Après des mensonges, une longue absence, une séparation et d'autres obstacles, Aby décide de vivre pleinement sa vie et de suivre son coeur.
Mais est-ce que l'amour peut vraiment suffire ?
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Il me faut au moins une bonne minute pour retrouver une vue normale après avoir posé avec Chris. Porter une belle robe, c'est vrai que c'est plaisant, mais je me passerai bien des photographes. Surtout qu'il m'a été difficile d'afficher un sourire, le moins crispé possible, à la suite de ma rencontre avec la collègue de Chris, Alexandra. Dieu que cette fille est fausse ! Est-ce que la majorité d'entre eux le sont aussi ? Portent-ils tous un masque en permanence ? N'est-ce pas fatiguant à force ?
Je pense que ça le deviendrait rapidement, si je faisais pareil du moins. Mais j'en serai incapable. Sauf peut-être avec Alexandra : je ne l'aime vraiment pas cette fille et il ne m'a fallu que quelques secondes pour en venir à cette conclusion. La soirée commence bien...
Et les prochaines quinzaines de minutes risquent d'être compliquées pour moi : les interviews. Est-ce stupide de ma part de vouloir être invisible à leurs yeux alors que, d'après les quelques informations que j'ai grâce à Lily, je suis dans la presse depuis mon arrivée à Los Angeles, il y a un peu plus de trois semaines ?
C'est stupide et même naïve à vrai dire. Je laisse donc tomber cet espoir lorsque nous arrivons devant le premier journaliste. Nous montons sur la petite estrade, haute d'une marche. Je remarque la caméra face à nous et je me remets à sourire : de toute façon, ça ne fait pas si longtemps que ça qu'il a disparu.
— Mesdames et messieurs, clame le journaliste excité, Chris Evans est avec nous. Nous avons même le plaisir d'accueillir sa futur femme pour la première fois. Mademoiselle Abigail, c'est un vrai plaisir.
Le journaliste réalise une légère courbette et, en se relevant, je remarque qu'il a fait apparaître une rose à courte tige dans sa main libre. Il me la tend et je m'en saisis délicatement et pas trop rapidement.
— C'est fort avenant de votre part, commenté-je en lui adressant un sourire, merci beaucoup.
Se sont-ils tous donné le mot pour m'offrir des fleurs ? J'espère ne pas en recevoir trop non plus, ce n'est pas moi qui les tiens en plus.
— Vous vous plaisez à Los Angeles ? me questionne-t-il très intéressé par ma réponse.
Ne peut-il pas se concentrer sur Chris et sur la promotion de film ? Qui est vraiment curieux par ma réponse après tout ? Vous n'avez qu'à faire un sondage des britanniques venant vivre ici !
J'avoue, ma rencontre avec cette starlette du nom d'Alexandra m'a irritée. Pire, m'a mise de mauvaise humeur mais je dois garder ça précieusement en moi, au moins jusqu'à ce qu'on rentre. Je n'aime pas jouer la comédie. Ce n'est pas mon métier, mais celui de Chris.
— Étant une grand amatrice de soleil, répondé-je presque aussitôt, je ne peux qu'aimer Los Angeles !
— Croyez-moi, vous allez être servie alors ! À quand le mariage ?
Non mais sérieusement ! Ces journalistes, ils se croient tous permis. Ils pensent qu'une courbette et une fleur vont leur donner accès à ma vie privée ? Et puis quoi encore, ils croient que je vais les inviter à leur mariage ? S'ils savaient à quel point je peux les mépriser lorsqu'ils essaient de s'immiscer, sans aucun scrupule, dans la vie des gens !
