►Chapitre 3 : Papa◄

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Couché dans mon lit, je fixais le plafond d'un air pensif comme une personne pourrai regarder les étoiles. La lumière de ma chambre était toujours allumée et la porte de ma chambre, grande ouverte. C'est peut-être ce qui avait décidé mon père à y pénétrer.

"- Tu devrais dormir, Edwart... C'est mauvais pour ta croissance de dormir aussi tardivement.

- Je le sais bien, mais je m'en fiche pas mal. Dis-je, avant de voir mon père soupirer.

- J'ai couché ta mère, il y a quelques instants, tu veux peut-être qu'on discute de ce qu'il s'est passé aujourd'hui... Me murmure-t-il en passant sa main dans ses cheveux, étant sans doute, mal à l'aise.

- Dis-moi alors... Si tu tiens tant à ce qu'on discute... Qui suis-je ?

- Eh bien, c'est évident, non ? Tu étais et es toujours mon fils.

- Je vais te répéter la question. Qui suis-je ?"

Il me regardait dans les yeux, tandis que je me redressais il devait sûrement se dire que j'étais fou. Après tout, c'était ce que j'étais non ? Un enfant même pas capable de reconnaître ses parents. Je n'étais qu'une erreur dans ce système, un bug de la vie, un virus de la vie. Mais à la place, il se mit à rire doucement.

"- Tu es Edwart, un garçon qui n'a jamais cessé d'aimer son chat malgré les épreuves et accidents. Tu es Edwart celui qui sait peindre, dessiner, croquer, griffonner toutes sortes de choses. Tu es Edwart, celui qui traînait sur les réseaux sociaux pour trouver de nouvelles idées de dessins ou pour, tout simplement, échanger avec tes amis. Tu es Edwart, ce gros rêveur et ce gros gourmand. Tu es Edwart, mon fils."

Mon étonnement fut tel, qu'un "o" se dessinait sur mes lèvres ce qui fit agrandir son sourire encore plus. Il me disait les mots que j'avais envie d'entendre depuis le début et son visage de vieux père fatigué me donnait envie de lui parler un peu plus. Nous conversâmes quelques minutes encore avant qu'il ne mît à me raconter quelques passages de ma vie que j'écoutais avec attention.

Même si je ne m'en souvenais pas, je prenais plaisir à m'imaginer joyeux, à faire des pâtés de sable à la plage ou bien à ouvrir mon gros cadeau de Noël qui renfermait un camion de pompier quand j'étais gosse et avec lequel je jouais tout le temps.

"- Dis, papa... Je... J'étais à peu près le même que maintenant, mais avec des souvenirs ou pas ? Et puis je devrais aller en cours normalement, non... ?

- Oui, bien sûr, tu dois y aller, mais nous sommes en plein dans les vacances de Pâques. Et puis, oui, je pense. C'est juste que tu réagis avec moins de... Comment dire ? Comme si on était... De simples étrangers qui venaient de t'adopter ! Voilà, c'est ça !

- Oh, je vois... Finis-je par déclarer.

- Bon, mon jeune homme, il est l'heure d'aller dormir. Et si tu es sage, demain, je t'emmènerais quelque part vu que j'ai pris des jours de congé pour toi.

- Mais... Mais Maman... ? Elle sera là... ?

- Je ne sais pas encore, on verra ! Dit-il en s'éloignant de mon lit pour se diriger vers la porte. Bonne nuit, fiston.

- Bonne nuit. Ah au fait, je pourrais avoir mon téléphone s'il te plaît... ?

- On verra ça aussi demain, mon grand. Il m'adressa un dernier sourire avant d'éteindre la lumière et de fermer la porte."
Quelques instants après je m'endormais dans un sommeil profond, mais mérité après cette dure journée chargée d'émotion. Je me mis rapidement à rêver d'un miroir qui se dressait devant moi et reflétait ce que j'étais.

C'était moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant