Aaron Ecwick et L'Autre monde

CHAPITRE 3

N'était-il pas le seul à connaître cet endroit ? Qui avait bien pû découvrir son jardin secret ? L'avait-on espionné ? Plus important: qui pleurait ?
Il entreprit de chercher la personne qui troublait sa tranquillité mais, ne trouvant personne au bout d'une heure, il allait se résoudre à laisser cet inconnu tranquille lorsque ce dernier ou plutôt cette dernière chuchota:

-Il y a quelqu'un ? S'il vous plaît ?
-Euh... oui, je peux vous aider ? dit Aaron, gêné.
-Oui, s'écria la voix avec espoir, aide-moi à sortir d'ici et tu en seras récompensé !
-Vraiment, dit-il avec intérêt, c'est à dire ?
-Eh bien en fait, je suis, comment dire, un peu​ spéciale donc... Bref, si tu m'aides à sortir d'ici, je te montrerai quelque chose...
-Quoi ?
-Je te le dirai une fois sortie d'ici, mais dépêche-toi s'il te plaît.Je ne tiendrai plus très longtemps.
-Jure-le.
-Je jure sur ma vie que je te montrerai une chose que tu n'as aucune chance de voir autrement si et à compter du moment où tu m'auras sortie d'ici.

Il réfléchit un peu...

-Marché conclu ! Que dois-je faire pour te sortir de... Euh, au fait, où est-tu d'ailleurs ?
-Tu jures de ne le répéter à personne ?
-Eh bien, de toute façon, ça ne m'avancerait à rien de révéler ta cachette, ce serait plus intelligent de la garder secrète au cas-où.
-Jure-le !
-Je le jure sur l'honneur des Ecwick !
-Je suis enfermée dans l'arbre.
- De quoi ?

Il toqua dans l'arbre pour vérifier s'il était possible qu'une cachette soit dissimulée dans ce grand tronc, mais il n'était pas creux.

-Est-ce que c'est une blague ?
-Non, je t'expliquerai après, sors moi de là !
-Comment, demanda-t-il sans grande confiance.
-Fais couler un peu de ton sang au creux des trois branches principales de ton arbre. Tu n'as qu'à te couper avec la branche cassée juste là.

Il allait répondre mal, très mal à cette folle qui lui demandait de verser son sang si precieux à ses yeux que lui avaient légué ses parents dans un arbre et surtout, de se couper avec une branche cassée, (non mais sérieux: ça doit faire super mal, c'est quoi cette barbarie !?) lorsqu'il entendit soudain sa sœur l'appeler:

-Aaron ! Où es-tu, papa et maman te cherchent, on part bientôt !

Mince, elle l'avait déjà suivi par le passé, mais elle s'en rapprochait de plus en plus. Le coin d'Aaron ne resterait donc plus longtemps secret à ce rythme. Décidément, trop de gens commençaient à connaître cet endroit...

-J'arrive Aaron !
-Je t'aiderai, chuchota la personne dans l'arbre, si tu me sors d'ici, maintenant !

Il ne restait plus que deux choix à l'adolescent, faire confiance à une voix qui lui demandait de s'écorcher le bras avec une branche cassée et de faire couler son sang (personne qu'il ne connaissait pas) où tout expliquer à sa sœur. Le lecteur s'en doutera: le choix était relativement simple.