Chapitre 12

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― Mais foutez-moi la paix, BORDEL DE MERDE !! s'écria-t-il. Je vais bien !!

― Céline, te voilà ! fit Amandine en venant vers moi. Tu vas peut-être pouvoir le raisonner, toi !

― Euh...

― Il nous a appelés tout à l'heure pour savoir si on voulait se soûler avec lui, on pensait qu'il rigolait ! Le temps qu'on arrive, il était déjà complètement bourré, et impossible de l'arrêter ! Il s'est énervé, et juste avant que tu arrives il a balancé une rangée de verres par terre !

― Fermez vos gueules, bande de tarés !! braillait Maël avec colère, agrippé au bar. Vous comprenez rien !

― Hé, vous ! lança le patron dans notre direction. Vous vous débrouillez pour le sortir, sinon j'appelle les flics !

― S'il te plait, Céline..., m'implora Amandine.

― Non, s'il me voit ce sera encore pire ! chuchotai-je. Il ne doit surtout pas...

― Putain de vie de MERDE !!

Brusquement, il envoya valser furieusement deux bouteilles posées sur le comptoir, qui se fracassèrent par terre. Le patron hurla des insultes et saisit son téléphone.

― Je vous encule tous, bande d'enfoirés !! beugla Maël, hors de lui.

Il se redressa à moitié, défit sa braguette et pissa contre le bar, à la vue de tous.

― Mais ça va pas !! s'écria le patron. Les flics arrivent, je vous préviens !

― C'est peut-être mieux, concéda Antoine, totalement dépassé, comme nous tous.

― J'en ai marre, MARRE !! cria Maël, qui pleurait maintenant. Marre de cette vie, marre de tous ces cons !

J'échangeai un regard désemparé avec ses amis. Ils ne comprenaient pas sa souffrance, le lendemain seulement de notre retour du ski.

― Allez tous vous faire foutre !! brailla-t-il encore, en refermant sa braguette. Merde à la vie ! Merde à tout ce merdier !

Il se précipita sur la chaise la plus proche, la saisit à deux mains pour la balancer sur le sol avec rage. Elle fut assez solide pour résister, mais le choc provoqua un boucan d'enfer.

― Mais arrête !! s'écria Amandine, en larmes.

Je peinais à retenir les miennes. Je n'osais pas l'approcher, convaincue que ça ne ferait qu'empirer la situation. Perdu dans son délire, il ne voyait plus personne. Deux hommes parmi les clients se levèrent finalement pour se diriger vers lui. Ils voulurent l'attraper par les bras pour l'évacuer, mais Maël leur envoya une autre chaise, leur beuglant des insultes à la face.

Je remarquai que sa main saignait. Certains morceaux de verre étaient teintés de rouge. Mon cœur se serra encore plus, impuissante. Les deux hommes étaient parvenus à le coincer dans un angle de la salle, quand les policiers débarquèrent enfin.

― Police, écartez-vous ! cria le premier en entrant.

― Il est là, attrapez-le ! leur indiqua le patron.

― Merde, faites chier !! cria Maël en se rattrapant à un pilier de la salle. Foutez-moi la paix, bande d'enculés !

Les deux clients s'écartèrent pour laisser les policiers se saisir de lui. Quelques secondes plus tard, Maël était sorti sur le trottoir, solidement encadré par deux policiers. Plongé dans sa folie, il continuait à se débattre et à crier des insultes, maudissant la vie et ceux qui s'en prenaient à lui.

Aimer, rire... survivre (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant