Chapitre 13

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En me regardant dans le miroir je ne sais pas ce qui me déprime le plus. Mes cheveux ébouriffés ou mes cernes violacés. J'ai pleuré comme une madeleine dans mon lit hier soir, je ne sais pas encore si c'est de tristesse ou de rage. Après le désastre de ma fin de soirée avec Evan et la dispute avec Jane la journée risque d'être longue.
Après m'être douchée et habillée, je me dirige vers la cuisine. Jane et Davis semblent rabibochés puisqu'ils se marrent. Sûrement à mes dépends.
- Salut.
- Hello Lucie, me dit Davis. Je te sers un café.
- Oui, bien corsé merci Davis.
Jane ne me regarde pas, elle m'ignore. Je la comprends j'ai été odieuse avec elle hier soir. Elle essaye juste de m'aider. Je ne peux pas la blâmer. Je ne suis pas faite pour les histoires d'amour.
- Jane je suis...
Je ne peux pas finir ma phrase car Jane se jette déjà à mon cou.
- Moi aussi je suis désolée, je n'aurais pas dû te juger et puis si tu veux coucher avec Evan et bien fait le. Je t'aiderai si tu veux ?
- JANE !
- Pardon, pardon.
- Ahh les filles, grinche Davis.




La fin de la semaine est vite arrivée et le jour-j aussi. Mes entretiens sont aujourd'hui. Et je suis dans un état de nerfs pas possible. Davis et Jane ont bien essayé de me détendre hier avec un bon film et de la bouffe chinoise. Mais aujourd'hui le stress m'envahit.
- Détends toi Lucie.
- J'essaye mais je panique.
- Mais non, c'est du tout cuit. Pense à ton objectif. Le Times. Dis toi qu'en bonus tu passeras plus de temps avec Evan.
- Oui tu as raison pour le Times. Pour Evan c'est une autre histoire. Il a été tellement froid l'autre soir.
- Ecoute, tu es brillante, canon et fun, si ce crétin ne s'en rend pas compte c'est qu'il craint.
Jane a toujours le chic pour m'apaiser.

Les tests écrits ne sont qu'une formalité pour moi. Les entretiens vont bientôt commencer. Je m'inquiète plus à l'idée de me retrouver face à Evan que d'essayer de les convaincre de me choisir.
- Mademoiselle Layne c'est à vous ; me dit la secrétaire.
J'entre dans le bureau dans lequel se trouve le directeur. Monsieur Jacobson est un homme d'une cinquantaine d'années. Ses lunettes rouges détonnent avec le caractère strict qu'il s'inflige. Monsieur Greenlay est là aussi, il assure les cours de formalisme. Et puis il y a Monsieur Cooper, Evan plus beau que jamais. Je crois que la température de la pièce est montée subitement. Son regard de jade me fixe ardemment. Je ressens des chatouillis dans mon bas-ventre. Je me dis que je n'aurais pas dû mettre de robe. Car quand je m'assois, ses yeux glissent sur mes jambes soyeuses.
Il a un look plus détendu que d'habitude. Il porte un jean et un pull col v noir, je devine ses pectoraux et j'ai chaud, très chaud.
- Bien commençons.
- Pouvez-vous nous exposer vos motivations pour ce poste ?
Je leurs récite mes motivations et mes expériences précédentes. Je suis très déterminée et l'entretien se passe très bien. Mieux que je ne le pensais. Je réponds à l'ensemble de leurs questions naturellement. Je suis pertinente, convaincante. Seul Evan me dévisage.
Une heure plus tard, l'entretien se termine.
- Parfait, mademoiselle, c'était un plaisir de vous recevoir. Nous recevons la dernière candidate dans le courant de la journée. Nous vous rappelons que la décision se prend à l'unanimité, nous vous donnerons la réponse dans la soirée.
- Très bien, merci de m'avoir reçue.
Je regarde Evan une dernière fois. Il est resté stoïque durant tout entretien, concentré soit sur un coin de la pièce soit sur son téléphone, évitant mon regard. Visiblement il ne veut pas m'accorder la moindre attention. Je suis vexée, énervée. Nous quittons le bureau, tous ensembles, monsieur « je fais la gueule » en tête.
- Attendez, attendez Monsieur Cooper !
Il part sans même me répondre. S'il croit que je lâche l'affaire aussi facilement, il se trompe. Je prends mon téléphone il lui adresse un mail illico.





Si nous devons bosser ensemble j'aurais au moins apprécié que vous me montriez de l'intérêt.
Ce n'est pas une attitude très correcte envers moi et pour le temps que j'ai passé à me préparer.

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Sa réponse fut plus rapide que je ne l'avais imaginée.


Il est difficile pour moi de rester concentré en votre présence.

Columbia : L'amour au delà de l'interdit.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant