Chapter Thirty

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Ballade en forêt. Le bruit du vent dans les arbres. Le soleil tacheté par le soleil. L'odeur de sous-bois. Les branches qui craquent sous les pieds. Lauren adore ça. L'odeur de la liberté. Ca fait une heure qu'elles marchent en silence. Elles se sourient de temps en temps. Bouffée d'oxygène. Loin du tumulte des rues californiennes. Bruit soudain. Une biche passe non loin. Elles s'émerveillent.

" C'est magnifique. "

Lauren savait que ça lui plairait. À sa cubaine.

" Tu n'as pas tout vu. "

D'énormes buissons. La brune commence à les traverser. C'est un peu compliqué. Mécontentement. Et là. Camila est époustouflée. Elle lâche un soupir d'émerveillement. Une magnifique cascade. L'eau est claire. L'air est pur. Elles entendent les oiseaux. Ambiance paisible. Elles restent des heures. Ici. Coupées du monde. Bonheur parfait. L'eau est rafraîchissante. Frissons sur la peau. Les gouttes qui coulent le long du dos. Éphémère.

" Il est temps de rentrer. "

Lauren n'a pas envie. Il y a une soirée. Ce soir. Avec des tas de gens.

Que des cons.

Lauren rit. Elle va s'amuser ce soir. Tous les prendre de haut. Ils n'en valent pas la peine. Elle a bien mieux. Elle a Camila. Cette dernière la regarde. Amusée. Elle voit bien que Lauren pense. Très fort. Elle se demande à quoi.

**

En route pour la soirée. Main dans la main. Les gens se retournent à leur passage. Des bombes. Camila en robe. Lauren en short. Pour changer. La musique résonne. En sourdine. La fête n'est pas loin. Mais pas si près. Appréhension. Niveau sonore assourdissant. Sonnette. Bruits de pas. Rires. La porte s'ouvre. Coup d'oeil expert.

" Bienvenue ! Entrez, servez vous, amusez vous ! "

Des tas de gens. Des litres d'alcool. Des dizaines de grammes de drogue. En tout genre. Y'en a pour tous les goûts.

" Ca craint ici. "

" Ca me rappelle la première soirée où tu m'as emmenée. "

Lauren sourit. Elle n'a pas oublié. Oh non. Premier contact. Ses lèvres contre celles de Camila. Bousculade. Les gens sont bourrés. Il n'est pas tard. Lauren le note. Stupides personnes. Elle cherche où s'assoir. Trop de gens. Pas assez de place. Elle attrape la main de Camila. Tirée de ses pensées.

Camila suit sa brune. Tant bien que mal. Passage par la cuisine. Deux verres. Une bouteille. Des glaçons. Deux pailles. Du citron. C'est parti. La course recommence. Elle passe le long des gens. Elle n'a pas le temps de les voir. Elle ne voit que le dos de Lauren. Et sa main dans la sienne. Tout le reste va presque trop vite. Escaliers. Sourire. Comme au commencement. Chambre vide. Clé. Elles sont sur le lit.

" Je vois que nous progressons. Nous n'avons pas que la bouteille cette fois ! "

" J'ai anticipé, c'est pour ça que c'est moi qui ai tout pris. "

Camila rit. Elle était tellement stressée. Ce soir là. Elle n'avait pensé à rien. Sinon à ramener "à boire". Selon les désirs de Lauren. Cette fois, c'était plus agréable. Elles discutent. Comme la première fois. Elles rient. Camila commence à être saoule. Lauren la regarde. Intensément. Regard suggestif. Leurs lèvres se rencontrent. Le poids de leurs habits s'allège. C'est excitant. Dans un endroit qu'elles ne connaissent pas. Dans une chambre qui ne leur appartient pas. Camila a senti son plaisir se décupler. L'excitation de l'inconnu. Son coeur bat trop fort. Son souffle est trop rapide. Elle est allongée. A côté de sa Lauren. Souriante. Comme d'habitude.

Clic clic clac

La poignée bouge. Quelqu'un essaye de rentrer. Lauren se lève. Met ses sous-vêtements. Elle ouvre comme ça. Camila est sidérée. L'homme qui se retrouve en face aussi. Visiblement. Un instant. Et il se refait une consistance.

" Eh, ils ont pensé à tout ! J'savais pas, on m'dit rien à moi. C'est combien ? J'ai de quoi payer poupée. " Regard Lubrique.

Lauren s'apprête à répliquer. Très méprisante. Une voix la coupe.

" C'est 5 000. "

Un long frisson la parcoure. Elle aimerait s'être trompée. Elle aimerait n'avoir rien entendu. Sa cubaine a bien prononcé cette phrase. Elle a reprit. Le jeu. Alors c'est cette sensation ? Quand la personne que vous aimez vous donne. Vous ordonne d'être possédée par quelqu'un d'autre. Ca fait mal. Elle regrette. Jamais elle n'aurait du dire ça. Paris. Tu parles d'un romantisme. Elle a jamais été aussi conne que là-bas. Malsaine, aussi. Elle déglutit.

" Pour les deux ? "

" Non. Juste pour elle. À prendre ou à laisser. "

" Je prends ! "

Camila sort. Sans un regard pour la brune. Lauren veut la retenir. Elle a besoin d'amour. D'un regard qui lui dirait que Camila l'aime. En vérité. Camila ne peut pas regarder Lauren. Elle ne veut pas montrer. Montrer qu'elle a mal. Qu'elle souffre d'avoir dit ça. Mais le jeu. Le jeu commande.

L'homme ferme la porte. Plein de désir. Il s'approche pour l'embrasser. Lauren recule.

" Faut payer d'abord. règle numéro un. "

Surprise. Elle paraît confiante. L'homme fouille frénétiquement ses poches. Il sort les billets. Tremblant. Lauren sourit. Charmeuse. Elle lui attrape la cravate. Le tire sur le lit. Alors qu'elle le chevauche, elle sent une bosse se former. Contre ses cuisses. Dégoutant. Elle l'allume. Le pauvre gars n'en peut plus.

" Ca te dirait qu'on pimente un peu ? Je pourrais t'attacher au lit. "

L'homme est tellement excité. Il acquiesce. Il en bave presque. Elle lui attache les poignets. Délicatement. Et serre. Violemment. Il couine. Mais ça l'excite encore plus. Elle lui dit de fermer les yeux. Qu'il va en avoir pour son argent. Elle se penche à son oreille. Elle lui murmure.

" Tout à l'heure, c'était ma copine connard. Et tu nous dérangées. "

Il sursaute. Le temps qu'il ouvre les yeux. Elle n'est plus là. 

Cap de m'aimer à en mourir ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant