CHAPITRE 2

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Le fiacre avançait bon train et les passagers étaient assis confortablement dans les sofas rouges. Le beau temps faisait ressortir la beauté de l'or qui en enserrait les bords.
Le cortège s'arrêta enfin devant un portail de fer blanc tenu par deux gardes en armure dont l'une dorée et l'autre argentée.

- Hàlte-là! Déclinez votre identité.
-Famille Ecwick, répondit John.
-Tour numéro trois sur votre gauche, dit le garde après​ avoir consulté un vieux parchemin.

Le garde en or leur ouvrit le portail.

Les Ecwick arrivèrent donc dans la cour du Palais royal. De part et d'autre de l'allée de dalles qui menait au château se trouvaient un jardin, d'autres allées menant à différents endroits, des arbres et quelques bancs. Deux petites haies qu'on pouvait facilement enjamber faisaient le contour du chemin et quelques mares et étangs étaient visibles dans les parcs de fleurs.

Ils convergèrent vers leurs somptueux appartements pendant que des valets venaient chercher leurs affaires. Ils retrouvèrent Elsa et la servante puis, entrèrent.

-C'est à moi d'aller dans la chambre du haut cette fois !
-Bien tenté Aaron, mais je n'ai pas rapetissé depuis la dernière fois: Comme je suis la plus grande, j'ai la plus grande chambre, c'est logique !
-Bon, j'ai​ compris,se lamenta-t-il en fouillant dans sa poche, tiens ...

Il lui tendit deux billets d'une valeur de chacun mille livres. Voyant qu'elle lui tendait son autre main, il doubla la somme.

-Maman ! Finalement, je me suis dit que donner ma chambre pour cette fois à mon frère lui ferait le plus grand bien !
-Tu as raison ma chérie, tu fais preuve d'une grande maturité.

Et Elsa, enchantée de pouvoir enfin s'acheter les habits qu'elle voulait s'en alla gaiement vers le marché du château sans remarquer le sourire narquois de son frère.

Aaron -qui connaissait par cœur la résidence- se dépêcha vers son coin secret afin d'éviter la future fureur de sa sœur. Il passa sous un hêtre puis traversa un buisson touffu; il prit le temps d'enlever toutes les feuilles qui s'étaient accrochées à ses "vêtements" (si l' on pouvait appeler cet accoutrement ainsi...), il arriva enfin dans son coin privilégié: Un vieux pont passait par-dessus le petit étang qui faisait le contour de la motte de terre. Il le traversa afin d'aller se percher sur une des branches du vieux saule pleureur comme il en avait pris l'habitude. Il aimait à réfléchir ainsi perché.
Il rêvassait ainsi​ depuis quelques temps déjà lorsqu'il​ entendit comme un petit couinement, comme si quelqu'un pleurait...

Aaron Ecwick et L'Autre mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant