Chapitre 15

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Les coups de pioches de Daryl se faisaient de plus en plus lent et de plus en plus douloureux. Même si il se refusait à le montrer aux autres, la fatigue prenait lentement le dessus sur sa colère, et il savait qu'il ne tiendrait pas longtemps la cadence, si il devait encore écraser ne serait-ce qu'un crane.

Sous prétexte qu'il était le plus fort et le moins sensible du groupe, c'était lui qui devait s'occuper de cette pesante besogne ?

C'était ridicule ! Il ne faisait déjà pas assez pour eux ? Et en plus de cela, ils étaient la cause de la disparition de son frère.

Si il avait bien envie d'une seule chose, c'était de poser cette fichue pioche et de se barrer d'ici.

Il réprima finalement l'idée en repensant à sa protégée, et tira un nouveaux corps vers lui.

"Ed...Cette enfoiré. Ce connard."

Bizarrement, il retrouva la force qu'il avait perdu quelques secondes plus tôt, et souleva sa pioche au dessus de sa tête.

-Daryl ? Souffla quelqu'un.

Il se stoppa dans son mouvement et faillit perdre son équilibre tant la pioche était lourde à bout de bras. En se retournant vers la personne qui l'avait interpelé, Daryl fut surprit de voir Carol, une mine presque coléreuse sur le visage.

-Laisse moi le faire. S'il te plait. lança t-elle.

Sa voix s'était ternit. Grave, remplit de remords et de tristesse. Il opina et ne chercha pas à répliquer. Après tout, c'était de son mari qu'il s'agissait. Si quelqu'un devait lui exploser la tronche, c'était bien elle. Après tout ce qui lui avait fait, elle méritait bien de se venger.

Elle pris alors la pioche avec ses mains frêle, sous l'accord de Daryl, et la traina avec difficulté jusqu'au corps inanimé de son défunt mari.

Le voir comme ça, mort, à sa merci, lui procurait un sentiment de force et de supériorité qu'elle n'avait jamais connu de son vivant. Puis sa faiblesse disparu quasi totalement au moment même ou sa pioche s'écrasa contre le crâne de son mari. Que ça lui faisait du bien !

Vengeance.

Elle recommença ses coups. Une fois. Deux fois. Trois fois. Quatre fois. Son visage ne ressemblait plus à rien, et Carol crue voir un de ses yeux sortir de son orbite. Cinq fois. Six fois.

Acharnement.

Ses mains se mirent à lui brûler, ses yeux aussi, et Daryl se surprit à être presque effrayé par elle. Le manche en bois de la pioche frottait contre les paumes de Carol et lui procurait une vive douleur à chaque nouveaux coups. Ses bras n'avaient pas la force nécessaire pour soulever une fois de plus la pioche.

Douleur.

Elle laissa alors tomber l'outil près de ce qui restait du corps, les bras ballants, elle fixa un cours instant le tas de chair de son mari, et s'essuya rageusement le front. Elle regarda Daryl dans les yeux, et s'en alla.

Abandon.

-Merci. Daryl. souffla t-elle.

*****

Dale avait fini par laisser Andréa encore un peu seule avec Amy. Le soleil entourant leurs deux silhouettes, en leur donnant une dimension presque angélique.

Au loin, la coéquipière de Daryl c'était assise sur un rocher. En face d'elle, Andréa et Amy partageaient une dernière fois un moment intime. Leurs adieux. Même si seulement l'une d'entre elle parlait.

The Walking Dead. Tome I : Morsure AlléchanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant