L'atmosphère se fit sourde. Quelqu'un avait crié. Je regardais autour de moi. Tout le monde nous regardait. Sans m'en rendre compte, nous avions arrêté de valser. Je regardai alors mon partenaire. Son tee-shirt était déchiré, et deux choses immenses à plumes se dressaient derrière lui. Mes poignets me firent mal, quand je remarquai alors que Engel me les serraient. Je ne pouvais plus bouger. Les fêtards étaient en panique, il y avait du remue-ménage dans toute la salle. Je levai les yeux vers son visage.
" Eh bien vas-y... Mange-moi. "
Il me regarda, et émit un petit bruit moqueur. Comme un rire, mais en plus inquiétant. Il me répondit simplement, avec un sourire hautain :
" Ce serait trop facile, tu ne te débats même pas. En plus, je n'ai aucune envie de te manger. Enfin, pour l'instant. "
La sirène de police retentit alors. Son regard repris son sérieux.
" Merde... ils vont arriver. "
Il m'adressa un regard tendre, avant de s'envoler, quittant ainsi la pièce.
Je ne bougeais plus. Mon corps refusait d'avancer. Je restai plantée, comme une fleur. La police arriva, accompagnée de plusieurs agents étranges. Un logo DCAA ornait une camionnette noire. On s'approcha de moi :" Bonjour mademoiselle. Je suis un agent du DCAA, autrement dit les Défenses Contre les Attaques Angéliques. Je vais vous poser quelques questions. "
L'interrogatoire commença. Je fis mine de répondre par la vérité. Je ne voulais pas le dénoncer, je le connaissais depuis longtemps, même s'il m'avait toujours sembler froid et distant. Il ne nous avait jamais fait de mal. Ni à moi, ni à mes amis. Quand ce moment qui semblait interminable prit fin, je pris mon sac à bandoulière et commençai à partir dans la direction de mon chez moi. J'étais encore sous le choc.
Je marchais dans les rues devenues légèrement sombres, avec la lumière du couché de soleil qui illuminait mes pas. J'avais les bras nus, et il faisait frisquet. Je pris mes épaules en croisant les bras, puis je les frottais pour me réchauffer. Les rues étaient désertes, il n'y avait pas un chat. Mes talons me faisait mal. Je n'avais qu'une envie : m'allonger sur mon lit en pyjama. Soudain, j'entendis des pas venir de derrière. Il y en avait plusieurs. Je m'empressai alors d'accélérer mon pas. Les pas s'accentuaient, encore et encore, de plus en plus vite, puis plus rien. Je me retournai. Il n'y avait plus personne. Le calme revint alors, mais un bruit le troubla de nouveau. Un battement d'aile. Je levai les yeux au ciel. Ils étaient tous là haut, dans les airs, à me regarder avec un sourire démoniaque. Un de ces êtres, qui semblait être le chef de la meute, était orné d'une tignasse rousse, courte et en champs de bataille. Il ressemblait vaguement au bel inconnu qui m'avait demander de danser. Ils étaient en nuée au dessus de moi, on aurait dit un essaim. Je le voyait parler, le roux, tout en me regardant avec un air sadique. Puis, d'un coup d'un seul, ils me foncèrent tous dessus, à une vitesse phénoménale. Pour moi, c'en aurait été la fin si je n'avais pas courus à en perdre haleine. J'essayais de les perdre en tournant à chaque carrefour, mais ils se rapprochaient dangereusement." STOP ! "
Mon corps se raidit. Je m'étais stoppée dans ma course. Un frisson glacial me parcourut le long du dos.
" Vous ne la touchez pas. Sinon, je vais me faire une joie de jouer avec vous," dit celui qui nous avait arrêtés.
Je sentais une pincée de moquerie dans sa voix. Je les entendais se disputer, mais il n'y avait rien à faire, je ne pouvais plus bouger.
" J'vais m'occuper d'ton cas, avorton !
- Ah ouais ? Eh bah viens, je t'attends...
Eh, toi. Cours ! "À ces mots, mes jambes me projetèrent avec élan dans la reprise de ma fuite. Je pouvais enfin courir ! Il ne manquait plus qu'à semer les compagnons du chef de meute. J'enchainais les petites routes, les ruelles, les passages étroits, de sorte à leur échapper. Je les sentais ralentir, mais ce n'était pas une raison pour s'arrêter. Au bout de deux ou trois carrefours dépassés, je me calmai, et ralentis à mon tour. Il n'y avait plus aucun bruit.
" Ouf ! Enfin à l'abri... "
Un peu plus loin, à environ dix mètres de moi, se dressait un individu vêtu d'un sweat, avec une capuche recouvrant sa tête. Il était adossé au mur. J'hésitai à changer de trottoir, mais je continuai machinalement ma route. L'angoisse me reprit, malgré ma sensation de sécurité juste avant. Je me faisais sûrement des idées. Arrivée à sa hauteur, il me stoppa :
" Salut ma mignonne. Alors, comme ça on s'promène seule dehors ? À cette heure-ci ? Tu risques de rencontrer des types louches. Tu veux que je te raccompagne ?
- No..... non...... merci.... "Je m'apprêtais à passer vite, comme si de rien n'était, mais il me plaqua violemment contre le mur.
" Cette odeur... "
Son visage se rapprochait dangereusement de moi. Il se pencha, puis huma mon cou. On aurait dit qu'il sentait cette odeur pour la première fois, comme si ce n'était qu'un mythe. Je me sentis rougir. Il était beaucoup trop près !
" La chance me sourit aujourd'hui. Je vais me régaler. "
Je le scruta du regard, apeurée. Il avait des cheveux blanc comme la neige, un teint pâle et des yeux noirs comme la nuit. Je fermai les yeux, en m'enfonçant contre le mur.
*VLAM*
J'ouvris les yeux en sursaut. Le jeune capuché était affalé par terre, visiblement énervé." Comment oses-tu troubler mon repas ? Je vais te démonter ta p'tite gueule d'ange ! "
Serait-il un ange aussi ? Mais il n'a pas sortit ses ailes pour me dévorer... Je vis Quelque chose plonger sur lui. Je m'écartai, tout en regardant la scène. Il y avait certes celui aux cheveux de neige, mais l'autre, je ne le voyais pas très bien. J'aperçus soudain son visage.
" Ce n'est pas possible... encore lui ? "
Je profitai alors de leur bagarre pour m'éclipser. Je me mis sur ma pointe des pieds, histoire de ne pas attirer l'attention avec le bruit fracassant de mes talons. Quand je fus assez loin, je m'élançai en direction de ma maison. Je courus, courus, et courus, en espérant que personne ne m'ait suivi. Je ne m'étais pas retournée, j'avais continué, coûte que coûte. À environ trois mètres de mon portail, je m'arrêtais, haletante. Je n'avais plus de souffle, j'étais vidée de tout air. J'avançai alors, prudemment, poussant le portail et ouvrir la porte. Je la refermai aussitôt que je fus rentrée. C'est ainsi que je commençai ma barricade. Je fermai les volets et les fenêtres, les portes à clé. J'ai même poussé ma commode devant la porte d'entrée, rendant impossible l'accès de ma demeure. Je montai les escaliers, et fis de même dans toutes les autres pièces. Je finis par m'enfermer dans ma chambre. Tout était inaccessible. Je m'allongeai alors sur mon lit.
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Si seulement tu savais
RomanceLes anges n'étaient qu'un mythe, une fantaisie inventée par l'Homme, bien que la population vivait avec des règles strictes. Personne n'en avait jamais vu, et les rares qui y étaient parvenus finissaient à l'asile, ou disparaissaient mystérieusemen...