Oh putain! Déjà? Je sais qu'il n'habite pas loin mais la... c'est comme Antoine ce matin, il devait être dans le coin. Qu'est ce que je fais? Après tout, il est la, et j'ai accepté. Tu n'as pas le choix ma vieille, ouvre lui.
- Salut Mathieu, tu es déjà la?
- J'avais une course à faire pas loin.
Tout s'explique.
- Désolée, j'ai pas eu le temps de finir le ménage. L'appartement est en bordel.
- C'est pas grave. Je vais t'aider, me répond Mathieu.
Sans me laisser le choix, il enlève sa veste et se met devant l'évier. J'ai fait une partie de la vaisselle mais il en reste pas mal. Je lui demande de laisser tomber. Il n'est pas la pour ça après tout. Il continue quand même. Comme si je n'étais pas là. Je comprends vite que je ne pourrais pas l'arrêter et je continue autre chose.
On passe quelques heures comme ça. On rigole, on discute, tout va pour le mieux. À la fin du ménage, toujours au son de Rammstein, on s'assoie sur le canapé avec du café pour lui et du thé pour moi. On discute de tout est de rien. Finalement, je me dit que je redoutais sa venue pour rien. Je me sens bête en y repensant. Tous les hommes ne sont pas comme ça. Et même si j'ai toujours eu l'habitude d'être un boulet, ça ne me donne pas le droit de mettre tous les hommes dans le même panier.
- Pourquoi tu reste avec Antoine? Me demande Math soudainement.
Je me raidis. Merde, je ne m'attendais pas à ça. Je n'avais peut-être pas tord, dans le fond. Je décide de rester silencieuses. D'où ça le regarde?
- Je vois bien que tu n'est pas heureuse. Tu passes tes journées seule. Vous ne sortez jamais ensemble, il ne va même pas avec toi voir tes parents, il n'est jamais à tes côtés. Et tout le monde voit que ça te pèse. Alors, Marie, que fais-tu encore avec lui?
Je suis si transparente que ça? Je m'efforce de garder la tête haute et le sourire, mais la il casse toute ma couverture. Je lui répond timidement:
- Je suis amoureuse.
- Non! Me rétorque Math. Tu ne peux pas être amoureuse d'un type qui t'ignore. Si j'avais une copine comme toi...
Nous y voilà. Je sentais le piège à plein nez, je ne me suis pas loupée. Mais c'est la première fois qu'on me perce à jour de cette façon. En tout cas jamais personne ne m'en a jamais parlé. J'aime Antoine, je veux seulement qu'il fasse plus attention à moi, qu'il me donne l'impression que je compte pour lui.
- Tu serais ma princesse, je te chérirai tous les jours, je te répéterai à quel point tu compte, à quel point tu es belle, à quel point je t'aime. Je te gâterai, je prendrai soin de toi...
- Arrête ça! Tout de suite! Tu n'es pas mon copain. Tu n'es pas lui. Tu n'es qu'un collègue.
Je lui jette ces paroles au visage en me levant. En réalité, je cherche plus à me convaincre qu'autre chose. Ses paroles sont douces à mes oreilles, elles me vont droit au cœur. Mais pas lui. Je ne veux pas de lui. Je veux qu'Antoine tienne ce discours. Des sentiments contradictoires font rage dans ma tête. J'apprécie son attention mais je sais que c'est mal. C'est mal que ces paroles me réconfortent alors que je suis avec quelqu'un d'autre. Fout le dehors Marie! Ça va mal se terminer. Et ce n'est pas correcte.
- Arrêter quoi? Tu es tellement bloqué sur lui que tu ne vois même pas que tu plais. Tu ne vois même pas que l'herbe est plus verte ailleurs. Il ne sait même pas la chance qu'il a d'être avec une femme comme toi.
Son discours me laisse sans voix. J'attrape mon paquet de cigarettes et en sors une.
-Ecoute, Math, j'apprécie que tu t'inquiète pour moi mais ça ne change rien. C'est avec Antoine que je veux être, ça ne va peut être pas fort en ce moment, mais tout ira mieux. Je ne sais pas quand, c'est vrai, mais tout va s'arranger. Merci d'être passé mais j'ai encore plein de chose à faire avant d'aller travailler.

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Plus jamais seule
RomanceJe m'appelle Marie, et je suis heureuse. Mais ça n'a pas toujours été le cas. Je suis passée par un nombre incalculable d'épreuves pour avoir ce que j'ai aujourd'hui. j'ai été au fond du trou, j'ai même continué à creuser. Même si l'amour m'a enfonc...