Chapitre 14

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    Ses yeux bleus me fixaient. Ils restaient ancrés dans les miens et cela me déstabilisait. Déjà que mon cœur pulser violemment dans ma cage thoracique, je me rendais compte que j'étais entrain de perdre contre cet homme.

    Il s'était penché vers mon visage, ses lèvres frôlant agréablement ma peau, me faisant ressentir des milliers de frissons tous aussi exquis les uns que les autres.

— Sei così bella, mia peccora... Tu es si belle, ma brebis... murmura-t-il contre mon oreille, en descendant peu à peu dans mon cou.

    Je lâchais un petit cri quand ses dents venaient soudainement me mordiller la peau.

— Ne bouge pas... souffla-t-il, pendant que je me remuais sous son corps imposant.

— Diego ne pourra pas t'aider sur ce coup là, tesoro mio, mon trésor.

Il faut qu'il mange avant d'aller au lit... dis-je en essayant de me relever.

    Emilio me plaqua d'un mouvement sur le lit, en déposant un baiser brûlant sur mon front.

— Tu vas sagement te reposer ici. Je m'occupe du lionceau.

— Tu seras lui donner à manger ? Lui faire couler son bain ? Lui mettre son pyjama et changer sa couche ?

— Je fais tourner le robinet et je mets le lionceau dedans, puis je reviens trente minutes plus tard, c'est ça ? continua-t-il, l'air toujours autant sérieux.

    Horrifiée, je me levais brusquement. Mais disons que mes actions spontanées n'avaient jamais très bien réussies. Nos têtes se cognaient dans un bruit affreux, me faisant ressentir une douleur au niveau du front. Emilio poussa lui aussi un juron, en posant une main sur sa peau comme je le faisais en ce moment même.

     Cela dû réveiller Diego puisque en moins de deux il s'agita dans tous les sens. Emilio venait de se prendre un joli un coup de pied dans le nez.

— Mais pas encore ! s'exclama-t-il, en se levant.

    Une main sur son front, l'autre sur son nez, les sourcils froncés, des jurons prononcés tout bas, je ne pouvais m'empêcher de rire face à cette situation.

— En plus cela te fait rire ! Bravo mademoiselle ! Bien joué le complot avec votre fils !

    J'aurais pu croire qu'il était énervé, en colère contre nous deux, mais son sourire le trahissait comme à chaque fois. Son nez était un peu rouge, mais beaucoup moins que son front. C'est vrai que le coup avait été plus fort.

— Tu sors d'une insolation et tu trouves encore le moyen de te faire mal à la tête ! Non è possibile ! Ce n'est pas possible ! Ne bouge pas, je vais te chercher de la crème, reprit-il aussitôt, en tournant déjà les talons.

Toujours dans l'excès cet homme.
C'est juste une petite bosse...

     Je me retournais de l'autre côté, avant de faire des chatouilles sur le ventre à mon ange.

— Bravo mon bébé, c'est bien joué, rigolai-je en tapant dans sa petite main.

    Diego secoua de la tête, avant de se mettre difficilement debout. Il commença à marcher vers la fin du lit, mais Emilio venait de surgir de nul part et l'attraper dans ses bras musclés.

— Calme toi lionceau, dit-il, en déposant un baiser sur sa joue.

    Cette scène venait bouleverser mon cœur, mais dans le bon sens. J'étais heureuse de les voir ainsi, complice. Mais cette tristesse venait tout de même gâcher ce magnifique tableau. Emilio posa Diego à terre et lui donna aussitôt une peluche. Il revint ensuit de mon côté, en s'abaissant à ma hauteur. Ses sourcils étaient encore froncés et je savais pertinemment qu'il avait remarqué mon changement d'humeur. Néanmoins il ne prononça aucune paroles et il ouvrit le tube de crème.

— À l'avenir n'essaye plus de te faire mal, dit-il, en déposant un furtif baiser sur ma joue.

    Il me fallu un moment avant de voir qu'il me tendait sa main. Je bafouillais un bref merci, les joues sûrement rosies, en l'attrapant. Il entrelaça nos doigts, puis nous avancions ensuite jusqu'à Diego. D'un mouvement très contrôlé et toujours dans une protection sans faille, mon petit bout termina dans les bras d'Emilio. Même s'il le tenait d'un bras, étrangement je n'avais pas peur.

    Je sais qu'il contrôlait ses gestes et jamais il n'oserait mettre Diego dans une position de danger. Il savait ce qu'il faisait, comme toujours. Néanmoins pour l'aider, j'ouvrais la porte sous son regard brûlant.

**

— Il faut dresser ce lionceau ! s'exclama-t-il pour la seconde fois, en s'essuyant sa joue.

    J'essayais de me retenir de rire, mais c'était peine perdue. Emilio avait voulu donner à manger à Diego et je l'avais laisser faire, voulant à tout prix voir comment il se débrouillait. C'était pourtant bien partit, jusqu'à que mon petit bout ne décide de faire des siennes.

    Les lancées de purées venaient d'être déclenché. Emilio en avait reçu dans sa chevelure blonde, mais aussi que sur sa chemise blanche. Alors que moi, je n'avais évidemment rien reçu. Ce petit a toujours eu un don pour viser. Seuls les rires de Diego et moi résonnaient dans la salle, tandis qu'il nettoyait comme il le pouvait sa chemise blanche. Enfin, plus très blanche désormais.

    Mais l'ambiance venait soudainement d'être rompu quand une voix féminine se fit entendre, des talons claquant contre le sol.

Prince Emilio Où les histoires vivent. Découvrez maintenant