Guillaume. Guillaume Amerh. C'est le nom du garçon qu'ils transportaient dans le logis le plus proche. Il avait perdu connaissance depuis quelques minutes déjà et le brouhaha s'intensifiait. Comment était-ce possible qu'un enfant aussi jeune eut été sélectionné et pas moi ? Mais pire encore, pourquoi cette femme -sa mère- avait-elle décidé d'essayer de l'assassiner alors que Nahiid l'honorait ?Mes idées se perdaient en regardant la tache rougeâtre s'étalant dans la terre. Sa couleur me fascinait. Maintenant plus personne ne se dispersait ou ne quittait la place, et le peu qui en étaient parti y étaient revenu à la hâte dès les premiers cris. On parlait de ce qu'il y avait eut. Comme des mouches inutiles, tous exprimaient leurs points de vu tandis que les femmes tentaient de consoler leurs progénitures qui gueulaient de joie ou de peur.
Je fixais toujours la flaque, j'aurais voulu qu'elle m'aspire. Une flèche me frôla d'une vitesse inhumaine, et s'y planta. Le silence se fit. Et l'attention se retourna vers le haut des escaliers. Là, l'eunuque, fit signe au garde sur sa droite de baisser son arc.
«- Thiercelieux... Est-tu à ce point faible ? Il examina tout le monde avec un regard terrible. Nahiid rendra elle-même justice.
-Amen Nahiid, Amen ! Le village semblait avoir retrouvé son calme, nous crions encore en coeur quand la porte du Temple s'entrouvrit discrètement, et j'aperçu une ombre majestueuse chuchoter à l'eunuque ; nos voix chantèrent de plus belle. Gloire au Jeu, Gloire !! »
La main du serviteur se lèva, le silence revint.
«- Villageois, il ne peut y avoir Treize graciés et douze nommés ! Ses yeux meurtrier survolèrent la foule. Aussi Guillaume Amerh est répudié du jeu jusqu'à son rétablissement, il sera remplacé par le nom suivant ; Adrien KragHuker ! »
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Des choses devaitent bouger autour de moi, mais ma vision était flou ; je ne voyais que le Temple éblouissant. J'avancais, et c'était douloureux, douloureux d'excitation. Mon pied se posa sur la première marche, et un plaisir inconnu s'empara de mon être. Je devais avoir un air débile sur le visage, car l'eunuque grimaca en me voyant arriver à sa hauteur.
Quand il ne resta plus personne sur la place, le temple s'ouvrit de ses immenses portes et j'avoue avoir eu du mal à ne pas m'y être précipité. Les ''vieux joueurs'' y entrèrent, et nous ensuite. Le Temple se referma. Nous longeâmes un couloir obscur que le lierre dévorait avant d'arriver dans une salle gigantesque. Cette salle était circulaire, tout y était de marbre et de jade. Les murs étaient recouverts de portes massives distinctes. En son centre, une fontaine d'ambre trônait. Son eau était translucide.
L'eunuque nous placa face à elle et de l'autre côté, les anciens se disposèrent. Ils ne semblaient pas humain avec leurs masques dépourvu d'expression.
- Graciés, vos cartes ! Tonna l'eunuque
Ils s'executèrent, et les présentèrent devant eux. C'était des carrés de bronze fin et finement travaillé. Elles étaient toutes identiques.
- Nommés, sachez que vous devrez protéger ceci plus que n'importe quoi dans ce monde, la dénonciation de votre rôle entraînera votre mort. En vous transmettant ces cartes, il reste le même nombre de joueurs dans le jeu et l'équilibre de la Partie est préservée. Il inclina sa tête en direction des graciés et ils s'approchèrent, l'un après l'autre, de la fontaine en y déposant leur carte. Quand vous serez seuls dans cette pièce, vous viendrez dans l'ordre de votre appel au bord de l'eau. Il sortit de sa poche une dague de rituel et la posa sur le rebord de la fontaine. Vous prendrez ce couteau, vous entaillerez vtre paume droite et avec cette main, vous prendrez une carte. Après cela, vous quitterez le Temple.
Le dernier des anciens joueurs laissa tomber sa carte dans l'eau. Ils se sortirent alors par une ouverture opposé à celle par laquelle nous étions arrivés. Nous ne savions pas où cet autre couloir menait, mais nous savions qu'à l'instant même où ces ''graciés'' sortiraient du Temple, ils n'auraient plus aucun souvenir de la Partie. Ils étaient ''libérés''.
L'eunuque les suivi. En sortant de la pièce, il fit retomber un voile de lin derrière lui nous laissant seuls.
Kora Macjet fut la première à s'avancer. Je connaissais tout mes ''futurs compagnons'' ; Kora était une jeune fille de mon âge, elle vivait en lisière du village et son père était un sacré alcolique en plus d'être un vrai bâtard. Sa robe était sale, et ses cheveux emmelés. On aurait dit une sorcière.
Elle s'entailla la main sans un mot, récupéra sa carte et reparti vers l'extérieur dans un silence pesant.Tlalok Liodrès, qui se trouvait à ma gauche, explosa alors de rire et d'autres le suivirent. Il était le fils de maître Liodrès, le meunier de Thiercelieux. Il ressemblait à un coq de basse cour.
- Ce serait pas étonnant que cette voleuse ait pris la carte d'un loup ! Vous avez vu la tête qu'elle avait ??
- Tlalok ! Va chercher ta carte, nous aussi on veut pouvoir savoir qui on sera ! S'exclama Miranila Swan.
Tlalok acquiesa et se dirigea vers la fontaine. Il prit sa carte, l'agita fierement au-dessus de lui et quitta à son tour le Temple. Après lui, plus personne ne fit de nouvelle intervention. Chacun prit une carte et sorti.
Je finis par me retrouver seul dans la salle du jeu. J'approchais la cuve où l'eau scintillante tintait. D'un coup sec, j'entaillais ma paume droite. En la plongeant dans l'eau, je vis le sang se mélanger à l'eau et disparaitre. J'avais enfin dans ma main ma carte. Elle n'était pas lourde et semblait palpiter. C'était la chose la plus précieuse que j'avais à cet instant.Les détails se firent plus nets. Petit à petit une image m'apparu ; j'étais Simple Villageois.
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Le Roman de Thiercelieux
Fiksi Penggemar'' Pour Nahiid, pour Lokraasia et parce que je les hais je gagnerais la Partie ! '' Un village maudit sous l'emprise d'une déesse déchue, un jeu sordide et une partie sans fin... Adrien KragHuker, adolescent assez pertubé, rêve que d'une seule...