Chapter Eighteen

392 26 0
                                    

*Driiiiing*

Stress. Stress. Stress. Elle en tremble. La pauvre. Lauren voudrait presque lui dire de partir. Lui prendre la main. L'emmener loin. Mais elle ne fait rien. Un pari est un pari. Malheureusement.

Une femme qui a passé la cinquantaine ouvre la porte. Elle manque de hurler.

" Hija ! Ma chérie que fais-tu là? Tu nous avais manqué! Oh viens là, que je t'embrasse. "

Camila est surprise. Ça se voit. Elle s'attendait pas à une réaction pareille.

" Ton père n'est pas là pour le moment. Mais vous resterez bien manger ! Ca fait tellement longtemps. D'ailleurs je crois que tu ne m'a toujours pas présenté ton amie. Tu deviens malpolie ma fille. " Elle dit en riant.

" Maman. Je te présente Lauren. Lauren, ma mère. "

Elles entrent. Camila regarde partout. Ca n'a pas changé. Non. Pas d'un poil. Étonnant comme les vieux se complaisent dans la routine. Comme si elle n'était jamais partie. Comme si elle était venue hier.

Elles s'installent toutes les trois dans le salon. Lauren parcourt la pièce du regard. Elle imaginait ça plus... Plus design. Moins vieux. Pas comme ça en tout cas. Elle sent Camila lui prendre la main. Bref sursaut. Elle la regarde. L'air tu-es-sure-de-ce-que-tu-fais? Mais Camila ne se démonte pas. Elle garde fermement la main de Lauren dans la sienne.

Le regard de sa mère tombe sur leurs mains. Bref silence.

" J'ai l'impression que je ne sais pas tout... "

" Maman. "

'Respire un bon coup. Tu es grande. Il est temps d'assumer.'

" Lauren est, je. On est ensemble. "

Aucun changement d'expression de la part de sa mère. Aucune réaction tout court. Visible du moins. Elle s'attend au pire. Mais elle est pessimiste. Elle le sait ça.

" Tu sais après ton départ, j'ai beaucoup réfléchi. Et j'ai compris pas mal de choses. Je me fiche de savoir avec qui tu sors, qui tu aimes. Fille ou garçon. Peu importe. Ce que je veux c'est te voir heureuse. Mais surtout c'est te voir. Tu m'as tellement manqué pendant trois ans. J'ai réalisé que j'avais fait un erreur. Une erreur de jugement. Les préjugés tu sais... "

Léger tremblement dans la voix. Elle est émue. Elle a dû y réfléchir longtemps. À ce qu'elle lui dirait. Si un jour elle revenait. Et elle l'a fait. Elle est revenue. Camila remercie secrètement Lauren. Et Dieu. Auquel elle ne croit même pas.

Son père finit par rentrer. Les présentations sont faites. Réaction similaire de la part de son père. C'est fou. Un simple coup de tête. Et beaucoup de courage. Ça peut changer beaucoup de choses. Même les choses impossibles. Elles restent manger chez les parents de Camila. Lauren apprend à connaître sa "belle famille". C'est assez étrange comme situation. Ça devient presque sérieux entre elles. Peut-être. Ce serait pas un mal. Si ? Trop de questions. Pas assez de réponses. Profite. C'est ce qu'elles font. Elles profitent. Et elles le vivent bien.

La soirée se passe. Vite. Elles ne voient pas le temps passer. Normal. Elles se sentent bien. Ici. Comme chez elle. C'est le cas. Non ? Lauren est à l'aise. Elle retrouve un semblant de famille. Celle qu'elle n'a plus. Depuis tellement longtemps. Elle aurait presque envie de pleurer dans les bras de Sinuhe. Juste pour sentir le réconfort maternel. Qui lui manque tant.

'Oh maman. Tu me manques tellement. Si tu m'entends. J'espère que tu es fière de moi.'

Penser la fatigue. Elle réfléchit trop. Quoique. C'est passager. Elle ne réfléchit jamais. En temps normal. Coup de tête. Coup de coeurs. Trahisons. Regrets? Passé. Présent. Toujours. Toujours. Toujours. A l'aveugle. Profite. Profite. Et n'oublie jamais. Futur. Ne jamais y penser. Ça ferait mal. Bien trop.

" Ma chérie, tu t'endors. "

Lauren sursaute. C'est vrai. Il est tard.

" On va vous laisser partir les filles. Allez vous reposer. Mila ça m'a fait tellement plaisir de te revoir. Lauren ravie d'avoir fait ta connaissance. Promettez nous de revenir régulièrement ! "

" Avec plaisir Sinuhe. "

" Bien sur maman. "

Elles sortent. Dans la chaleur d'un hiver qui n'existe pas. Miami. La nuit. Magnifique. La chaleur entoure leurs mains jointes.

" Cap. " est chuchoté au creux de l'oreille de la brune.

Frisson. Bonheur.

Cap de m'aimer à en mourir ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant