23

2K 202 101
                                    

Et puis, elle débarque

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Et puis, elle débarque. La sauveuse de ma vie. Combien de fois l'a-t-elle déjà fait d'ailleurs ? Pratiquement tous les jours ?

Grand dieu, qu'aurais-je fait si elle n'avait pas été là ? Serais-je restée cachée derrière ce comptoir, recroquevillée sur moi-même ? Apeurée comme une enfant et sans aucune arme pour me défendre ? Combien de temps aurait-il mis pour me retrouver ? Qu'aurait-il fait alors ?

— Comment oses-tu ! vocifère-t-elle.

Je n'ai pas besoin de la regarder pour savoir à quel point la colère s'est emparée d'elle, je n'ai d'ailleurs pas la force de le faire : je me suis trouvée une soudaine admiration pour le sol. J'aimerais m'y enterrer. Disparaître. Ne pas être ici, ne pas vivre ce moment.

— Rentre tes griffes, lui ordonne son interlocuteur dans un rire amusé et d'une voix forte.

Sa voix me glace le sang, me fige de la tête aux pieds, m'électrocute de toutes parts. Je n'aurais jamais cru que je l'entendrais à nouveau un jour. Encore moins ici et maintenant. Tout ça n'a pas de sens, tout ça ne peut pas être réel...

Pourquoi ?

J'entends des bruits de pas suivis d'un bruissement métallique. Et puis un rire. Un long rire. Son rire.

— Vraiment ? Tu comptes me poignarder avec une paire de ciseaux ? Je suis sûr que ça ferait des articles très intéressants dans la presse demain matin.

Cette situation l'amuse. Je l'entends dans sa voix. Il paraît très à l'aise, confiant, satisfait par la réaction de Lily. Il a le contrôle. Il veut quelque chose.

— Qu'est-ce que tu veux ? questionne Lily furax à l'adresse du visiteur indécent.

— Je veux lui parler, répond-il avec un calme incroyable.

— Plutôt mourir que de te laisser la voir ! lui rétorque ma collègue submergée par une envie de plus en plus grande de l'envoyer à l'hôpital.

Je fais du mieux que je peux pour être le plus silencieuse possible. Je retiens mes larmes, j'essaie d'avoir une respiration discrète quant au fait de rester immobile, c'est facile car je suis figée par la peur de sa venue ici.

— Ça aussi ça pourrait fait des articles très intéressants dans les journaux demain, se réjouit-il très sincèrement. Mais ça ne m'aidera pas à avoir ce que je veux.

— Tu n'auras rien de nous, lui affirme-t-elle.

— Ça tu vois, ça m'étonnerait fort. Aussi loin que je m'en souvienne, ma tendre Abigail a toujours aimé sa petite vie privée. Ou alors a-t-elle changé d'opinion à ce sujet-là ? Je n'ai pourtant trouvé aucun compte sur les différents réseaux sociaux. Ce serait dommage que quelqu'un apprenne des choses sur elles.

L'entendre prononcer mon prénom me donne envie de vomir. À vrai dire, je ne suis pas loin de le faire, mais autre chose retient mon attention : la raison de sa venue.

Scènes Coupées ▬ Tome ✯✯ ©Où les histoires vivent. Découvrez maintenant