aiguille refaisait le même chemin, à vue d'oeil, Chris compta environ une dizaine de passage. Il sectionna le fil à aiguille avec une paire de ciseaux. Ce que cachait les seins étroitement rapprochés de la victime était bien pire que ce que le docteur craignait, toute la peau était brûlée, et des lambeaux de chairs pendaient tristement. Quant à l'extrémité des seins, les mamelons avaient été sauvagement tranchés, puis, la peau avait été brûlée, sans doutes pour arrêter l'hémorragie, ce détail fit s'interroger Chris... Serait-il possible, que toute cette sauvagerie, cette bestialité ait été infligée à un corps...vivant ?!

Il passa ensuite au visage, élément important qu'il avait oublié, soufflé qu'il était par la violence que dégageait le corps de cette femme décédée. De l'extérieur, son visage paraissait normal, bien que, en y regardant de plus près, un léger renfoncement des lèvres indiquait une malformation de la bouche, ou bien, des dents manquantes. Il lui ouvrir la bouche, à l'aide de deux de ses doigts, protégés à l'intérieur de ses gants médicaux. Le carnage continuait. Ses dents avaient été toutes arrachées, le légiste n'osait imaginer quel supplice cela avait du être... Quand à la langue, elle avait été brûlée, et il n'en restait qu'une carcasse noircie.
Chris avala sa salive, le corps était encore plus horrible en détails que de loin.

Il passa ensuite au bas du corps, une longue entaille d'environ cinq à dix centimètres de long parcourait l'intérieur de la cuisse droite.
Le docteur écarta les deux pans de la blessure... L'intérieur était ravagé, les muscles avaient partiellement fondus, un peu d'acide semblait avoir été injecté dans cette zone.
Il passa ensuite au pubis, parfaitement épilé, il restait tout juste un trait fin de poils. Il était temps pour lui d'obtenir du réconfort, avant d'inspecter l'intérieur du corps.
Il se retourna et parti verrouiller la porte, il vérifia qu'aucune personnes n'étaient présente dans la pièce, c'était devenu une habitude, il savait que c'était ridicule, mais il ne pouvait sans empêcher quand il arrivait à ce moment. Il enleva les bretelles de sa blouse, son masque, puis, baissa son pantalon et son caleçon, positionnant le corps au milieu de la table en inox, il lui écarta doucement les jambes, s'installa devant la table, et enfin, le légiste la pénétra.

Il prenait moins de plaisir qu'à l'ordinaire, à faire l'amour à cette femme froide, il mettait ça sur le compte du fait que le corps en question lui inspirait plus de dégoût qu'autre chose. Au bout de quelques minutes de pénétration où, il allait doucement, ne voulant pas abîmer la victime, il se décida à aller plus vite, donnant de grands coups de reins, pour aller plus loin... Au bout de quelques minutes, Chris se retira pour jouir à l'extérieur du cadavre. Cette opération faite, il se rhabilla et sortit son matériel pour découper le corps. Il commença par l'appareil génital, plus par curiosité qu'autre chose, et, trancha d'un coup sec le vagin.

De nombreuses lésions, mais, moins qu'il le craignait parcourait le vagin de la victime. Il vit, au bout de quelques temps, un corps noir étranger, présent dans l'appareil génital.
En le retirant à l'aide d'une pince, il pu voir qu'il s'agissait d'un coléoptère mort, ces insectes carnivores, s'attaquant aux parties les plus tendres et fines du corps. Grâce à l'endroit où l'insecte se trouvait et à sa position, Chris pu comprendre que le coléoptère était vivant au moment où il fût placé dans le sexe de la défunte... Il était près à parier qu'on retrouverait des morceaux d'elle dans l'insecte.

Le légiste continua et termina l'autopsie, sans trouver d'autre trace concluante, sauf quelques hématomes internes qu'il releva au niveau du coup. Il finit de remplir son calepin, précisant que la femme avait du tenir longtemps, et être ramenée à elle même plusieurs fois, mais avait du finir par mourir sous la douleur de la torture. Il rangea son matériel et alla placer le corps au bloc.
L'autopsie était terminée.