Chapitre trois: Turquie

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"Je t'aime" t'avais-je susurré dans le creux de l'oreille.

Tes yeux clairs me scrutèrent à travers notre chambre d'hôtel de Pamukkale.
Sans un mot, tu te leva, et quitta la chambre.

Qu'avais-je fait ou dit de mal?

J'enfilais rapidement une veste, partant à ta suite.
Tu marchais d'un pas rapide dans les rues de la ville Turque. Tu semblais prendre le chemin de l'un de ces nombreux bains thermaux.

"Anna! Anna attends s'il te plaît!" Criais-je derrière toi."Qu'est-ce que j'ai fais de mal?"

Tu ralentissais alors le pas, te retournant pour me regarder dans les yeux.

«–Tu me dis "je t'aime" par défaut, parce qu'il n'y a rien d'autre à dire, parce que nous voyageons ensemble depuis presque trois mois, que nous dormons dans la même chambre. Mais tu ne m'aimes pas. Tu ne peux pas m'aimer.

– Anna, l'amour n'est pas un sentiment. C'est un choix. C'est un engagement conscient entre deux personnes. C'est quelque chose que l'on choisit de faire marcher tous les jours avec une personne qui a choisi la même chose. À un moment, dans chaque relation amoureuse, le sentiment d'amour ternit disparaît. Les sentiments varient constamment, on ne peut pas construire quelque chose sur des bases aussi fragiles. Lorsque les choses ne marchent pas, certains choisissent de communiquer, d'arranger les choses en construisant quelque chose qui vaille la peine de tomber amoureux. D'autres choisissent de s'éloigner.»

Tu ne baissa pas le regard, me défiant de tes yeux émeraudes.

«-J'aimerais mettre la faute sur le "timing" et dire que nous nous sommes rencontrés au mauvais endroit, au mauvais moment. Peut-être que si nous nous étions rencontrés plus tôt, les choses auraient fonctionné de la façon que nous voulions.»

Ce jour-là, je n'avais pas compris le sens de tes paroles, ni même pourquoi tu me disais cela.
Alors, au lieu d'essayer de te comprendre, je m'étais avancé vers toi et t'avais enlacé.
Je t'avais ensuite entourée de ma veste et nous avions marchés silencieusement jusqu'au bain thermale le plus proche.

Ce soir-là, j'avais repensé à tes paroles, celles prononcées lorsque nous nous étions rencontrés.
L'illusion n'avait toujours pas pris fin. Je ne voulais pas qu'elle prenne fin. Je t'aimais et n'aurais pu me résoudre à te perdre.

Si seulement j'avais su.

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