Le lendemain de leur premier échange, il pleuvait. D'énormes gouttes froides s'écrasaient sur le manteau de Lucas, alors qu'il courait derrière le bus, dans l'illusion futile de le rattraper. Sans succès. Alors quand il trébucha dans une flaque d'eau, il perdit l'espoir de rattraper le transport scolaire, et se décida enfin à rentrer à pieds.
En se relavant lentement de la flaque - qu'il venait de maudire sur huit générations - il repensa à sa soirée d'hier. Enfin, au début de soirée, qu'il avait passé à parler avec Enora. En plus d'être belle, elle était infiniment gentille avec lui. Par leurs conversations en avion de papier, il avait appris qu'elle étais plus vieille de lui d'un an, elle qu'elle ne prenait des cours à la maison. Cela expliquait le fait qu'il ne l'avait jamais vu au lycée.
Elle lui avait aussi dit qu'elle écrivait. Et lui, qu'il dessinait. S'en était suivie une conversation sur l'art, qui avait énormément plu au roux. Rares étaient les gens de son âge - ou un peu plus, vu celui d'Enora - qui parlaient de ces sujets, bien plus intéressants que les jeux vidéos ou que la dernière note de mathématiques d'untel.
Quand il rentra chez lui, il se rendit compte qu'il ne profiterai pas de la discussion avec la brune. Leurs écritures auraient été illisibles, une fois le papier passé sous la pluie.
La perspective de ne pas pouvoir écrire à sa voisine ce soir là le chagrinait plus que de besoin.
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Enora
Short StoryTous les soirs, un jeune garçon ouvre ses rideau et contemple la maison d'en face. Tous les soirs, une jeune fille ouvre sa fenêtre et regarde la maison d'en face. Tous les soirs, les deux adolescents se regardent ainsi, complice, sans se dire un mo...