Cap de m'aimer à en mourir ?

Chapter Twelve

Le carillon sonne les huit coups de vingt heures. Il fait nuit noire. On dirait même qu'il neige. Impossible à Los Angeles. Lauren s'active dans le coin cuisine. Il faut bien qu'elles mangent. Elle est nulle en cuisine.

" Dis Camila ! Tu veux pas qu'on commande un chinois plutôt ? Je sais pas cuisiner. "

Camila explose de rire. Ca ne l'étonne même pas. Elle a bien envie de nems. Et du riz cantonais. Oh oui . Elle a envie de chinois.

" Oui ça me dit bien. J'appelle. "

Lauren la regarde déambuler dans le salon. Elle tourne en rond quand elle est au téléphone. Très sexy. Lauren s'impatiente. Elle a faim. Il lui faut deux choses pour être rassasiée. Du chinois et Camila. Elle sourit en y pensant.

Camila essaye de se faire comprendre. Il parle que chinois ou quoi ce gars ?

" Des nems. Oui. Et du riz cantonais. DU RIZ CANTONAIS. Du Riz Can-to-nais. Argh. Lauren aide moi. "

Elle regarde par la fenêtre en finissant son appel. Enfin. Elle a faim. Il n'y a plus qu'à attendre. S'il trouve l'adresse. Vu qu'il comprend rien. Elle est lassée. C'est épuisant les gens qui viennent vivre en Californie et qui ne comprennent pas un mot d'anglais. Camila, elle aurait envie de les renvoyer chez eux pour qu'ils apprennent l'anglais avant de venir. Après tout, elle aussi elle avait appris. Elle chasse vite ces pensées. Manquerait plus qu'elle soit extrémiste.

" Tu sais qu'il fait nuit? Donc on peut considérer qu'on est le soir... "

Lauren. Le regard provocant. Habitude à prendre.

" Il va falloir calmer tes ardeurs alors. Parce que moi j'ai faim. "

* Dring Dring *

Comme pour accentuer sa phrase. La nourriture tant attendue qui arrive. Il aura trouvé finalement ce chinois pseudo américain.

A partir de ce moment tout va très vite. Un peu comme à chaque fois en fait. Elles mangent leurs nems et leur riz cantonais. Elles ne se lâchent pas du regard. Lauren soutient les yeux noisettes de Camila. La cubaine soutient les émeraudes qui la toisent. A peine ont-elles fini, elles sont déjà quasiment l'une sur l'autre.

" C'est long tout un après-midi à tes côtés sans pouvoir te toucher. "

Dans un mélange d'essouflement et de désir, la phrase est prononcée. Le ton est donné. Lauren ne veut plus la lâcher. Camila non plus remarque. C'est étrange. En si peu de temps. C'est pas vraiment de l'amour. Plutôt de l'adrénaline. A laquelle se mêlent quelques sentiments encombrants. La brune laisse vagabonder ses mains. Pulsions. Caresses. Douceur.

Camila en frissonne. Elle se concentre sur les courbes de se partenaire. Elle aussi, elle laisse courir ses doigts le long de l'échine de Lauren. Gémissement. Tout petit. Elle en laisse échapper un à son tour.

Pendant plus de deux heures elles laissent aller leurs sens.

" Maintenant je peux t'embrasser. " Elle le dit en s'approchant de Camila.

Camila bloque sa respiration, par simple automatisme, et par désir.

" Ca fait deux heures que tu m'embrasses. Il me semble. "

" Oui mais là, c'est pas pareil. Ce baiser là, je l'ai gagné. "

Elle commence par lui voler un baiser. Juste pour la forme. Pour s'attarder un peu plus longtemps sur ses lèvres. Elle commence à y prendre goût. Une douceur incomparable. Pas comme les autres. C'est celles de Camila. Après tout. Elle n'est pas comme les autres.

" C'est compliqué quand même... "

" Qu'est-ce qui est compliqué? "

" Toi. "

Camila ne sait pas trop comment interpréter les paroles de la brune. Elles sont si, soudaines. Silence.