Chapter Thirty-Four

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Des heures. Des jours. Des semaines. Le temps passe trop vite. Lauren n'est jamais rassasiée. Elle en veut toujours plus. Un trop plein d'amour dans sa poitrine, qui ne demande qu'à sortir. Elle l'a trop longtemps retenu. Elle veut désormais le lâcher. Sans retenue. Elle n'en a pas assez, elle veut que Camila aille encore plus loin. Jeu addictif. Comme s'il lui manquait sa dose. Sa dose d'adrénaline. Elle travaille dans un bar. L'argent venait à manquer et Lauren n'est pas le genre qu'on entretient. Elle veut son argent. Équité. Il est tard et de nombreux ivrognes sont passés devant son comptoir. Fatigue. Elle pense à Camila, qui doit dormir à cette heure là.

Camila a tourné en rond toute la soirée. Trop de questions. Trop de manque. Lauren n'est pas là, elle ne peut pas dormir. C'est comme ça. Implacable. Elle a besoin de la chaleur de son corps, pour dormir. Accro à sa peau. Elle s'étonne elle-même. De ne pas l'avoir vu plus tôt ? De ne pas réussir à l'admettre ? Ou d'être sure de ne jamais le lui dire, à Lauren. Elle doit être seule cette nuit. Elle a pris une décision. Grande décision. Elle se dépêche de s'habiller. Elle écrit sur un papier. Et part déambuler dans les rues mal famées de la ville. Frissons. Elle n'est pas rassurée. Du tout. Des corps qui glissent le long des murs, comme s'ils n'avaient pas de visages. Des yeux perçants, qui brillent dans le nuit. Des cigarettes incandescentes, qui s'opposent à la nuit, éclairant à peine ces visages tordus. Pas possible. Plus jamais elle ne veut venir ici. Et Lauren n'y viendra plus.

Maigre soirée. Elle n'a pas beaucoup travaillé, elle s'est beaucoup ennuyée. Elle sort des vestiaires alors que le jour se lève. Soleil réconfortant. Orange. Incandescent. Elle pense à Camila. Elle hésite à aller chez elle, directement. Elle doit encore dormir, ne surtout pas déranger les anges qui dorment. Elle sourit et part chez elle. Elle déteste son appartement, bien plus qu'avant. La porte de son immeuble a encore été défoncée. Tellement rassurant. Elle court presque jusqu'à sa porte. Elle imagine déjà le pire, sa porte éventrée, son piano détruit. Ou disparu. Au lieu de ça, un mot sur la porte. Elle s'approche, et reconnait l'écriture de Camila.

Fais de moi la plus heureuse. Rends ton appartement.

C.

Le soleil est déjà haut dans le ciel. Camila fulmine. Elle tourne et retourne dans son salon. Pourquoi avoir laissé un mot? Quelle idée stupide ! Et si elle ne venait plus jamais ? Elles sont montées tellement haut, dans leurs dédales de sentiments. Que si elle devait chuter, maintenant, ce serait tellement douloureux. Chute mortelle. Faut qu'elle se change les idées. Mais elle ne peut pas partir, si Lauren arrivait ? Elle allume la télé. Des programmes sans intérêt, parfait. Le bip d'une grue, ou quelque chose du genre. De plus en plus fort. Elle a envie de hurler, pas maintenant ! Ce bruit agaçant qui n'en finit pas. Et le bip de son portable. Elle se rue dessus, espérant lire Lauren.

Ouvre ta baie vitrée, vite.

L.

Camila ouvre la porte fenêtre, sans comprendre. Et le bruit de travaux qui se décuple. C'est pas vrai! Trente secondes et un piano apparaît dans l'encadrement. Elle le reconnait. C'est celui de.. La porte s'ouvre avant la fin de sa réflexion. La brune incendiaire, sourire aux lèvres. Elle s'approche de la fenêtre et guide son piano, dans le salon. Alors elle a dit oui. Alors elle le fait. Elle va s'installer avec elle. Son coeur explose de bonheur, et des papillons viennent lui chatouiller le ventre. Sourire aux lèvres. Perfection.

" Bienvenue chez nous. "

Une étreinte. Les mots qui résonnent. Les coeurs qui battent. Comme un nuage de papillons qui s'échappent de leurs corps brûlants. La douce brulure de l'amour. 

Cap de m'aimer à en mourir ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant