Alex, Maxence, Adèle, Mélina et moi étions en train de flâner, comme à notre habitude, le long des rues entourant notre quartier. Ah, il y avait aussi Engel. Je l'oubliais tout le temps celui-là ! En même temps, il est discret comme un caméléon : il arrive à se camoufler dans n'importe quelle foule !
Il faisait beau, et le soleil cognait tel un boxeur enragé. Nous étions à New York, dans l'arrondissement de Manhattan. Il était alors jeudi, de l'année 2467. La ville était calme, les beaux jours arrivaient. Aucune attaque n'avait été signalée depuis trois jours. Notre petit groupe avait prévu une sortie le soir même, dans un salon rétro de danses anciennes , là où la valse, le tango et la salsa seraient à l'honneur. Je savais que nos ancêtres étaient friands de ces danses populaires, qui me fascinais tout particulièrement.
Tout le monde rigolait, s'amusait. À part une personne : Engel. À vrai dire, ce type m'ennuyait et me donnait la chair de poule. Il avait toujours ce petit air snob, froid.
La journée passa d'une vitesse phénoménale ! Vers 18h15, je commençais à rentrer chez moi pour me préparer.
Oh ! Mais je ne me suis pas présentée ! Quelle impolie je fais ! Bon, je m'appelle Julya, et j'ai 18 ans. Je suis seule, et j'habite une grande maison, avec un étage où se situe ma chambre et la salle de bain. J'ai les yeux bleu saphir, et les cheveux longs couleur chocolat noir.
Arrivée chez moi, je montais les escaliers pour me poster devant mon armoire, dans ma chambre :" Que vais-je mettre ? "
Il y avait trop de choix. Ma garde-robe comportait des centaines de robes diverses et variées. J'hésitai entre une robe courte bleutée avec des reflets de différentes teintes vertes et du noir ou une robe longue froissée rouge. Malgré ma préférence pour les robes longues, j'optai cependant pour l'autre. Je me pomponnai, puis me dépêchai d'enfiler les talons qui m'attendaient devant la porte d'entrée. Il était presque 19h40, et le bal commençait à 20h00. Nous nous étions fixés rendez-vous devant l'établissement, mais je savais que Mélina et Adèle viendraient me chercher. De toute façon, le temps d'arriver à pied était estimé à environ quinze minutes. Elles n'allaient pas tarder. Le temps de me recoiffer, de me maquiller,...
" Julya ! Grouille ! On va être à la bourre ! "
Déjà ?!? Vite ! J'attrapai ma brosse et fis volte-face au miroir. Une fois mes cheveux arrangés en un chignon, je m'assurai de faire de même pour la mise en beauté faciale. Un peu de noir pailleté sur les paupières, un léger coup de crayon, du mascara et pour finir, du gloss. Rapide et efficace. Satisfaite du résultat, je pris mes affaires et partis rejoindre les deux pimbêches qui poireautaient dehors.
" Tu en as mis du temps ! J'ai cru qu'on allait y passer la nuit ! "
Adèle me toisa du regard, avec un petit air approbateur mais sévère. Mélina, quant à elle, avait toujours une expression arrogante plaquée sur son visage. Nous prenions donc la route vers le lieu où la fête était organisée. Le soleil était encore présent. On sentait que l'été s'installait tranquillement sur notre ville. Les gratte-ciel réfléchissaient la lumière jaillissant du caillou enflammé. L'air était bon, moins chaud que cette après-midi et moins froid que ce matin.
" Les garçons sont déjà partis ?
- Je ne sais pas, ils ont dit qu'ils viendraient ensemble aussi.
- À tout les coups, il doivent être déjà là-bas. "Effectivement, les trois compères étaient devant l'entrée, en train de discuter.
" Mais qu'est-ce qu'ils peuvent bien se dire de si intéressant ? demandai-je,
- Peut-être des choses sur nous... on est tellement intéressantes ! s'exclama Mélina.
- Attention, son air hautain refait surface ! " M'exclamai-je à voix basse.Son regard se posa sur moi. Il émanait une sorte d'aura tueuse, le genre de regard à vous glacer le sang.
Nous nous empressâmes alors d'aller à leur rencontre." Ah, les filles ! Vous en avez mis du temps !
- Bah ouais, le temps de se préparer. Et puis, nous n'étions pas en retard Adèle et moi...
- Oh c'est bon, hein. J'étais à l'heure, mais c'est vous qui m'avez stressée. "Ils rigolèrent tous en chœur, et moi, qui étais mal à l'aise, je rougis légèrement.
Engel me regarda. Son regard était, à ma grande surprise, doux et interrogateur. Je n'eus pas le temps d'en dire plus qu'on me poussa à l'intérieur du bâtiment. La décoration ressemblait à une salle de fête tout à fait banale, mais l'ambiance qui y régnait était agréable. La musique classique faisait virevolter les robes et les queues de pie. Malgré le manque d'éléments qui auraient pu rappeler les bals de la cour, je m'amusais à danser seule, avec les deux filles qui étaient à côté de moi. Puis vint la valse. Les trois mecs étaient restés assis à nous regarder, quand Adèle prit Maxence par la main et l'entraîna sur la piste de danse. Je m'apprêtais à faire de même, quand on me prit le bras :" M'accorderez-vous cette danse ? "
Il avait les cheveux roux, assez courts, et les yeux vert émeraude. Il me tendit sa main, avec un sourire en coin. Son regard charmeur me fis craquer, et je ne pus résister à sa demande. J'acceptai, posant avec délicatesse ma main dans la sienne. Nous commençâmes à danser. Il dansait à merveille. Ses pas guidaient les miens, dans un rythme à trois temps. Je me sentais voler, mes mouvements légers me donnaient un semblant de grâce. Soudain, je me sentis observée. Certes, quelques personnes nous regardaient, mais il y avait quelqu'un qui m'oppressait, comme si toute la colère du monde venait s'abattre sur moi. Je vis alors la source de cette étrange sensation. Engel s'approcha de nous, poussa le bel inconnu :
" Je peux t'emprunter ta partenaire ? "
Sans attendre la réponse, il me saisit par la taille et nous entamions une nouvelle valse. Je ne comprenais pas ce qu'il venait de se passer. Il me regardait dans les yeux. Je détournais immédiatement le regard. Je sentis le rouge me monter aux joues. Son regard me fixait.
" Pourquoi l'as-tu viré ? lui lançai-je.
- Personne ne touche à ma proie. "À ses mots, je fus frustrée. Je ne savais pas quoi dire ni quoi faire. Mais qu'est-ce que cela voulais dire ? Au loin, je pouvais apercevoir le roux qui regardait Engel avec mépris.
Perdue dans mes pensées, je n'entendis pas de suite le cri.
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Si seulement tu savais
RomanceLes anges n'étaient qu'un mythe, une fantaisie inventée par l'Homme, bien que la population vivait avec des règles strictes. Personne n'en avait jamais vu, et les rares qui y étaient parvenus finissaient à l'asile, ou disparaissaient mystérieusemen...