Chapitre 18

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Mon réveil sonne, j'ai dormi à peine quelques heures. Après mon cauchemar, je n'ai pas pu me rendormir. Aiden a attendu que je m'assoupisse pour quitter la chambre, mais dès qu'il est partit, je me suis réveillée. La peur est un sentiment très fort. Elle me paralyse, elle s'est insinuée en moi comme le ferait un parasite invisible. Difficile à vaincre, mais facile à refouler, je crois que c'est ce que j'ai fais cette année. Je me suis persuadée que tout allait bien. Alors que c'est faux, rien ne va.
La pluie s'abat violemment sur la voiture d'Aiden, quand nous arrivons à Columbia. Après l'avoir remercier, je cours jusqu'au bâtiment de l'administration pour justifier de mon absence ces dernières semaines. Heureusement le père de Jane est médecin, le certificat qu'il m'a procuré pourra m'éviter l'exclusion.
En rentrant dans le hall d'entrée je percute violemment quelqu'un.
- Pardon, je suis désolée.
- Tu pourrais faire attention. Oh ! Mais regardez qui voilà. Lucie Layne. Alors, il paraît que tu étais malade. Rien de grave j'espère, ironise Rachel.
- Non, puisque je suis ici.
- Dommage, tu ne me manquais pas.
- Je te rassure, toi non plus. Tu me laisses passer, je n'ai pas le temps de discuter avec toi. Je dois aller voir l'administration.
- Fais attention à toi.
- C'est une menace.
- Un conseil, je ne voudrais pas que tu tombes encore malade...
Cette fille doit avoir un grain. Elle m'a toujours détestée et j'ignore pourquoi.

Après avoir déposé mon justificatif à l'administration, je me dirige en direction du couloir du bâtiment principal pour attendre Jane qui doit m'y rejoindre.
Je patiente en lisant un extrait du journal étudiant. Rien de très passionnant, un article sur le savoir vivre à l'université, un autre sur les résultats sportifs mais le suivant est plus intéressant une soirée est organisée pour le profit de WWF.
- LUCIE !
- Ah ! Bon sang Jane, tu es dingue ! Tu m'as fais une peur bleue.
- Oups. Tu as vu l'article, la soirée va être géniale, tu vas venir ?
- Non.
- Si tu vas venir, tu ne vas pas rater une soirée organisée par ta super meilleure amie ? N'est-ce-pas ?
- Est-ce que j'ai le choix ?
- Non !
Dans quoi je m'embarque encore, je rectifie dans quoi Jane m'embarque. Cette fille est géniale, elle et ces idées farfelues. Nous discutons un moment avant de rejoindre le cours d'Evan, je ne l'ai pas vu depuis plusieurs semaines et j'appréhende un peu de le voir.
Comme toujours il est a tombé. Il a l'air plus fatigué que d'habitude mais son allure est à couper le souffle.
- Lucie psst,
- Hein...
- Viens t'asseoir nunuche. Tu pourrais être plus discrète quand tu mates un mec.
- Je ne le matais pas, dis-je en chuchotant.
- Ah non ? Alors tu ferais mieux d'essuyer la bave qui te coule sur le menton.
J'éclate de rire.
- Lucie, je constate que visiblement vous n'êtes plus malade. Alors je vous prie de garder votre calme lorsque vous êtes en cours, sinon vous sortez, compris ?! Intervient Evan.
- Compris, Monsieur.
- Parfait, reprenons.
Après la peur, la colère, elle bouillonne en moi. Il ne m'adresse plus la parole depuis plusieurs jours, il m'embrasse pour me laisser en plan une minute après, Luke, mes cauchemars. Cependant je ne veux pas la laisser me consumer, au lieu de cela...
- Lucie, mais enfin tu fais quoi là ? dis Jane.
- Tu l'as entendu.
- Oui mais...
- Et bien tu vois j'ai un peu de mal à rester calme là...
- Tu n'es pas un peu excessive ?
- Peut-être mais, s'en est trop pour moi aujourd'hui.
Je ramasse mes affaires et me lève. Je ne me retourne même pas vers Evan en quittant la salle. Pourtant le brouhaha m'indique qu'il se passe quelque chose. Je décide d'accélérer l'allure, mais Evan me rattrape.
- Lucie !
- Laisse-moi tranquille.
- Pourquoi tu réagis comme ça ?
- Je ne veux plus suivre tes cours.
- Pourquoi ?
- Parce qu'il ne m'intéresse pas.
- Tu mens, pourquoi ?
- Parce que je me suis trompée de voie.
- Essaye encore, pourquoi ?
- Ah ! Mais laisse-moi.
- NON ! Pourquoi ?
Je craque et écrase mes lèvres sur les siennes qu'il accepte avec vénération, je goûte au plaisir défendu, nos langues dansent à l'unisson, son souffle chaud et son râle m'indique qu'il apprécie ce moment autant que moi, quand je relâche mon étreinte, je lui réponds...
- Tu as ta réponse.

Columbia : L'amour au delà de l'interdit.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant