La discussion

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J'étais à nouveau dans ma chambre, je me tenais devant le miroir.
Les bleus sur mon corps me rappelaient cette pénible nuit, la peur me pris encore et encore toute les fois que je pensais à cette nuit-là.
Adama entra dans la chambre et s'assied sur le lit sans dire mots, il avait ce comportement bizarre d'avant : silencieux et mystérieux.
Il voulait me parlé je le sentais mais que me dirait-il après ce qu'il m'a fait ? Je doute qu'il ait quelque chose à me dire.
Le silence devenait plus grand, si grand que j'entendais mon cœur battre. Puis d'un coup il se décida à parler, je semblais ne pas l'écouté mais je lui prêtais toute mon attention ; j'étais si curieuse de savoir ce qu'il aller me dire.
''Coumba, je ne sais pas ce qui m'a pris hier ; je suis vraiment désoler. Je sais que tu me verras désormais comme un monstre mais je te promets de ne plus jamais levé la main sur toi. Pardonne-moi.''
Puis il se tue comme si les mots ne lui venaient plus, n'aurait-il pas mieux fait de se taire que de sortir ces mots pathétiques de sa bouche et d'augmenter ma peine.
J'étais toujours là assise sans dire un mot ! Mais le désir de lui cracher mon venin devenait plus ardent, j'en pouvais plus, puis je pris un souffle. A peine avais-je ouvert ma bouche qu'une goutte de larme s'échappait de mon œil, je me retins.
'' Adama ! Quand pour la première fois je t'ai vu je ne te connaissais pas assez bien, tu parlais si bien tes mots rassuraient et tes yeux brillaient lorsque tu parlais d'amour. Tu m'avais promis amour respect et affection. Mère n'a jamais douter de toi, elle te faisait confiance. Père t'appréciait tu allais à la mosquée tous les jours. Si j'ai accepté de t'épouser ce n'est ni pour l'argent ni pour une autre raison mais parce que ma mère m'avais bien éduqué et m'avais appris à suivre ses conseils : ''taaru djiguén seiy'' elle me disait. Je te croyais un homme bon, respectueux et croyant mais j'en doute maintenant. Tu restes mon mari malgré tout, et je te pardonne mais il est en mon devoir de femme de te dire la vérité. Adama J'aurais peur aussi longtemps que prendras de l'alcool.''
''J'avais trop de soucis au travail Coumba, je ne savais plus quoi faire.''
''Ne suis-je pas ta femme ?'' Je l'interrogeais
''Ah une bouteille d'alcool serait plus efficace que le soutien de ta femme ? C'est aussi mon rôle de te soutenir Adama''
Des minutes passèrent, le silence revint puis il sorti sans dire mot.
A l'heure du repas je lui servi un bon ''thiébou djieune'' et comme pour lui montrer que je lui pardonnais je luis fis un bon thé assise à ses côtés. Tout était retourné dans l'ordre, la vie battait son cours et avec Adama on avait surmonté nos problèmes.
Certains soirs on sortait manger dans un resto ou bien nous allions nous promené en ville, j'étais joyeuse, enfin.
Il faisait des choses qu'il n'avait jamais faite auparavant. Il m'achetait des habits, m'offrait des cadeaux quand il rentrait de travail.
Je repensais au parole de ''mame Sophie'' qui me disait que tout finissait par se régler avec le temps.
Oui tout s'était régler, du moins Adama ne me battait plus, il ne rentrait plus ivre à la maison. Ces instants de répit j'en profitais le plus que je pouvais.
Le ciel me comble de bonheur, ce doit être une récompense pour ma patience.
J'ai une bonne nouvelle.
Je suis enceinte ! Oui l'enfant de Adama grandi dans mon ventre je suis si heureuse, une raison qui le poussera encore plus à changer.
J'avais le sourire sur le coin de la bouche à longueur de journée, cet heureux évènement allait être la lueur qui illuminera mon ménage. Je gardais mon petit secret à Adama, j'attendais le weekend pour lui annoncer la bonne nouvelle, il était si occuper ces temps-ci ; il voyageait tout le temps alors je voulais attendre qu'il soit rentré et bien reposé pour la lui annoncée.
Entre temps j'avais fait part de la nouvelle à ma mère par téléphone, je m'attendais à ce qu'elle saute de joie mais elle est restée serein ; une pluie de conseils, de recommandations s'abattue sur moi. Je n'étais plus une petite fille à ces yeux, oui elle avait raison je me sentais perdu dans cet univers nouveau. Je tombais enceinte pour la première fois alors j'avais des tas de questions qui volaient dans ma tête. Allais-je avoir mal tout le temps ? Comment devais-je m'habiller ? Que devais-je mangé ou pas ? Je pensais au bien du bébé et au mien aussi. Mais maman en savait assez pour remplir un livre et je l'écoutais religieusement, aucun mot ne s'échappait. Puis avant de raccrocher elle me promit de venir me rendre visite quand ma grossesse aurait évoluée.
Le même scénario se déroula chez ''Mame Sophie'' mais elle au moins eut à montrer une grande joie et me fit une belle chanson traditionnelle qui me rendit un peu plus fier de moi. La vie était plus belle à Dakar, tout avait pris un air diffèrent, et même mon corps semblait célébré.

CoumbaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant