Mon soldat~

Enfin!

~5 jours plus tard~

Comme chaque fin de soirée, je viens voir Marco et comme à chaque fois, je m'assieds à côté de lui et attends. Hier soir, il avait à peine bougé, mais c'est tout. D'ailleurs ce soir il bouge un peu... Aujourd'hui a été particulièrement rude et je suis à bout. Comme je n'ai pas le courage de rentrer, je me colle à gauche de lui, disons qu'il n'y a pas trop de place, puis je m'endors.

~Une durée indéterminée plus tard~

Je dois être en plein rêve, car je sens une main sur mon visage.

- Pssst Jean, debout~

/POV Marco/

Je me réveille doucement, je me demande bien où je suis. Je sens qu'il y a un truc qui cloque, il y a comme... un vide. En quelques secondes je m'aperçois avec horreur qu'il me manque mon bras.

- Mon dieu, mais comment ?!

Je me rappelle douloureusement des derniers souvenirs... Quelque chose a explosé derrière moi et Jean était là...

- Jean ?! Il doit s'inquiéter, il faut le prévenir! ai-je vite pensé.

Je tente de me lever mais quelque chose m'écrase l'épaule.

- Qu'est-ce qu-

Je perçois faiblement dans le noir Jean qui dort. Mais qu'est-ce qu'il fait là ? Enfin, il m'a l'air paisible pour une fois, je n'ai presque pas envie de le réveiller.

- Pssst Jean, debout~ lui ai-je murmuré en lui caressant la joue.

Il commence à ouvrir les yeux avant de s'assoir.

- Hmm...

/POV Jean/

Je me réveille doucement puis m'assois.

- Hmm...

Je crois que je commence à halluciner, j'ai cru entendre sa voix. Et c'est quand je le vois assis à côté de moi que je me dis que je ne peux pas rêver!

- Mon dieu, Marco!

Je ne peux pas m'empêcher de le prendre dans mes bras, mais je fais attention.

- J'étais si inquiet pour toi, tu m'as fait tellement peur, j'ai cru t'avoir perdu! Je me refais plus jamais un coup pareil, compris ?!

Il s'est reculé et ajouta d'un ton moqueur.

- Alors comme ça, le grand et brave Jean Kirschtein s'est inquiété pour moi ? Haha, tu me surprendras toujours!

Je rage au fond de moi, qu'est-ce qu'il peut m'embêter celui-là! Je regarde furtivement à droite puis à gauche pour vérifier qu'il n'y ait personne mais de toute façon il fait assez noir.

Comme je n'ai pas envie de répondre et pour qu'il cesse ses moqueries, je l'embrasse.

/POV Marco/

Alors comme ça Monsieur se serait inquiété pour moi. Je prends ça à la rigolade et me dis que certainement il exagère. Enfin je n'ai pas vraiment le temps d'y penser, puisque d'un coup il vient poser ses lèvres sur les miennes.

Non... Non ce n'est pas possible, je dois rêver! Ou je suis mort et c'est le paradis ?! Cela ne peut pas être réel! Ou alors... Il veut se payer ma tête, je ne vois que ça...

/POV Jean/

Je me recule et attends plutôt impatiemment sa réaction. Je ne vois pas grand chose, il couvre sa bouche ? Je n'en sais rien, mais ce qui est sur, c'est que je l'entends sangloter et ce n'est absolument pas la réaction que je souhaitais!

- Non Marco, pourquoi... ?

- Tu... Tu te moques de moi, c'est ça ?

- Mais non enfin! C'est-

- Si! T-Tu sais que je t'aime, tu veux juste te payer ma tête! Je croyais qu'on était ami tout de même...

- C'est insensé ce que tu dis... J'aimerais que l'on soit... Plus que des amis...

- P-Pour de vrai ?

- Oui...

- Je ne te crois pas! Tu as si soudainement changé, c'est impossible...!

Je lui attrape sa main avant de donner mon point de vue.

- Il y a 5 jours, j'ai failli te perdre, c'est à partir de là que je me suis remis en question. Quand l'infirmière a dit que tu ne t'étais toujours pas réveillé, j'ai éprouvé une drôle de sensation... Chaque soir, je venais te voir et je restais assit sans bouger à attendre un quelconque signe de réveil de ta part. Et plus les soirs avançaient, plus je perdais espoir. Je me disais que la seule chose à laquelle je tenais n'était plus là. Je ne te mens pas mon Marco, je ne vois pas pourquoi je le ferais, parce qu'après tout, je...

- Tu ?

Je prends une grande inspiration, je suis arrivé au moment fatidique... Je ferme les yeux avant de me blottir dans son cou pour tout avouer.

- Parce que je t'aime merde! Rah, faut vraiment tout te dire à toi!

Je l'entends, il rigole un peu. C'est un mélange étrange entre rires et larmes, de joie j'espère...

- Je voulais simplement te l'entendre dire! Pardon d'avoir douté de toi...

- Ce n'est rien, je comprends...

- ... J'en reviens toujours pas...

- Et pourtant!

Je dépose un rapide baiser dans son cou pour lui faire comprendre que c'est bien réel.

- Haha Jean, arrête y a du monde...!

- Tu te moques de moi là ? Il y a personne espèce de rabat-joie!

- Je ne te permets pas!

- Trop tard, tu es à moi maintenant!

Sur ce, je l'ai pris dans mes bras, je ne voulais plus me séparer de lui...