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J'attends sa venue depuis dix minutes maintenant, Toto-chan est en retard.
Je trépigne d’impatience, changeant constamment de pied d’appui alors que je suis adossée contre la porte de son laboratoire. Je regarde mon cellulaire encore et encore, comptant presque les secondes. Je commence à m’inquiéter qu’elle soit tombée malade lorsque je la vois apparaitre de derrière l’infirmerie. Les yeux dans un livre, elle marche tout de même droit devant elle, et ces cheveux blonds platines sont attaché en queue de cheval faite à la va vite. Il y a une multitude de mèches dépassant de partout.
Elle est toujours aussi renfermée sur elle-même que d’habitude.
J’attends qu’elle lève les yeux de son livre et enlève ses écouteurs pour la laisser ouvrir la porte.
-Qu’est-ce que tu fais là aussi tôt ?
-Je voulais discuter un peu avant les cours, je comprends pas certaine notion et je m’étais dit que tu pourrais m’aider, dis-je tout sourire.
-Ah.

Itoe entre et je la suis, presque dans ces belles ballerines noires. Au vu de sa réponse, je me sens presque mal de m’être incrusté, ce qui n’est pas dans mes habitudes.
-Tu préfères que je revienne à la pause ?

Elle soupire et secoue la tête, un peu fort trop à mon goût. Elle a l’air exténuée et des cernes paraissent, sous ses yeux bleus azurs, malgré son effort de maquillage.
-Mauvais début de journée, c’est tout. Je n’ai pas eu mon chocolat chaud, j’ai oublié d’en racheter et la machine de l’étage est vide, et j’ai fait un cauchemar cette nuit… J’ai dû faire du lavage à quatre heure du matin ajoute à ça que j’ai juste eu trois heures de sommeil, débite-t-elle d’une traite désespéré.

J’essaie de me retenir d’éclater de rire, en vain. J’agite les mains pour montrer que je suis désolée, que je capitule, c’est mon drapeau blanc avant que ça dégénère.
-Tu aurais pu te rendormir et venir que pour ce midi, tu sais.
-Non, je suis en retard sur mes projets, je ne veux pas encore plus me retarder.

Je l’observe attentivement, elle commence déjà à travailler alors qu’elle est en en pleine discussion avec moi, l’incroyable Uta, la tornade rose, ce qui peut ne vouloir dire qu’elle est plus qu’en retard. Elle doit travailler plus tard que d’habitude et être d’avantage épuisé, cette nuit n’ayant rien arrangé. Je pose un autre regard sur elle, elle est tout de même magnifique. Je lui souris avant de m’avancer vers elle.
-Je comprends, je t’assure, mais le manque de sommeil va te nuire et tu devrais savoir mieux que quiconque que ça altère ton efficacité. De toute façon, c’est toi qui vois, dis-je en refaisant sa queue. Tu as mangé ?
-J’y es pas pensée, c’est pas grave, je n’ai pas faim de toute façon.
À son ton, je sais que c’est faux, elle a faim et pas qu’un peu.
-Bon passons, tu voulais avoir de l’aide sur ?
-Laisse, ça peut attendre, je vais te chercher ce dont tu manques visiblement.

Je lui fais un clin d’œil et sans attendre sa réponse, je sors. Je regarde ma montre, j’ai encore un jeu de quinze minute. Finalement, j’ai bien fait de venir malgré mon hésitation. Je dois avouer que si je n’avais pas eu de mobile, ça aurait été louche. Je suis toujours louche sans doute. Je monte au deuxième, je lui prends un moka et un chausson aux pommes, je m’en prends subtilement un aussi. J’ai l’impression d’être une criminelle car ces déjeuners  sont aux personnes des laboratoires.
Je redescends assez rapidement pour lui poser mes questions et je reste l’observer travailler. J’adore voir ses yeux briller, ils brillent toujours lorsqu’elle est plongée dans sa science, même morte de fatigue.

Je suis presque arrivée en retard à mon cours, j’ai dû courir, tellement que j’ai perdu la notion du temps.
Ce n’est pas nouveau, je suis tête en l’air.

Intempérance EnivranteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant