Chapitre 17

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― Est-ce qu'on peut ouvrir les cadeaux, maintenant ? demanda un cousin quand la bûche pâtissière fut avalée.

― Tu ne peux pas attendre un peu, toi ? lança sa mère. Il n'est pas encore minuit !

― Oh, on n'est pas obligés d'attendre ! Plus personne ne croit au père Noël, ici !

― C'est vrai, enchaîna le deuxième cousin, la foudre ne va pas nous tomber sur la tête si on les ouvre avant !

Brigitte rit joyeusement, avant de donner son feu vert :

― Allez-y, chenapans !

Dans une ambiance chargée d'allégresse, chacun apporta les cadeaux qu'il avait amenés et les posa sur la table, à la place des personnes concernées. Le sapin était trop petit pour les accueillir tous, sans compter que cela aurait provoqué un joyeux bazar général !

Maël en déposa un à la place de sa mère, et un pour moi. Je fis de même pour lui. J'étais à la fois anxieuse et excitée. C'était la première fois que l'on s'offrait quelque chose – si l'on exceptait le séjour à la montagne. Noël était pour moi une occasion unique pour chacun de prouver à ses proches combien on les aimait. J'avais la nette impression que mon cadeau pour Maël était bien en-deçà de ce que j'éprouvais pour lui...

Enfin, la table fut recouverte de paquets aux emballages bariolés. Brigitte donna le signal pour l'ouverture, et pendant plusieurs minutes seuls les bruits des papiers froissés et déchirés résonnèrent dans la salle à manger.

J'ouvris le petit sac décoratif que Maël avait placé à ma place. Dedans, je trouvai une petite boîte carrée de cinq centimètres de long, qui fit battre mon cœur tout à coup. Je lançai un coup d'œil à mon amant. Il n'avait pas encore touché à ses paquets, attendant que je découvre le mien. Son sourire était un peu forcé, un peu inquiet...

Je m'empressai d'ouvrir la boîte, et retins soudain mon souffle. Il s'agissait bien d'un écrin, comme je l'avais supposé. À l'intérieur se trouvait une fine bague en argent avec une petite améthyste insérée.

Je relevai les yeux vers lui, ébahie.

― Il n'y a aucun message derrière ! s'empressa-t-il de préciser. C'est juste un bijou comme ça, pour que tu sois encore plus belle, dit-il un peu gauchement.

Je lui souris franchement, avant de le prendre dans mes bras et de lui plaquer une bise sur la joue.

― Maël, elle est superbe ! soufflai-je en reculant. Merci, merci infiniment !

― Est-ce qu'elle te plait ? Je veux dire, la couleur, tout ça ?

― Mais oui ! Elle est simple et discrète, comme j'aime, dis-je avec un grand sourire.

La marque inscrite sur l'écrin était connue pour être bon marché. Je n'y prêtai aucune attention, sachant très bien ses moyens financiers limités. En revanche, sa valeur sentimentale, elle, venait de grimper en flèche ! Je l'ôtai de son écrin et la passai à mon majeur, où je mettais parfois une bague. Elle allait parfaitement.

― Comment tu as fait pour avoir ma taille ?

― Je t'ai emprunté une de tes bagues...

― Hé dis-donc ! lança Maryline depuis l'autre bout de la table. C'est pas toi qui me charriais l'autre fois sur une bague à offrir ??

― Ah oui mais non ! fit Maël en rougissant, tous les regards amusés maintenant tournés vers nous. Ça n'a rien à voir ! Je te parlais d'une bague officielle, là ce n'est pas le cas !

Aimer, rire... survivre (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant